Les méthodes de contraception hormonales
De manière générale, la contraception hormonale permet de bloquer l’ovulation chez la femme, pour éviter la fécondation. Si la pilule reste le mode de contraception le plus utilisé chez la femme aujourd’hui en France, d’autres méthodes hormonales sont également proposées.
La pilule
Délivrée sous ordonnance, la pilule contraceptive est un moyen de contraception destiné aux femmes. Association d’hormones proches des œstrogènes et de la progestérone produits par les ovaires de la femme, la pilule permet notamment de bloquer l’ovulation.
Il existe deux types de pilules contraceptives :
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la pilule combinée œstroprogestative : elle contient des œstrogènes et un progestatif. Le dosage des œstrogènes et la nature du progestatif peuvent varier (il existe aujourd’hui quatre générations de pilules œstroprogestatives). La prise de ce type de pilule augmente le risque de thrombose (phlébite) : elle présente donc certaines contre-indications (âge et tabagisme). La pilule œstroprogestative suppose ainsi un suivi médical régulier, et impose des règles d’utilisation strictes ;
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la pilule microprogestative : elle contient une seule hormone, à un dosage faible. Elle peut contenir du lévonorgestrel (la glaire cervicale s’épaissit, pour empêcher le passage des spermatozoïdes) ou du désogestrel (la glaire cervicale s’épaissit et l’ovulation est supprimée). La pilule microprogestative peut être prescrite aux femmes qui présentent des contre-indications aux pilules œstroprogestatives. Elle doit également être prise quotidiennement, à des horaires réguliers.
La pilule contraceptive est prescrite par un médecin ou une sage-femme, après un interrogatoire précis (antécédents familiaux, tabagisme…) et la réalisation d’un bilan sanguin. Elle est prescrite pour une durée maximale de 12 mois (renouvelable par un infirmier ou dispensable par un pharmacien dans certains cas). Pour être efficace, la prise de la pilule doit être régulière. En cas d’oubli, rapprochez-vous de votre médecin ou de votre pharmacien.
Attention : cette méthode de contraception ne protège pas contre les IST (infections sexuellement transmissibles). En cas de nouvelle relation sexuelle (ou de relation passagère), il est donc recommandé d’utiliser également un préservatif.
La contraception d'urgence
On l'appelle aussi "pilule du lendemain" Cette méthode de contraception ne peut pas remplacer une contraception régulière. Son utilisation doit rester exceptionnelle. Son efficacité n'est pas totale mais si vous avez oublié votre contraception et que vous craignez d'être enceinte, elle peut vous permettre d'éviter une grossesse non désirée. Sachez qu'elle peut provoquer des nausées.
Depuis le 1er janvier 2023, l’accès à la contraception d’urgence hormonale a été rendu gratuit pour toutes les femmes, sans ordonnance, quel que soit leur âge. Jusqu’alors, seules les mineures et les étudiantes pouvaient bénéficier de cette gratuité.
La contraception d’urgence hormonale vise à limiter les risques de grossesse non désirée après un rapport sexuel non ou mal protégé. La pilule du lendemain prise dans les douze heures qui suivent le rapport a un niveau d’efficacité élevé (95 % contre 58 % au-delà de cette durée*). Elle ne remplace pas les méthodes contraceptives classiques car le cycle menstruel peut se trouver perturbé si elle est utilisée trop souvent. N’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien ou à votre médecin.
*Source : vidal.fr
Les autres dispositifs de contraception hormonale
Parmi les autres méthodes de contraception hormonale chez la femme, on retrouve :
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l’implant : petit bâtonnet inséré sous la peau du bras, l’implant contraceptif contient un progestatif (étonogestrel) et permet de bloquer l’ovulation. Efficace pendant trois ans, il peut être retiré à tout moment (toujours par un médecin ou une sage-femme). Ne nécessitant aucun suivi médical particulier, ce dispositif présente également l’avantage d’éviter les oublis. En revanche, il ne protège pas contre les IST (infections sexuellement transmissibles) ;
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le patch : collé sur la peau, le patch contraceptif à hormones œstroprogestatives délivre des hormones en continu. Il doit être remplacé une fois par semaine, pendant trois semaines (les règles surviennent la quatrième semaine, en l’absence d’imprégnation hormonale). Efficace, ce dispositif permet de diminuer les éventuels oublis, mais ne protège absolument pas contre les IST ;
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l’anneau vaginal : dispositif souple inséré dans le vagin (comme un tampon), l’anneau vaginal contient des hormones œstroprogestatives qui permettent de bloquer l’ovulation. L’anneau est laissé en place pendant trois semaines, puis retiré la quatrième semaine (ce qui déclenche l’apparition des règles). Si ce dispositif de contraception permet de diminuer le risque d’oubli, il peut néanmoins être difficile à utiliser. Il augmente également le risque de thrombose veineuse et suppose un suivi médical régulier. L’anneau vaginal ne protège pas non plus contre les IST.
Dans certains cas (impossibilité d’avoir recours à d’autres méthodes contraceptives), le médecin peut proposer un progestatif injectable. Consistant en des injections régulières par voie intramusculaire, cette méthode de contraception hormonale présente néanmoins certains risques et plusieurs effets secondaires.
Le stérilet (ou DIU - dispositif intra-utérin)
Le stérilet se présente sous la forme d’un petit T d’environ 3 cm de long, qui se termine par un fil de nylon (dont la longueur est raccourcie après sa pose). Dispositif de contraception destiné aux femmes, il est posé dans l’utérus (DIU - dispositif intra-utérin) par un médecin ou une sage-femme.
Il existe deux types de stérilets :
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le stérilet au cuivre : son action spermicide permet d’inactiver les spermatozoïdes, pour les empêcher de parvenir jusqu’à l’ovule. L’utilisation de ce type de DIU provoque en général des règles abondantes ;
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le stérilet hormonal : il contient du lévonorgestrel. Diffusée en continu, cette hormone de synthèse permet d’épaissir les sécrétions du col de l’utérus, et ainsi d’empêcher le passage des spermatozoïdes. Le stérilet hormonal diminue le flux des règles, jusqu’à parfois les supprimer totalement.
Efficace, le dispositif intra-utérin est posé pour une longue durée (5 ans pour le stérilet hormonal et de 4 à 10 ans pour le stérilet au cuivre). Il peut être retiré à tout moment. Si le stérilet peut être utilisé dès l’adolescence, il présente néanmoins certaines contre-indications. Par exemple, il ne doit pas être utilisé par les femmes qui viennent d’accoucher, qui sont allergiques au cuivre ou qui présentent une malformation de l’utérus ou un fibrome important.
Attention : cette méthode de contraception ne protège pas contre les IST (infections sexuellement transmissibles).
Les méthodes de contraception barrière pour la femme
En plus de la contraception hormonale et du stérilet, la femme a accès à d’autres moyens de contraception. Préservatifs féminins, diaphragmes, capes cervicales ou spermicides : ces dispositifs empêchent le passage des spermatozoïdes vers l’utérus. C’est pourquoi on parle de contraception « barrière ».
Le préservatif féminin
Le préservatif féminin est une gaine en nitrile ou en polyuréthane, avec deux anneaux souples à chacune de ses extrémités. L’anneau fermé est placé au fond du vagin, et l’anneau ouvert recouvre les parties génitales externes de la femme. Le préservatif féminin s’adapte à la morphologie du vagin de chaque femme. Il empêche physiquement les spermatozoïdes de passer dans le vagin (puis l’utérus). Ce dispositif barrière permet également de se protéger contre les IST (dont le VIH), et de protéger son partenaire.
En vente libre en pharmacie, le préservatif féminin peut être utilisé par toutes les femmes, dès l’adolescence (sa mise en place peut néanmoins être assez contraignante). Il doit être placé dans le vagin avant le rapport sexuel (il peut être positionné plusieurs heures avant). Il doit être changé à chaque rapport sexuel (et à chaque changement de partenaire).
Les autres dispositifs barrière
D’autres moyens de contraception barrière peuvent être mis en place par la femme. Néanmoins, ils n’assurent pas une protection contraceptive aussi efficace que le préservatif, les méthodes hormonales ou le stérilet. D’autre part, seuls les préservatifs (masculins et féminins) protègent contre les IST.
Parmi les autres dispositifs barrière, on retrouve :
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le diaphragme et la cape cervicale : en latex ou en silicone, ces dispositifs prennent la forme d’une petite coupelle, plus ou moins fine. Placée au fond du vagin avant le rapport sexuel (au moins 20 minutes avant), elle permet d’empêcher le passage des spermatozoïdes dans le col de l’utérus. Réutilisable, ce dispositif barrière est prescrit par un médecin ou une sage-femme. L’associer à un spermicide permet d’augmenter son efficacité contraceptive ;
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les spermicides : sous forme de gels, d’ovules ou d’éponges, les spermicides se placent dans le vagin quelques minutes avant le rapport sexuel. Ils permettent de détruire les spermatozoïdes, et ainsi d’éviter la fécondation. Les crèmes et les ovules spermicides doivent être mis en place quelques minutes avant le rapport sexuel. Les éponges sont quant à elles efficaces pendant 24 heures. En vente libre en pharmacie, les spermicides peuvent être utilisés par toutes les femmes. Néanmoins, ils ne présentent pas la meilleure efficacité contraceptive et ne protègent pas non plus contre les IST. Ils doivent donc toujours être associés à l’utilisation d’un préservatif (jusqu’à l’obtention des résultats négatifs des tests de dépistage des IST).
Les méthodes naturelles
Peu efficace, la contraception naturelle peut être basée sur :
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le retrait : pour éviter la libération des spermatozoïdes et la fécondation, l’homme retire son pénis du vagin de la femme avant l’éjaculation. Cette méthode présente un taux d’échec élevé, notamment à cause de la présence d’une quantité non négligeable de spermatozoïdes dans le liquide préséminal, libéré avant l’éjaculation. L’homme peut également avoir du mal à contrôler son éjaculation ;
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l’abstinence périodique : cette méthode de contraception naturelle consiste à éviter les rapports sexuels pendant la période fertile (de quelques jours avant l’ovulation à quelques jours après). La période d’ovulation peut être identifiée à partir de différentes méthodes : une prise de la température chaque matin, l’observation de la glaire cervicale (méthode « Billings »), le calcul pour les femmes aux cycles réguliers (méthode « Ogino »)… Ces méthodes ne sont pas entièrement fiables, et moins efficaces que les autres moyens de contraception.
Dans certaines situations, le médecin peut envisager une stérilisation à visée contraceptive (ligature des trompes, par exemple). Permanente et irréversible, cette méthode définitive ne peut être pratiquée que chez une personne majeure. Un délai de réflexion de 4 mois doit toujours être respecté avant l’intervention.
La contraception remboursée jusqu'à 25 ans
Le 9 septembre dernier, le ministre de la Santé et des Solidarités, Olivier Véran, annonçait l’extension de la gratuité des moyens de contraception aux femmes jusqu’à l’âge de 25 ans. Cette prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie est effective depuis le 1er janvier 2022.
Les frais concernant la contraception étaient déjà remboursés aux jeunes femmes de 15 à 18 ans depuis 2013, et aux moins de 15 ans depuis 2020.
Moyens de contraception concernés : les pilules contraceptives (première et deuxième générations), l’implant contraceptif, le DIU (stérilet) hormonal ou en cuivre, et le diaphragme. Seront aussi pris en charge : le bilan biologique, la consultation de prescription et tous les soins liés à la contraception.
La contraception gratuite pour les jeunes filles entre 15 et 18 ans a permis de faire baisser le taux de recours à l’IVG (interruption volontaire de grossesse), dans cette catégorie d’âge, de 9,5 ‰ à 6 ‰ entre 2012 et 2018(1).
3 millions de jeunes femmes sont concernées par cette mesure(2).
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Sources :
1. Le Planning familial.
2. www.service-public.fr
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/contraception
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