L’impuissance masculine correspond à l’incapacité à atteindre ou à maintenir une érection lors d’un rapport sexuel. On parle aussi de dysfonction érectile (DE). Assez fréquents, ces troubles de l’érection peuvent être source de mal-être et avoir un impact important sur le quotidien. Il est donc important d’en identifier la cause, pour pouvoir les prendre en charge et mettre en place un traitement adapté.

Alors quelles sont les causes de l’impuissance chez l’homme ? Comment savoir si l’on est impuissant et comment réagir ? Et quels sont les traitements proposés en cas de dysfonction érectile ?

Les troubles de l’érection, qu’est-ce que c’est ?

Plus fréquents à partir de 50 ans, les troubles de l’érection correspondent à une incapacité persistante ou récurrente à obtenir une érection suffisante en vue d’un rapport sexuel. Plusieurs facteurs physiques et psychologiques peuvent être en cause.

Une incapacité à obtenir ou à maintenir une érection

Organe reproducteur et urinaire de l’homme, le pénis (ou verge) est constitué de deux corps caverneux et d’un corps spongieux. Il est terminé par le gland (avec l’orifice de l’urètre), et recouvert d’une peau (le fourreau, terminé par le prépuce qui recouvre le gland). Pour permettre la reproduction, il doit pénétrer à l’intérieur du vagin de la femme, et libérer des spermatozoïdes (au moment de l’éjaculation). Mais le pénis ne contient pas d’os : c’est grâce au mécanisme de l’érection que la pénétration est possible. En cas d’excitation, les deux corps caverneux se remplissent de sang : le pénis gonfle et se rigidifie pour permettre la pénétration.

Différents facteurs interviennent dans le mécanisme de l’érection : l’état psychologique général, le niveau de désir sexuel et d’excitation (libido), les variations hormonales (niveau de testostérone)… Les systèmes sanguins et nerveux doivent aussi être fonctionnels, pour permettre l’afflux de sang dans les corps érectiles. Le pénis a besoin d’un apport sanguin suffisant et d’un fonctionnement optimal de ses nerfs (ceux qui vont vers le pénis, et ceux qui partent du pénis).

Il arrive parfois que ce mécanisme ne fonctionne pas de manière optimale, sans que cela ne soit le signe d’une véritable dysfonction érectile : l’homme peut en effet connaître des « pannes » d’érection occasionnelles, qui restent normales (notamment lorsqu’il est fatigué, stressé ou particulièrement préoccupé). On parle de trouble de l’érection, de trouble érectile ou d'impuissance sexuelle lorsque les érections deviennent impossibles ou insuffisantes à chaque relation sexuelle, depuis au moins 3 mois.

Des causes multiples et variées

Si elle peut survenir à tout moment, la dysfonction érectile (DE) augmente avec l’âge. Ces troubles sont en effet beaucoup plus fréquents chez les hommes de plus de 50 ans (l’âge reste le principal facteur de risque).

Mais l’impuissance peut parfois avoir d’autres causes, ou être favorisée par plusieurs facteurs (parfois associés) :

• des difficultés psychologiques : il arrive souvent que les troubles de l’érection soient liés à une mauvaise image de soi, à une dépression ou à des problèmes affectifs (une rupture difficile chez un homme jeune, par exemple). L’homme peut anticiper et craindre de mauvaises performances, ou avoir peur de souffrir d’une « panne » pendant le rapport sexuel : cela l’empêche d’obtenir une érection satisfaisante. L’anxiété et le stress sont la première cause psychologique des problèmes d’impuissance ;
• une affection physique : en plus de l’âge, l’hypertension artérielle, le diabète et l’excès de cholestérol font partie des principaux facteurs de risque des troubles de l’érection (l’athérosclérose obstrue les artères et le flux sanguin vers le pénis). Le diabète est la première cause d’impuissance chez les hommes de plus de 50 ans. La dysfonction érectile peut aussi être due à un trouble hormonal (hypothyroïdie), au surpoids et à l’obésité, ou à une maladie chronique (maladie rénale, insuffisance cardiaque). La maladie de La Peyronie peut enfin être en cause : à cause de la présence de tissus cicatriciels à l’intérieur du pénis, les érections sont douloureuses et de moins en moins présentes ;
• la prise de certains médicaments : de nombreux médicaments peuvent avoir une influence sur la fonction érectile, notamment ceux contre l’hypertension, le cholestérol ou les problèmes cardiaques, les troubles de la prostate, la maladie de Parkinson, l’anxiété et la dépression, les troubles psychotiques ou les troubles hormonaux. Les médicaments diurétiques peuvent aussi être en cause ;
• le tabagisme, la consommation d’alcool ou de substances toxiques (comme certaines drogues : cocaïne, héroïne, opiacés).

Les troubles de l’érection peuvent aussi survenir suite à une irradiation du petit bassin, ou être la complication d’une chirurgie de la prostate (prostatectomie) ou de la vessie, lorsque des nerfs sont endommagés. D’autres troubles neurologiques moins courants peuvent enfin être responsables de l’impuissance : une sclérose en plaques, un traumatisme crânien ou une lésion de la moelle épinière, un AVC.

Impuissance : comment réagir ?

Faciles à mettre en place, certaines mesures hygiéno-diététiques peuvent parfois suffire à limiter ou à faire disparaître les troubles de l’érection. Si la dysfonction érectile persiste, il est conseillé de consulter son médecin. 

Modifier certaines habitudes

En cas d’impuissance, il est d’abord conseillé de dédramatiser. Fréquents et sans gravité, les troubles de l’érection sont en effet souvent réversibles. Il suffit parfois d’aborder le sujet avec son partenaire sexuel ou de diminuer certains facteurs de stress pour les éviter.

Pour lutter contre les problèmes d’érection, il est aussi recommandé d’améliorer son hygiène de vie au quotidien :

• adopter une alimentation équilibrée : boire suffisamment d’eau, consommer des fruits et légumes (pour leurs fibres), limiter les aliments gras, sucrés et salés ;
• arrêter de fumer, limiter sa consommation d’alcool, stopper la prise de substances toxiques (drogues) ;
• pratiquer une activité physique de manière régulière, perdre du poids en cas de surpoids ou d’obésité.

Si l’impuissance semble être déclenchée par la prise de certains médicaments, il ne faut jamais arrêter le traitement sans d’abord en parler à son médecin. C’est lui qui décidera s’il faut modifier la posologie ou le type de médicament.

Quand consulter ?

Si les problèmes d’érection durent depuis plus de trois mois et que l’impuissance provoque des difficultés affectives et sexuelles au quotidien, il est recommandé de consulter son médecin. La dysfonction érectile peut aussi être le symptôme d’un trouble médical plus grave : il est donc important de se rapprocher de son médecin en cas de doutes.

Le médecin interroge d’abord son patient sur ses symptômes (circonstances d’apparition, fréquence, caractère plus ou moins permanent de l’impuissance, retentissements sur son quotidien…), sur ses antécédents médicaux et l’éventuelle prise de médicaments, sur son activité sexuelle et sa vie de couple. Le médecin réalise ensuite un examen médical complet : prise de tension artérielle, auscultation du rythme cardiaque, examen neurologique, examen des organes génitaux et toucher rectal. Il prescrit un bilan sanguin pour mesurer les taux de testostérone dans le sang, et pour rechercher un éventuel diabète, un taux trop élevé de cholestérol, un trouble thyroïdien ou une maladie rénale. En cas de doute, il peut demander d’autres bilans (un examen d’imagerie, une consultation avec un psychologue…).

Identifier la cause des troubles érectiles permet au médecin de prescrire le meilleur traitement. Lorsque les érections sont encore présentes pendant la nuit ou au réveil, l’impuissance est rarement due à une cause physique, et souvent d’origine psychologique.

Quels traitements en cas de dysfonction érectile ?

Si les problèmes d’érection sont dus à une maladie, le traitement de cette maladie permet généralement de diminuer les troubles érectiles. Si aucune maladie n’est en cause, le médecin peut prescrire plusieurs types de médicaments contre l’impuissance. Il peut aussi proposer à son patient une prise en charge psychologique. En cas d’échec (ou si l’homme souhaite éviter les médicaments), d’autres solutions peuvent être proposées.

Les traitements médicamenteux

Lorsque le changement d’hygiène de vie ne suffit pas à traiter ou à diminuer les troubles de l’érection, le médecin peut prescrire plusieurs types de traitements médicamenteux, pris par voie orale. Ils permettent d’augmenter l’afflux de sang dans le pénis lors de la stimulation sexuelle, pour obtenir une érection plus facile ou plus longue. Le médicament doit être pris au moins 30 minutes avant la relation sexuelle, et limité à une prise par jour. Il est aussi déconseillé chez certains hommes (en cas de problèmes cardiaques, notamment). Pour en savoir plus, n’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien.

D’autres traitements médicamenteux peuvent être envisagés :

• des injections dans le pénis (injections intracaverneuses) : efficace, ce traitement reste néanmoins délicat et peut être responsable d’effets secondaires gênants. Il n’est délivré que sur ordonnance, et réservé aux hommes qui souffrent d’une atteinte physique grave et irréversible (paraplégie, séquelle d’une chirurgie, sclérose en plaques…) ;
• un traitement transurétral : il consiste à introduire un gel ou un petit bâtonnet contenant un médicament dans l’urètre, pour favoriser l’érection. Plusieurs effets désirables peuvent aussi apparaître. 

Les autres traitements

D’autres traitements peuvent être proposés en cas de troubles érectiles :

• l’utilisation d’une pompe à vide (ou vacuum) : prenant la forme d’un tube placé sur la verge, cette petite pompe manuelle ou électrique permet d’aspirer l’air et de faire le vide, pour générer un afflux sanguin dans le pénis. L’érection est ensuite maintenue grâce à un anneau élastique de constriction, installé à la base du pénis (pas plus de 30 minutes) ;
• l’implantation d’une prothèse pénienne (ou implant pénien) : réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale, l’intervention consiste à implanter une prothèse dans les corps caverneux du pénis. Les implants semi-rigides restent rigides en dehors des rapports sexuels (ils sont levés ou abaissés manuellement). Les implants gonflables sont quant à eux actionnés à l’aide d’une pompe placée dans les bourses.

Dans certains cas, une chirurgie de revascularisation peut être envisagée pour rétablir les érections.

Sources :

https://www.vidal.fr/maladies/sexualite-contraception/troubles-erection.html

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/troubles-erectiles-erection

https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/problèmes-de-santé-de-l’homme/dysfonction-sexuelle-chez-les-hommes/dysfonction-érectile-de?query=Troubles%20de%20l%27érection