Comment se manifestent les sueurs nocturnes ?
Souvent accompagnées d’une sensation de chaleur, les sueurs nocturnes (ou hyperhidrose du sommeil) prennent la forme d’une transpiration abondante et soudaine, pendant la nuit. Elles peuvent être dues à plusieurs causes, génétiques, environnementales ou pathologiques.
Une transpiration excessive, pendant la nuit
Pendant la nuit, le corps est au repos : il n’effectue aucun effort physique, et la transpiration est moins importante que pendant la journée. Les glandes qui sécrètent la sueur (glandes sudoripares) sont moins actives. Mais il arrive parfois de se réveiller en pleine nuit trempé, dans des draps mouillés. Lorsque l’organisme transpire de manière soudaine et abondante pendant la nuit, on parle de sueurs nocturnes.
Les sueurs nocturnes peuvent se manifester plusieurs fois par semaine, pendant plusieurs nuits d’affilée ou de façon ponctuelle. Si elles concernent aussi bien les hommes que les femmes, elles accompagnent souvent l’arrivée de la ménopause chez les femmes (bouffées de chaleur nocturnes).
En plus de provoquer des symptômes particulièrement désagréables, les sueurs nocturnes sont souvent à l’origine de troubles du sommeil. En effet, ces épisodes de transpiration excessive provoquent en général un réveil brutal et des difficultés à se rendormir. Lorsque les sueurs nocturnes se répètent plusieurs nuits d’affilée, la qualité du sommeil est fortement altérée. Or, en plus d’une fatigue généralisée, un sommeil de mauvaise qualité peut être à l’origine d’une somnolence diurne, de troubles de l’humeur ou de l’attention, de difficultés de concentration… C’est donc quand les sueurs nocturnes deviennent fréquentes qu’il convient de s’inquiéter et de consulter.
À quoi sont dues les sueurs nocturnes ?
L’apparition de sueurs nocturnes peut être due à plusieurs facteurs et causes :
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l’environnement : une transpiration excessive pendant la nuit peut simplement être causée par une température extérieure trop élevée (ou parfois trop froide). Dormir avec une couette trop épaisse ou dans des vêtements trop chauds peut aussi favoriser les épisodes de sueurs nocturnes. Pour éviter de trop transpirer pendant la nuit, il est aussi déconseillé de faire du sport juste avant de se coucher ;
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l’alimentation : consommer de l’alcool, de la caféine, des boissons chaudes ou des aliments épicés juste avant de se coucher peut déclencher des épisodes de transpiration excessive pendant la nuit. Un régime alimentaire inadapté, le surpoids et l’obésité peuvent aussi favoriser la transpiration nocturne ;
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certains médicaments ou traitements : les sueurs nocturnes peuvent être favorisées par la prise de certains antidépresseurs ou de certains médicaments contre le diabète. Le traitement doit alors être ajusté, pour éviter ces effets secondaires désagréables. Le sevrage (du tabac, de l’alcool ou d’une drogue) peut également provoquer des sueurs nocturnes ;
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le stress : un épisode de transpiration abondante peut être la réaction de l’organisme à une situation de stress (un cauchemar, du stress ou de l’anxiété au quotidien, des émotions intenses ou un évènement traumatique soudain…) ;
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un déséquilibre hormonal : chez la femme, les sueurs nocturnes peuvent aussi être liées aux variations naturelles du taux d'hormones sexuelles (les œstrogènes, notamment). Elles sont ainsi plus fréquentes au début de la prise d’un nouveau contraceptif hormonal, pendant certaines périodes du cycle menstruel, à la ménopause (bouffées de chaleur) ou pendant la grossesse ;
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une pathologie : les sueurs nocturnes peuvent être la conséquence de troubles du sommeil (des apnées du sommeil ou un syndrome des jambes sans repos, par exemple). Elles peuvent aussi être dues à un reflux gastro-œsophagien, à un dérèglement de la thyroïde (hyperthyroïdie), à un trouble de l’hypothalamus (une glande qui régule la température corporelle), à une infection aiguë ou chronique (tuberculose, VIH, hépatite C, endocardite ou inflammation du coeur, infection fongique systémique, ostéomyélite ou inflammation des os…), ou encore à un cancer (un lymphome, une leucémie…).
Comment faire pour ne plus transpirer pendant la nuit ?
Modifier certaines habitudes du quotidien permet parfois d’éviter simplement les sueurs nocturnes.
Il est par exemple conseillé de :
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maintenir la température de la chambre entre 17 et 18 °C, utiliser un ventilateur si nécessaire, porter des vêtements amples et aérés pour dormir, éviter les vêtements synthétiques (privilégier des vêtements en coton), éviter les draps et les alèses en matières synthétiques (choisir du linge de lit en fibres naturelles), ne pas dormir avec des couettes ou des couvertures trop chaudes ;
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ne pas faire de sport juste avant de se coucher, garder de l’eau fraîche et / ou un brumisateur à portée de main ;
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éviter la consommation d’alcool, de boissons excitantes (café), de plats épicés, trop chauds ou trop riches le soir, adopter une alimentation variée et équilibrée et maintenir un poids stable et adapté (perdre du poids si nécessaire) ;
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diminuer le stress au quotidien : pour cela, il est recommandé de bien dormir, de boire suffisamment d’eau et de bien manger, de faire du sport de manière régulière, de pratiquer une activité relaxante au quotidien (yoga, tai-chi, méditation…)…
Mais faut-il s’inquiéter quand ces simples mesures ne permettent pas de soulager les sueurs nocturnes ? Quand devient-il nécessaire de consulter un médecin ? Et quels types de traitements peut-il prescrire ?
Sueurs nocturnes : quand s’inquiéter ?
Comme expliqué plus haut, les sueurs nocturnes peuvent être favorisées par de simples facteurs environnementaux ou par de mauvaises habitudes alimentaires. Mais ces épisodes de transpiration excessive pendant la nuit peuvent aussi être le signe d’une pathologie sous-jacente. Il est donc indispensable de consulter un médecin dans certains cas, pour ensuite suivre le traitement adapté.
Quand consulter ?
Si les épisodes de transpiration excessive nocturne ne surviennent que de manière épisodique, il n’est pas nécessaire de consulter son médecin traitant. Adopter de nouvelles habitudes au quotidien suffit en général à les faire disparaître. En revanche, quand les sueurs nocturnes se manifestent de manière répétée (plusieurs nuits d’affilée), ou pendant une longue période (plus de deux semaines), il faut s’inquiéter.
Il est aussi recommandé de se rapprocher de son médecin généraliste lorsqu’elles altèrent fortement la qualité de vie ou qu’elles restent inexpliquées (aucun facteur extérieur ne semble être à l’origine de leur apparition). Si elles s’accompagnent d’autres symptômes (perte de poids involontaire, fièvre et frissons, douleurs articulaires et courbatures, hypertrophie des ganglions lymphatiques…), il faut également consulter rapidement. Les sueurs nocturnes peuvent en effet être le signe d’une autre pathologie plus grave.
Consultation, examens et diagnostic
Le médecin commence par interroger son patient sur ses symptômes : date, fréquence et circonstances d’apparition des sueurs nocturnes, présence éventuelle d’autres symptômes, antécédents personnels et familiaux… Il procède ensuite à un examen clinique complet, et recherche d’autres signes physiques associés (fréquence cardiaque élevée, hypertension artérielle, hyperactivité mentale, fatigue intense…).
Le médecin généraliste peut ensuite prescrire un bilan sanguin (avec notamment le dosage des hormones thyroïdiennes), et adresser son patient à un spécialiste. Il peut par exemple le diriger vers un endocrinologue s’il suspecte une cause hormonale, un gastro-entérologue en cas de reflux, ou encore un psychiatre s’il souffre de dépression ou d’un syndrome de stress post-traumatique.
Quels sont les traitements prescrits en cas de sueurs nocturnes ?
Le traitement des sueurs nocturnes dépend évidemment de leur cause. Si elles sont dues à des variations hormonales, le médecin a généralement recours à un traitement hormonal. En cas d’hyperthyroïdie, il prescrit par exemple des médicaments qui bloquent la production d'hormones thyroïdiennes.
Chez la femme, lorsque la transpiration abondante pendant la nuit est provoquée par l’apparition de la ménopause, le médecin peut avoir recours à un traitement hormonal substitutif (THS). Permettant de combler le déficit en estrogènes, ce traitement aide aussi à réduire les bouffées de chaleur, à diminuer la sécheresse vaginale et à limiter la perte osseuse et l’apparition d’ostéoporose. Mais il augmente aussi le risque de développer un cancer du sein, de l’ovaire ou de l’endomètre, et peut déclencher un AVC ou une thrombose veineuse. Il doit donc être prescrit par un médecin, uniquement après examen de la balance bénéfices / risques pour la patiente et en l’absence de contre-indications (antécédent de cancer de l’utérus ou du sein, antécédent d’AVC ou de maladie cardio-vasculaire…). Il est prescrit à la plus faible dose efficace, pendant toute la durée des symptômes. Les femmes sous THS font également l’objet d’une surveillance annuelle (avec des bilans sanguins et des examens réguliers).
Quand les signes qui ont amené à s’inquiéter et à consulter en cas de sueurs nocturnes révèlent l’existence d’un cancer, un traitement adapté est alors rapidement mis en place.
Enfin, si les épisodes de transpiration abondante durant la nuit sont provoqués par le stress ou l’anxiété, le médecin peut conseiller à son patient différentes techniques de relaxation (sophrologie, méditation, yoga…). Une fois bien intégrées, ces méthodes peuvent être facilement appliquées à la maison, notamment le soir avant de coucher. Un suivi chez un psychologue peut aussi être mis en place.
Sources :
https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-sante-du-quotidien/2441027-sueurs-nocturnes/
https://www.msdmanuals.com/fr/professional/multimedia/table/certaines-causes-de-sudation-généralisée
https://www.msdmanuals.com/fr/professional/SearchResults?query=sueurs+nocturnes
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/menopause/symptomes-diagnostic