Différentes localisations du cancer de la bouche
Le cancer de la cavité buccale se développe le plus souvent sur la langue ou le plancher de la bouche (sous la langue), mais il peut aussi se développer sur les lèvres, les joues, le palais, les gencives ou encore la mandibule (os sur lesquels sont attachées les dents du bas).
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Facteurs de risque
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Le tabac et la consommation excessive d’alcool sont les principaux facteurs de risque du cancer de la bouche, surtout lorsqu’ils sont associés.
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L’exposition répétée au soleil pour les cancers de la lèvre (souvent chez les travailleurs d’extérieur comme les jardiniers ou les agriculteurs).
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Une mauvaise hygiène buccodentaire et une dentition négligée pourraient également jouer un rôle.
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Personnes à risque
Le cancer de la bouche touche essentiellement les personnes de plus de 45 ans, en grande majorité les hommes. Toutefois, l’incidence chez les femmes est en augmentation. En outre, on assiste actuellement à une augmentation de ce type de cancer (notamment le cancer de la langue) chez des personnes de moins de 25 ans, qui ne fument et ne boivent pas.
Symptômes du cancer de la bouche
Dans un premier temps, le cancer de la bouche peut être asymptomatique. Toutefois, certains signes doivent vous alerter :
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Apparition dans la bouche d’ulcérations, de sortes d’aphtes qui ne guérissent pas, qui ont l’aspect d’une excroissance et qui provoquent des douleurs lorsque vous mangez épicé ou acide.
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Apparition de ganglions (persistants) au niveau du cou.
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Douleur qui irradie à l’oreille, lors des repas.
Certaines lésions précancéreuses peuvent être repérées par votre dentiste. C’est pourquoi il est important de le consulter régulièrement.
Cancer de la bouche : diagnostic
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Panendoscopie des voies aérodigestives supérieures
En cas de suspicion de cancer, le médecin prescrira une panendoscopie des voies aérodigestives supérieures. Il s’agit d’un examen réalisé sous anesthésie générale afin d’examiner non seulement la bouche mais aussi l’œsophage, le pharynx, l’endo-larynx… car ces types de cancer sont eux aussi favorisés par le tabac et l’alcool. Les zones suspectes font alors l’objet d’une biopsie, c’est-à-dire qu’une petite partie est prélevée, afin de l’examiner au microscope et de confirmer le diagnostic de cancer.
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Imagerie
Si le cancer est confirmé, d’autres tests sont prescrits pour vérifier si le cancer s’est étendu à d’autres endroits : IRM, scanner et parfois un scanner thoracique (ces examens nécessitent l'injection d'un produit de contraste pour mieux repérer les anomalies). Dans de rares cas, un TEP-scan peut aussi être réalisé. Il consiste à injecter un produit légèrement radioactif dans le corps, qui va se fixer sur les zones d’« activité » comme la zone tumorale et/ou des métastases.
Traitement du cancer de la bouche
La chirurgie est le traitement principal des cancers de la cavité buccale. On réalise une intervention chirurgicale pour enlever la tumeur ainsi que les ganglions du cou. Dans certains cas, la radiothérapie et la chimiothérapie peuvent être prescrites après l’opération. Généralement, lorsque les ganglions sont atteints, que la tumeur paraît particulièrement agressive à l’analyse ou que la chirurgie n’a pas permis de l’enlever complètement.
Chirurgie : quelles conséquences ?
L’ablation de certaines parties de la cavité buccale peut entraîner des séquelles au niveau de l’élocution (difficultés à parler) et de la déglutition (avaler), surtout si la langue est concernée. Heureusement, la chirurgie plastique réparatrice est aujourd’hui très efficace, donnant de bons résultats au niveau fonctionnel et esthétique. Les techniques de reconstruction de la langue sont particulièrement bien maîtrisées. On prélève dans ce cas un lambeau de tissu sur le corps du patient (par exemple sur l’avant-bras), auquel on donnera la forme de la partie de langue manquante. Ensuite, on le greffe (autotransplantation) et on le « branche » sur les vaisseaux du cou pour le revasculariser. Une rééducation avec un orthophoniste et un kinésithérapeute permettra d’accélérer la mobilisation et l’utilisation de la langue.
Prévention du cancer de la bouche
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Ne pas fumer et limiter sa consommation d’alcool : Si vous avez déjà souffert d’un cancer de la cavité buccale, il est d’autant plus important d’arrêter de fumer et de réduire votre consommation d’alcool. Votre muqueuse étant fragilisée, vous êtes à haut risque de développer un deuxième cancer. Vous devrez d’ailleurs être suivi régulièrement afin de pouvoir le dépister au plus tôt, le cas échéant.
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Faire surveiller régulièrement sa bouche par un dentiste ou médecin traitant. Surtout si vous êtes fumeur et que vous consommez beaucoup d’alcool.
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Sources
(1) Épidémiologie de cancers de la cavité buccale en France, Revue de la stomatologie et de la chirurgie maxillo-faciale, K. Ligier & all, juin 2011
Merci au Dr Morbize JULIERON, chirurgien et chef du Département de cancérologie Cervico-Faciale au Centre Oscar Lambret (Centre Régional de Lutte contre le Cancer - Lille).