Le cancer de la vessie
Le cancer de la vessie est un cancer relativement fréquent. En France, plus de 10.000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Ce cancer est précédé par le développement de polypes qui évolueront, dans 10 à 15 % des cas, vers un cancer. Si les polypes sont traités suffisamment tôt, il est possible d’endiguer le développement du cancer de la vessie. Malheureusement, aujourd’hui, 1 patient sur 5 consulte alors qu’il est déjà au stade du cancer. L’âge moyen du diagnostic est de 65 ans.
Les facteurs de risque du cancer de la vessie
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Le tabac
Tout comme dans le cancer du poumon, le tabac constitue la cause principale du cancer de la vessie. En effet, les produits toxiques, comme les résidus de goudron, sont filtrés par les urines : ils exercent alors un effet carcinogène sur la muqueuse vésicale. En raison de l’augmentation du tabagisme chez les femmes, ce cancer qui était autrefois considéré comme un cancer masculin touche aujourd’hui presque autant de femmes que d’hommes.
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Les autres toxiques
L’exposition prolongée à certains toxiques (huiles de houilles, amines aromatiques, fibres acryliques...) utilisés en milieu professionnel (usines, salons de coiffure...) est aussi impliquée dans le cancer de la vessie. Les réglementations actuelles limitent aujourd’hui ces facteurs de risque.
Les symptômes du cancer de la vessie
La présence de polypes dans la vessie se manifeste généralement par une hématurie, c’est-à-dire par des traces de sang dans les urines (urines rosées ou rouges). Il est donc essentiel de consulter dès que vous constatez la présence de sang dans vos urines... même si vous n’avez observé qu’une seule fois ce symptôme !
Le diagnostic du cancer de la vessie
Le cancer de la vessie est diagnostiqué via une cystoscopie, un examen qui consiste à introduire à l’intérieur de la vessie (par les voies naturelles) un tube fin et souple muni d’une caméra pour repérer d’éventuelles anomalies. Il est réalisé sous anesthésie locale.
Les traitements du cancer de la vessie
Le traitement du cancer de la vessie associe généralement chirurgie et chimiothérapie.
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En cas de polype : résection transurétrale de vessie
Lorsque le cancer est encore au stade de polypes, ceux-ci seront « grattés » et supprimés via les voies naturelles : c’est la « résection transurétrale de vessie » (RTUV). Ils sont ensuite analysés.
En cas de polype agressif, un traitement complémentaire est administré via une sonde : le produit instillé est soit une chimiothérapie locale, soit le BCG (Bacille Calmette–Guérin), vaccin utilisé contre la tuberculose mais également efficace pour traiter les polypes de vessie.
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En cas de cancer : l’ablation de la vessie (cystectomie)
En cas de cancer avéré, la vessie devra être enlevée au cours d’une intervention chirurgicale. Une vessie artificielle est alors placée à l’intérieur de l’organisme ou à l’extérieur (poche). Cette ablation n’est pas sans conséquences sur la qualité de vie, notamment au niveau de la sexualité et de l’image de soi.
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La chimiothérapie
Dans environ 30 % des cas, une chimiothérapie complète la chirurgie, avant ou après l’intervention.
Le pronostic du cancer de la vessie
Les polypes ont de bons pronostics : seuls 10 à 15 % d’entre eux évolueront vers un cancer de la vessie. En cas d’antécédents de polypes, le suivi régulier permet en outre de détecter précocement une évolution cancéreuse éventuelle.
En revanche, le cancer de la vessie est assez agressif :
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5 ans après le diagnostic d'un cancer de la vessie sans métastases, 70 % des patients sont encore en vie ;
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5 ans après le diagnostic d'un cancer qui a déjà métastasé, 30 % des patients sont encore en vie.
La prévention du cancer de la vessie
Presque tous les cancers de la vessie pourraient être évités s’il n’y avait le tabac... L’arrêt du tabac est donc aujourd’hui la règle de prévention numéro un !
Des solutions existent pour vous aider à franchir ce cap difficile. N’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien.
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Sources
*Haute Autorité de Santé et Institut National du Cancer, « La prise en charge du cancer de la vessie », novembre 2010.
*Interview du Pr Bertrand Tombal, urologue.