La sédentarité, la malnutrition et l’obésité font aujourd’hui partie des principaux facteurs à l’origine de cette maladie. Plus long et plus difficile à diagnostiquer, le diabète de type 2 peut malheureusement être à l’origine de sérieuses complications.
Alors qu’est-ce qu’un diabète de type 2 exactement ? Quels sont les facteurs de risque et les causes de cette maladie ? Comment reconnaître les symptômes d’un diabète de type 2 et éviter toute complication ?
Qu’est-ce que le diabète ?
Trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres, le diabète se traduit par une hyperglycémie chronique. La personne atteint de diabète présente un excès de sucre dans le sang et une glycémie (taux de glucose) trop élevée.
Principe de fonctionnement et apparition du diabète
Les lipides, les protéines et les glucides contenus dans les aliments fournissent l’énergie dont le corps humain a besoin pour fonctionner. Après avoir été ingérés, ces nutriments passent dans l’intestin, puis dans le sang. Après un repas, la quantité de sucre dans le sang augmente (les glucides sont transformés en glucose). Pour réguler ce taux de sucre dans le sang, le pancréas sécrète alors une hormone. L’insuline aide au transport, à la pénétration et au stockage du sucre dans les cellules des muscles et du foie, pour qu’il puisse ensuite être transformé et utilisé en cas de besoin (une baisse de la glycémie, une baisse d’énergie…). Sans insuline, le taux de sucre dans le sang reste trop élevé, ce qui peut provoquer certains dégâts.
Le diabète de type 2 ou « diabète gras » diminue l’efficacité de l’insuline. Les cellules des muscles et du foie deviennent insulinorésistantes : elles ne sont plus assez sensibles à cette hormone. Le taux de sucre dans le sang reste donc élevé après un repas, alors même que le pancréas sécrète de plus en plus d’insuline. Il finit par s’épuiser et ne sécrète plus que très peu d’insuline. Le taux de sucre dans le sang reste continuellement élevé, ce qui aggrave le diabète.
Différence entre diabète de type 1 et diabète de type 2
S’ils n’apparaissent en général pas au même âge, les symptômes des diabètes de type 1 et de type 2 se ressemblent. S’ils sont tous les deux caractérisés par un excès de sucre dans le sang, le plus courant reste le diabète de type 2. Une étude de l’INSERM estime que 5 % de la population française est atteinte de ce type de diabète aujourd’hui.
Découvert rapidement chez les patients jeunes (enfants, adolescents ou jeunes adultes), le diabète de type 1 était auparavant connu sous le nom de diabète insulinodépendant (DID).
Maladie auto-immune, le diabète de type 1 résulte d’une destruction des cellules bêta du pancréas et d’une carence totale en insuline : les cellules sont détruites par le corps lui-même. Le diabète de type 1 se traduit par l’apparition d’une soif intense, d’urines abondantes et d’un amaigrissement rapide. Le traitement passe par des injections d’insuline avec un stylo ou une seringue, ou par l’implantation d’une pompe à insuline, qui permet de libérer l’hormone en continu.
Le diabète de type 2 est quant à lui provoqué par des facteurs environnementaux et socio-culturels, comme la sédentarité ou la malnutrition.
Les causes du diabète de type 2
S’il existe un facteur génétique favorisant l’apparition d’un diabète de type 2, les causes de cette maladie sont encore mal connues. Elle apparaît plus souvent chez les personnes :
- âgées de 45 ans et plus ;
- en surpoids ou obèses (présentant de la graisse abdominale, ou un syndrome métabolique) ;
- sédentaires ;
- avec des antécédents familiaux de diabète de type 2.
On commence néanmoins à diagnostiquer des diabètes de type 2 chez de plus en plus de jeunes enfants et d’adolescents en France.
Le manque d’activité physique et une mauvaise alimentation sont souvent pointés du doigt. Une alimentation trop sucrée, trop riche en acides gras saturés (viande rouge, beurre, fromage…) et trop pauvre en fibres semble favoriser l’apparition d’un diabète de type 2. Le nombre de diabètes de type 2 diagnostiqués chaque année augmente de plus de 5%.
Au cours de leur grossesse, les femmes enceintes peuvent développer un diabète gestationnel. Si ce type de diabète disparaît totalement après l’accouchement, il peut néanmoins être à l’origine de l’apparition d’un diabète de type 2 par la suite.
Diabète de type 2 : symptômes et risques
Plus difficile à diagnostiquer qu’un diabète de type 1, un diabète de type 2 se développe de manière asymptomatique (l’hyperglycémie provoquée par la maladie n’est en effet pas visible). La maladie peut longtemps passer inaperçue, et plusieurs années peuvent s’écouler entre les premières hyperglycémies et le diagnostic.
Comment reconnaître un diabète de type 2 ?
Le principal symptôme permettant de détecter un diabète de type 2 est l’hyperglycémie, apparaissant après une prise de sucre. Une simple analyse de sang permet de mesurer facilement le taux de sucre dans le sang. Néanmoins, le diabète de type 2 est en général long à diagnostiquer et ses symptômes physiques peuvent rester silencieux pendant plusieurs années.
Les principaux symptômes du diabète de type 2 sont les suivants :
- une augmentation de la soif : l’hyperglycémie prolongée entraîne une perturbation de l’équilibre osmotique de l’organisme, et donc une augmentation de la sensation de soif ;
- une augmentation de la miction : pour essayer d’éliminer le sucre contenu dans le sang, les reins filtrent plus de sang, ce qui augmente le besoin en eau et, par conséquent, le besoin d’uriner ;
- une augmentation de la faim : les cellules ne reçoivent plus assez de sucre et manquent d’énergie, ce qui a pour effet de déclencher une sensation de faim intense ;
- une asthénie, ou grande sensation de fatigue : les cellules de l’organisme ne reçoivent plus assez de glucose et manquent d’énergie ;
- une vision trouble ou des problèmes de vue ;
- une peau sèche, des démangeaisons au niveau des organes génitaux, des infections des gencives. Le diabète de type 2 peut également être à l’origine de symptômes urinaires ;
- un amaigrissement inexpliqué ;
- des crampes musculaires, des sensations douloureuses, un fourmillement ou une insensibilité au niveau des mains et des pieds ;
- des troubles de l’érection ;
- une zone de peau foncée : certains patients atteints d’un diabète de type 2 présentent des tâches foncées dans les replis de la peau, souvent au niveau du cou et des aisselles ;
- des infections fréquentes et une difficulté à cicatriser.
Une prise de sang peut également révéler un taux élevé de triglycérides et un taux de « bon cholestérol » (cholestérol HDL) anormalement bas. La tension (pression sanguine) peut aussi être anormalement haute.
Complications du diabète
Les hyperglycémies provoquées par le diabète peuvent être à l’origine de l’altération des vaisseaux sanguins, des nerfs, du cœur et des reins pouvant provoquer :
-
une cécité (lorsque les petits vaisseaux sanguins de la rétine et du cristallin sont atteints) ;
-
des atteintes aux pieds conduisant à des amputations (le diabète de type 2 peut en effet être à l’origine de symptômes aux pieds) ;
-
des infarctus, une mauvaise circulation dans les artères, des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ;
-
une insuffisance rénale (pouvant être à l’origine d’une mise sous dialyse) ;
-
des étourdissements et des épisodes de confusion, voire un coma ;
-
…
Pour éviter ces complications, le diabète de type 2 doit être diagnostiqué et pris en charge le plus rapidement possible.
Diagnostic
Pour poser un diagnostic, plusieurs examens doivent être réalisés. Une prise de sang à jeun (8 heures minimum) permet de mesurer le taux de sucre dans le sang (la glycémie). Si à deux reprises, la glycémie à jeun est égale ou supérieure à 1,26g/l (ou 7 mmol/l), le diagnostic de diabète de type 2 peut être établi.
Votre médecin traitant réalise ensuite plusieurs examens complémentaires :
-
des examens physiques :
- mesure du poids et de la taille ;
- calcul de l’IMC (indice de masse corporelle) ;
- examen du cœur, mesure du pouls et de la tension artérielle ;
- examen neurologique ;
- …
-
un bilan biologique :
- mesure du taux de graisses dans le sang (cholestérolémie) ;
- dosage de l’hémoglobine glyquée (ou HbA1c), qui reflète la glycémie sur les trois derniers mois ;
- analyse de la fonction rénale ;
- …
D’autres examens supplémentaires peuvent être prescrits. Un examen ophtalmologique (fond de l’oeil) permet de dépister d’éventuelles atteintes des vaisseaux sanguins de la rétine, un début de cataracte ou un glaucome.
Traitement du diabète de type 2
Une fois le diagnostic posé, le patient atteint d’un diabète de type 2 doit commencer par adopter rapidement une nouvelle hygiène de vie. Avec l’aide ou non d’un diététicien ou d’un nutritionniste, le régime alimentaire du patient doit être revu. Il doit être plus varié et équilibré : moins sucré, moins gras et plus riche en fibres (légumes, fruits, céréales complètes…). Les sucres rapides et le grignotage doivent être totalement supprimés. Un régime hypocalorique peut être mis en place, afin que le patient perde rapidement du poids.
Le patient doit également pratiquer une activité sportive régulière (au moins 30 minutes, trois fois par semaine) et réussir à conserver son poids de forme.
Des traitements antidiabétiques oraux ou des injections d’insuline peuvent ensuite être mis en place. Néanmoins, ces traitements ne sont efficaces que s’ils sont couplés à une activité physique plus soutenue et à une alimentation saine et équilibrée.
Sources :
https://www.federationdesdiabetiques.org
https://www.diabete.fr
https://www.who.int/fr
https://www.ameli.fr
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