Le prolapsus : quand les organes descendent
Le prolapsus génital est la descente d’un ou des organes de la filière génitale : utérus, vessie et rectum. Ces organes ont un poids conséquent et sont normalement soutenus par un plancher fibro-musculaire : le diaphragme uro-génital. Lorsque ce système de suspension se fragilise, les organes ne sont plus maintenus correctement et ils descendent dans le vagin, jusqu’à parfois en sortir.
Descente d'organe : facteurs de risque
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L’âge est l’un des principaux facteurs de risque du prolapsus. Au-delà de 45 ans, 25% des femmes en souffrent à des degrés divers !
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Les grossesses répétées
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Les accouchements difficiles (avec de gros bébés, qui ont provoqué des déchirures du périnée)
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La toux chronique (souvent chez les grandes fumeuses)
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Certains gènes : il existe des familles où toutes les femmes souffrent d’un prolapsus
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Certaines pathologies génétiques du collagène et certaines maladies neuromusculaires
Symptômes du prolapsus
S’il est parfois asymptomatique, le prolapsus entraîne souvent des symptômes gênants :
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Sensation d’avoir une boule dans le vagin, qui peut parfois s’extérioriser
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Pesanteur au niveau du périnée
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Gêne ou peu de sensibilité lors des rapports sexuels
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Gaz vaginaux
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Troubles urinaires : incontinence, difficulté à uriner ou infections urinaires à répétition
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Troubles digestifs : incontinence ou constipation
Parfois, les patientes ont besoin de réintégrer le prolapsus pour arriver à uriner ou à aller à la selle.
Diagnostic du prolapsus
Le diagnostic du prolapsus repose essentiellement sur un examen clinique du gynécologue. Lors d’un toucher vaginal, il examine le périnée dans plusieurs positions et teste la force de contraction des muscles du plancher pelvien.
Objectif : mesurer avec précision le degré de descente des organes en centimètres.
Le gynécologue évaluera également si la patiente souffre de fuites urinaires à l’effort, grâce à la manœuvre de Bonnet, qui se réalise avec deux doigts.
Il peut demander des examens complémentaires :
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Une IRM dynamique du petit bassin : les images sont prises au repos et lorsque la patiente pousse, afin d’analyser l’évolution de la descente d’organe
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Un bilan uro-dynamique : un ensemble d'examens évaluant les capacités d'évacuation de l'urine à partir de la vessie.
Enfin, la patiente sera invitée à remplir un questionnaire sur l’impact du prolapsus sur sa vie de tous les jours, ce qui va orienter le traitement.
Traitements du prolapsus
Le prolapsus n’est pas une maladie grave qui met en jeu le pronostic vital, mais il entraîne des symptômes qui peuvent peser lourdement sur la qualité de vie. C’est donc en fonction du niveau de gêne et de l’intensité des symptômes que le type de traitement va être choisi. S’il n’y a pas de symptômes, il n’y a en général pas de traitement.
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Traitements non chirurgicaux
La rééducation du périnée
Elle ne permet pas de corriger le trouble anatomique mais en améliorant le soutien musculaire des organes, elle permet d’agir sur certaines gênes, comme la sensation de pesanteur.
Les pessaires, dispositifs intra-vaginaux
Ces dispositifs intra-vaginaux prennent appui sur les muscles releveurs pour maintenir les organes en suspension. Ils sont placés facilement chez le gynécologue et se changent régulièrement. Donnant de bons résultats, ils peuvent constituer une solution à long terme chez les patientes chez qui la chirurgie est contre-indiquée.
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La chirurgie
La chirurgie est le traitement de référence du prolapsus car elle offre une solution durable. Toutefois, elle n’est envisagée que lorsqu’elle ne fait pas courir un risque disproportionné à la patiente, souvent âgée. Chez une personne âgée souffrant déjà d’une pathologie cardiaque et d’un diabète sévères par exemple, elle peut être contre-indiquée.
Il existe différentes techniques chirurgicales :
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La cœlioscopie consiste à réaliser des petits trous dans l’abdomen pour y introduire une caméra et des instruments chirurgicaux. Elle permet de réaliser une promontofixation : on remonte les organes grâce à des prothèses qu’on vient fixer sur la partie haute du sacrum, appelée promontoire.
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La voie vaginale
Elle permet de fixer l’utérus ou le fond du vagin sur des ligaments du petit bassin. Le choix de la technique est décidé en concertation avec la patiente, en tenant compte de son style de vie. Si elle a encore une activité sexuelle, on privilégiera une technique permettant de la preserver.
Le choix de la technique est décidé en concertation avec la patiente, en tenant compte de son style de vie. Si elle a encore une activité sexuelle, on privilégiera une technique permettant de la preserver.
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Source
Article réalisé en collaboration avec le Pr Olivier Graesslin, Chef du service de Gynécologie-Obstétrique au CHU de Reims.