Trouble fréquent chez l’adulte, le RGO (reflux gastro-œsophagien) interne est une affection digestive qui provoque des symptômes variés, plus ou moins douloureux. Et un hoquet répété ou persistant peut faire partie des signes évocateurs de cette pathologie ! 

Alors comment être sûr qu’il s’agit d’un hoquet dû à un RGO ? Quels sont les autres signes d’un RGO interne ? Est-ce que le reflux donne des glaires ? Et comment soulager et traiter les reflux internes ?

Quel lien entre RGO interne et hoquet ?

Le hoquet est généralement perçu comme une gêne passagère… Mais lorsqu’il devient fréquent ou persistant, il peut aussi être le signe d’une pathologie sous-jacente ! Et il fait partie des principaux symptômes du reflux gastro-œsophagien interne chez l’adulte.

Le RGO, une remontée du contenu de l’estomac dans l’œsophage

En temps normal, le sphincter inférieur de l’œsophage empêche le contenu de l’estomac de remonter dans l’œsophage. Mais il arrive parfois que ce muscle circulaire ne fonctionne pas correctement : il ne joue pas son rôle de barrière « anti-reflux ». Les aliments et l’acide gastrique peuvent alors refluer dans l’œsophage : c’est ce que l’on appelle un reflux gastro-œsophagien (ou RGO). 

Contrairement à un RGO « classique » (le RGO de bébé, qui provoque des régurgitations visibles), un RGO interne reste silencieux. Le contenu de l’estomac n’étant pas expulsé par la bouche, il est souvent plus difficile à identifier. 

Un RGO interne chez le bébé est souvent dû à l'immaturité du sphincter inférieur de l’œsophage. Et chez l'adulte, d’autres facteurs peuvent aussi favoriser son apparition ou aggraver ses symptômes : 

• une pression abdominale élevée (à cause d’un surpoids ou d’une obésité, d’une grossesse ou de la prise d’un repas trop copieux) ;

• le tabagisme et la consommation excessive d’aliments acides, gras ou irritants (café, alcool, boissons gazeuses, chocolat, agrumes…) ;

• les positions allongées ou penchées, qui favorisent la remontée du contenu gastrique (en position assise ou debout, la pesanteur empêche mécaniquement le reflux du contenu de l’estomac dans l’œsophage) ;

• la prise de certains médicaments (pour l’asthme et les troubles cardio-vasculaires, notamment), les épisodes de toux fréquents.

Quels sont les signes évocateurs d’un reflux interne ?

Le RGO interne peut être responsable de symptômes variés, qui se manifestent généralement après les repas : 

• une sensation de brûlure dans la poitrine, qui remonte derrière le sternum (pyrosis) ;

• des remontées acides (le contenu de l’estomac remonte vers le nez ou la bouche, sans effort de vomissement) ;

• des douleurs ou des brûlures d’estomac ;

• un hoquet, des éructations ou d’autres signes digestifs.

Si le RGO s’aggrave ou persiste, il peut évoluer en œsophagite (avec une inflammation de la paroi de l’œsophage), provoquer des ulcères, une toux chronique ou une irritation de la gorge (avec un enrouement de la voix). Le RGO peut également être responsable d’une dysphagie (difficultés à avaler), déclencher un asthme, des troubles du sommeil ou des problèmes dentaires (gingivites, caries…). Et ces complications peuvent fortement affecter la santé et la qualité de vie au quotidien.

Face à certains signes évocateurs d’un RGO - ou en cas de doute -, il est donc recommandé de consulter son médecin traitant.

Le hoquet, symptôme courant d’un RGO interne

Le hoquet est une contraction involontaire et répétée du diaphragme, le muscle qui sépare le thorax de l’abdomen et qui intervient dans la respiration. Souvent passager, il peut néanmoins être particulièrement gênant ! Cette contraction s’accompagne en effet de la fermeture brusque des cordes vocales, ce qui produit les fameux « hics ! ».

Le hoquet est un trouble bénin, qui touche les individus de tout âge (une femme enceinte peut même percevoir les hoquets de son enfant à naître). Si ses causes restent complexes et mal comprises, il survient généralement après l’ingestion rapide ou excessive de nourriture ou de boisson (nourriture épicée, boissons gazeuses, alcool…). Il peut aussi se manifester lorsque la personne mâche un chewing-gum (et qu’elle avale de l’air), ou en cas de stress ou d’émotions fortes. 

Mais il arrive également que le hoquet s’installe ou revienne régulièrement. Or, un hoquet chronique est souvent le signe d’une irritation de l’œsophage, due à un reflux interne… En effet, lorsque les sucs gastriques remontent dans l’œsophage, ils provoquent une inflammation de la muqueuse. Cette inflammation peut toucher le diaphragme (situé juste au-dessus de l’estomac), et entraîner les contractions involontaires à l’origine du hoquet. Souvent liée au reflux interne, une forte pression abdominale peut aussi accentuer cette stimulation.

En plus de petits bruits caractéristiques, le hoquet provoque des secousses incontrôlables parfois douloureuses. Et lorsqu’il devient persistant ou fréquent, il peut être particulièrement fatigant et handicapant (avec parfois des difficultés à parler, à manger ou à dormir !). Si le hoquet dure plus de 48 heures ou qu’il revient souvent, il est donc recommandé de consulter un médecin.

Hoquet chronique : comment réagir ?

Hoquet fréquent ou persistant, remontées acides ou sensation de brûlure dans la poitrine… Ces symptômes doivent toujours amener à consulter un médecin. Après avoir établi le lien entre hoquet et RGO interne, il peut prescrire un traitement adapté.

Pourquoi consulter ?

Un hoquet chronique a évidemment un impact important sur la qualité de vie (troubles du sommeil, difficulté à se concentrer, perte d’appétit…). Mais il peut aussi être le signe de certaines pathologies (une gastrite ou un ulcère gastroduodénal, une maladie neurologique…), être lié à la prise de certains médicaments ou avoir une cause psychologique. Et dans la plupart des cas, le hoquet chronique est le symptôme d’un RGO interne (qui peut lui-même être à l’origine d’autres complications).

Face à certains signes, il est donc essentiel de consulter :

• un hoquet qui dure plus de 48 heures, un hoquet inhabituel ou récurrent ;

• des douleurs thoraciques et/ou abdominales ;

• des signes évocateurs d’un RGO interne (avec ou sans hoquet) : des brûlures d’estomac, des régurgitations silencieuses, une toux chronique…

Poser le bon diagnostic permet au médecin de prescrire un traitement adapté, pour soulager les symptômes et éviter certaines complications.

Quels examens pour confirmer le diagnostic de RGO interne ?

Le médecin procède d’abord à un interrogatoire précis, sur la nature, l’intensité et la fréquence des symptômes. À quel moment le hoquet est-il apparu ? Depuis combien de temps dure-t-il ? Est-il associé à d’autres symptômes (des douleurs, des sensations inhabituelles, des troubles alimentaires…?). Il réalise ensuite un examen clinique complet, pour rechercher des signes évocateurs d’un RGO interne associé au hoquet. Il peut par exemple mettre en évidence une douleur thoracique, déceler une irritation de la gorge ou d’autres manifestations digestives… 

Si les symptômes persistent ou s’aggravent, le médecin peut aussi avoir recours à des examens complémentaires. Une endoscopie digestive haute permet par exemple d’examiner l’œsophage, pour détecter d’éventuelles lésions dues à l’acidité. Une pH-métrie œsophagienne permet quant à elle de mesurer le niveau d’acidité dans l’œsophage. Ces examens permettent de confirmer le diagnostic de RGO, mais aussi d’écarter d’autres pathologies plus graves.

Comment soulager les reflux internes ?

L’adoption de mesures simples suffit généralement à limiter ou soulager les symptômes d’un reflux interne (le hoquet et les autres manifestations du RGO). Dans certains cas, le médecin peut aussi prescrire un traitement médicamenteux.

Modifier certaines habitudes

Pour soulager un RGO interne (et diminuer la fréquence du hoquet), il est recommandé d’adopter de nouvelles habitudes au quotidien :

• fractionner les repas : privilégiez plusieurs petits repas au cours de la journée plutôt que deux ou trois repas copieux. Cela permet de réduire la pression sur l’estomac, et de limiter les remontées acides ;

• manger lentement et bien mastiquer : plus la digestion est facile, plus le risque de reflux diminue ;

• éviter certains aliments : certains aliments peuvent déclencher ou aggraver les symptômes (les aliments gras, épicés et acides, les boissons caféinées, gazeuses ou alcoolisées). Apprenez à les identifier ;

• ne pas s’allonger juste après avoir mangé : attendez au moins 2 à 3 heures avant de vous coucher, pour laisser à l’estomac le temps de digérer ;

• surélever la tête du lit : dormir en position légèrement inclinée (en surélevant la tête d’environ 15 à 20 cm) permet de réduire les remontées acides pendant la nuit, de manière « mécanique » ;

• porter des vêtements amples : évitez les vêtements serrés au niveau de l’abdomen, pour limiter la pression sur l’estomac ;

• maintenir un poids stable : l’excès de poids augmente la pression abdominale, et peut donc favoriser les reflux. Une perte de poids peut contribuer à améliorer les symptômes ;

• arrêter de fumer : le tabac altère la fonction du sphincter inférieur de l’œsophage, ce qui favorise les remontées gastriques !

Existe-t-il des traitements pour le RGO interne chez l’adulte ?

Si ces mesures ne suffisent pas à soulager le hoquet et les symptômes du RGO interne, il est possible d’avoir recours à certains médicaments :

• des antiacides et des alginates : ces médicaments neutralisent l’acidité de l’estomac et procurent un soulagement rapide ;

• des anti-H2 : ils réduisent également les sécrétions acides et favorisent la cicatrisation de l’œsophage ;

• des IPP (inhibiteurs de la pompe à protons) : ils réduisent la production d’acide gastrique et permettent de traiter l’inflammation de l’œsophage.

Dans les cas plus sévères de reflux gastro-œsophagien (et lorsque les traitements médicamenteux ne suffisent pas), une intervention chirurgicale peut être envisagée.

Certains remèdes naturels peuvent aussi aider à soulager les symptômes (des infusions digestives à base de plantes comme le gingembre, la camomille ou la réglisse, du gel d’aloe vera pour calmer les muqueuses irritées…). Consommer des aliments doux pour l’estomac (comme les bananes, le riz ou les légumes cuits) peut également réduire les symptômes du reflux interne. 

Vous souhaitez en savoir plus sur le traitement du hoquet et des autres symptômes d’un RGO interne ? N’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien !

Sources :

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/hoquet

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/rgo-adulte

https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-digestifs/symptômes-des-troubles-digestifs/hoquet

https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-digestifs/maladies-de-l’œsophage-et-de-la-déglutition/reflux-gastro-œsophagien-rgo