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Maladies de la thyroïde

Tout savoir sur l'hyperthyroïdie et la grossesse

Publié le 21 décembre 2022 — 8 Min de lecture

SOMMAIRE

    L’hyperthyroïdie, qu’est-ce que c’est ?

    L’hyperthyroïdie est la production excessive d’hormones thyroïdiennes par la thyroïde, une petite glande en forme de papillon située à la base du cou. Les taux sanguins d’hormones T3 et T4 sont trop élevés. Le fonctionnement de cette glande dépend de l’hypophyse : située à la base du cerveau, l’hypophyse produit la TSH, qui régule à son tour la sécrétion des hormones thyroïdiennes.

    Quels sont les signes de l’hyperthyroïdie ?

    Indispensables au bon fonctionnement de l’organisme, les hormones thyroïdiennes interviennent dans la régulation du métabolisme (la triiodothyronine ou T3, et la thyroxine ou T4). Elles contrôlent la température corporelle, agissent sur la régulation de l’humeur et sur le rythme cardiaque, interviennent dans le processus de transformation des nutriments… Elles sont également essentielles à la croissance osseuse et au développement du corps chez l’enfant.


    Si ces hormones sont produites en excès, certaines fonctions s’accélèrent et plusieurs symptômes caractéristiques se manifestent. Le rythme cardiaque est plus rapide (tachycardie), la température du corps augmente (avec des bouffées de chaleur, une transpiration excessive et une sensation de soif intense) et des troubles du système nerveux apparaissent (troubles du sommeil, anxiété, irritabilité et hyperémotivité, nervosité, tremblements au niveau des mains, baisse de la libido…). La personne peut perdre une quantité importante de poids en peu de temps, et souffrir de fatigue et de faiblesse musculaire.

    Causes et facteurs de risque

    L’hyperthyroïdie peut être associée à la maladie de Basedow. Cette maladie auto-immune provoque une hyperthyroïdie diffuse, avec des symptômes facilement reconnaissables : un goitre, une sécheresse oculaire et des yeux qui semblent sortir de leur orbite, parfois un œdème à l’avant de la jambe. Il s’agit de la première cause d’hyperthyroïdie chez la femme jeune (elle apparaît souvent entre 20 et 40 ans et peut donc toucher un certain nombre de femmes pendant leur grossesse).

    L’hyperthyroïdie peut aussi être due à des nodules thyroïdiens (on parle aussi d’hyperthyroïdie nodulaire) : il peut s’agir d’un goitre multi-nodulaire toxique ou d’un adénome toxique. Un ou plusieurs nodules « toxiques » sont présents sur la glande thyroïde et sécrètent des hormones thyroïdiennes en excès.


    Elle peut également être provoquée par une ingestion abusive d’iode (dans les préparations amaigrissantes, certains médicaments comme l’amiodarone, les produits de contraste iodés, les antiseptiques iodés…). Cet oligo-élément est indispensable au bon fonctionnement de la thyroïde, mais ne doit pas être présent en excès.


    L’hyperthyroïdie peut enfin être due à une thyroïdite : cette inflammation de la thyroïde peut être causée par une infection virale, par une maladie auto-immune ou une réaction post-partum). L’inflammation ne dure en général que quelques mois.


    Assez fréquente, l’hyperthyroïdie touche plus souvent les femmes que les hommes. Elle se manifeste aussi plus souvent chez les personnes âgées de plus de 60 ans, et lorsqu’une personne de la famille a déjà souffert d’une maladie de la thyroïde (hyperthyroïdie ou hypothyroïdie). Chez la femme, l’hyperthyroïdie peut apparaître pendant ou après une grossesse.

    L’hyperthyroïdie et la grossesse

    La femme enceinte peut souffrir d’hyperthyroïdie sans que cela n'empêche sa grossesse. Il peut s’agir d’une thyrotoxicose gestationnelle transitoire ou d’une thyroïdite transitoire après un accouchement. Environ 4 % des femmes souffrent d’un trouble de la thyroïde pendant leur grossesse. Dans la plupart des cas, ces pathologies sont découvertes et traitées assez tôt, et ne présentent aucun risque pour la mère et l’enfant.

    Pourquoi est-il important de détecter l'hyperthyroïdie chez la femme enceinte ?

    Pendant la grossesse, la « fabrique à hormones » est mise à rude épreuve car elle doit produire davantage d’hormones thyroïdiennes, non seulement pour la maman mais aussi pour le fœtus. En effet, au cours du premier trimestre de la grossesse, la thyroïde fœtale n’est pas encore en mesure de fabriquer ses propres hormones.

    En l’absence de pathologie particulière, la glande thyroïde continue à fonctionner normalement pendant la grossesse. Mais celle du fœtus se développe également : sa thyroïde commence à fonctionner entre le 2ème et le 3ème mois de grossesse. Elle produit des hormones thyroïdiennes, qui participent notamment au développement de son cerveau.


    Or, pour fonctionner, la glande thyroïde a besoin d’un apport suffisant en iode (mais pas excessif). La femme enceinte doit faire face aux besoins en iode de sa thyroïde et de celle de son fœtus. Le bon fonctionnement de la thyroïde du fœtus (et donc son développement) est étroitement lié à la quantité d’iode et d’hormones thyroïdiennes maternelles qui passent à travers le placenta. Il est donc indispensable de détecter rapidement une hyperthyroïdie pendant la grossesse, pour la traiter.


    Certaines femmes (et leur bébé) sont particulièrement suivies et surveillées pendant et après leur grossesse : les femmes qui ont des antécédents personnels ou familiaux de problèmes de thyroïde, les femmes qui souffrent d’une maladie auto-immune et les femmes qui ont déjà été traitées pour une hyperthyroïdie.

    Quel type d’hyperthyroïdie pendant la grossesse ?

    La femme enceinte peut développer une thyrotoxicose gestationnelle transitoire (une hyperthyroïdie assez fréquente, que l’on retrouve dans 2 % des grossesses). Sécrétée par le placenta pendant la grossesse, l’hormone hCG (hormone chorionique gonadotrope) stimule le récepteur de la TSH.


    Or, la TSH est l’hormone qui régule la sécrétion des hormones thyroïdiennes. Les hormones thyroïdiennes sont ainsi produites en excès et des symptômes caractéristiques apparaissent (nervosité, tachycardie, absence de prise de poids, vomissements…). L’hyperthyroïdie se manifeste en général pendant le premier trimestre de grossesse, et régresse ensuite spontanément. Elle ne nécessite aucune prise en charge particulière.


    Une thyroïdite asymptomatique avec hyperthyroïdie transitoire peut aussi apparaître au cours des semaines qui suivent l’accouchement. Cette maladie d’origine auto-immune est fréquente (5 à 10 % des grossesses), et reste transitoire et indolore.


    La glande thyroïde ne fonctionne plus de manière optimale, sans que cela n’entraîne aucun symptôme notable. Dans la grande majorité des cas, l’hyperthyroïdie évolue de manière favorable sur le court terme. À plus long terme, la femme peut souffrir d’une hypothyroïdie, ou développer une nouvelle hyperthyroïdie au cours de sa grossesse suivante.


    Même si cela reste rare, il arrive enfin qu’une femme développe une maladie de Basedow lorsqu’elle est enceinte. Des anticorps anormaux simulent la thyroïde, et les hormones thyroïdiennes sont produites en excès. Pendant la grossesse, ces anticorps peuvent traverser le placenta et venir stimuler la glande thyroïde du fœtus.

    Il peut alors souffrir d’une accélération du rythme cardiaque et d’un retard de croissance in utero. Sa thyroïde peut aussi augmenter de volume et provoquer l’apparition d’un goitre (la déglutition du fœtus peut être gênée, les liquides qui entourent le fœtus s’accumulent et l’accouchement peut se déclencher de manière prématurée).

    L’hypothyroïdie du post-partum

    Quelques semaines après l’accouchement, certaines femmes développent une hypothyroïdie.

    Celle-ci est souvent liée à la fabrication d’anticorps antithyroïdiens. Faute de dépistage systématique, il arrive qu’elle ne soit pas diagnostiquée, car la fatigue – l’un des symptômes, avec l’absence de retour de couches, la difficulté à perdre du poids et les troubles de l’humeur – est identifiée plutôt comme un signe normal après une grossesse. Dans la grande majorité des cas, tout rentre dans l’ordre au bout de quelques mois.

    Quels sont les traitements envisageables pendant la grossesse ?


    L’hyperthyroïdie doit être détectée le plus tôt possible, pour que la prise soit la plus rapide et la plus efficace possible. La femme enceinte réalise des bilans sanguins réguliers (et d’autres examens) tout au long de sa grossesse. Si le médecin suspecte un trouble de la thyroïde, il demande un dosage des hormones thyroïdiennes. Le fœtus est aussi surveillé pendant toute la grossesse : le médecin peut rechercher la présence d’un éventuel goitre à l’aide d’une échographie.

    Un médicament antithyroïdien de synthèse

    Le traitement d’une hyperthyroïdie pendant la grossesse repose ensuite sur la prise d’un médicament antithyroïdien de synthèse (propylthiouracile, PTU). Pris par voie orale, ce médicament permet d’inhiber la sécrétion d'hormones thyroïdiennes par la thyroïde.


    Le médecin prescrit en général la dose la plus faible possible pour obtenir le bon taux d’hormones thyroïdiennes dans le sang. Les médicaments doivent être pris régulièrement par la femme enceinte, en suivant les recommandations de son médecin.


    Les médicaments antithyroïdiens de synthèse peuvent provoquer plusieurs effets secondaires (chute des globules blancs et altération de la fonction hépatique), et doivent faire l’objet d’une surveillance régulière (analyses de sang pendant toute la durée de la grossesse).


    En règle générale, l’allaitement est déconseillé chez la femme qui suit un traitement à base d’un antithyroïdien de synthèse (le médicament passe dans le lait maternel). Néanmoins, il est parfois possible d’utiliser du propylthiouracile à faible dose, avec une surveillance du nourrisson.

    Les autres traitements

    D'autres médicaments peuvent être prescrits pour contrôler certains symptômes de l'hyperthyroïdie. Pour lutter contre la tachycardie chez la femme enceinte, le médecin peut par exemple prescrire un bêtabloqueur (propranolol).


    Consistant à détruire définitivement une partie des cellules de la glande thyroïde pour qu’elle produise moins d’hormones, le traitement à l’iode radioactif est quant à lui contre-indiqué pendant la grossesse. Il peut en effet léser la thyroïde du fœtus.

    L’intervention est réalisée sous anesthésie générale. La femme enceinte doit ensuite prendre des hormones thyroïdiennes synthétiques, qui n’ont aucun impact sur le développement et la croissance du fœtus. Ce traitement doit être poursuivi après l’accouchement, à vie.

    Sources :

    https://www.vidal.fr/maladies/metabolisme-diabete/hyperthyroidie/grossesse.html

    https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/hyperthyroidie/comprendre-hyperthyroidie

    https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/problèmes-de-santé-de-la-femme/grossesse-compliquée-par-la-maladie/maladies-thyroïdiennes-pendant-la-grossesse

    Tout savoir sur l'hyperthyroïdie et la grossesse

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