La varicelle, une maladie bénigne aux symptômes désagréables
La varicelle est une maladie infantile très commune, due à un virus de la famille des herpès virus. Elle touche le plus souvent les enfants entre l'âge de 1 et 12 ans, et reste bénigne. Les symptômes ? Une poussée de fièvre, une grande fatigue et l’apparition sur tout le corps de cloques qui provoquent de très fortes démangeaisons…
Une infection virale très contagieuse, qui reste généralement sans gravité
Maladie infantile la plus contagieuse, la varicelle est due à un virus de la famille des herpès (virus varicelle-zona). Le virus VZV est transmis par contact direct avec une personne contaminée : soit par ses gouttelettes de salive quelques jours avant l’éruption des boutons (par voie respiratoire), soit par contact avec les lésions cutanées (par voie cutanée). La période d’incubation dure en moyenne 2 semaines : l’enfant est contagieux 2 jours avant l’éruption des premiers boutons, et jusqu’à ce qu’ils laissent place à des croûtes.
Dans la majorité des cas, la guérison se fait de manière spontanée en une quinzaine de 15 jours. L’immunité est ensuite acquise pour de nombreuses années. Le virus reste néanmoins en sommeil dans l'organisme, et l’immunité diminue au fur et à mesure du temps. En cas d’infection, ou lorsque les défenses immunitaires diminuent, le virus peut se réactiver. C’est l’apparition d’un zona, une maladie qui entraîne des douleurs névralgiques intenses pendant plusieurs mois.
Bon à savoir : très répandue et bénigne chez l’enfant (entre 3 mois et 10 ans), la varicelle peut entraîner des symptômes plus graves chez l’adulte. Le virus peut en effet provoquer une forte fièvre et atteindre les organes profonds, en particulier les poumons et l’encéphale (la partie supérieure du système nerveux central). Certaines complications pulmonaires ou neurologiques peuvent se manifester (une surinfection des vésicules à staphylocoques ou à streptocoques, une pneumonie, une méningo-encéphalite). Les symptômes de la varicelle chez l’adulte doivent donc amener à consulter rapidement.
Une éruption cutanée caractéristique, à l’origine des démangeaisons
La varicelle provoque l’apparition de plusieurs symptômes caractéristiques. L’enfant commence généralement par avoir de la fièvre (modérée) et des maux de tête. Il peut aussi avoir le nez qui coule et tousser.
Les lésions cutanées apparaissent ensuite : des petites taches rosées se forment sur le visage et sur le tronc, pour ensuite recouvrir l’ensemble du corps. Les taches se transforment ensuite en petits boutons rouges, remplis d’un liquide clair. C’est lorsque ces boutons se forment que les démangeaisons cutanées commencent à apparaître. Au bout de deux jours, les vésicules sèchent, avec la formation de croûtes (qui finissent par tomber). Chaque bouton peut ensuite laisser place à une cicatrice rouge et blanche, plus ou moins durable.
Dans certains cas, la varicelle se manifeste de manière très discrète : elle peut par exemple provoquer l’apparition d’un seul petit bouton au niveau du cuir chevelu, et passer inaperçue. Mais la maladie entraîne généralement l’apparition de fièvre et de fortes démangeaisons chez l’enfant. Plus ou moins intenses et gênants, ces symptômes caractéristiques peuvent heureusement être soulagés.
Comment soulager les démangeaisons de la varicelle ?
S’il n’existe pas de traitement spécifique de la varicelle, plusieurs gestes simples et certains soins adaptés aident à soulager les démangeaisons et les autres symptômes de la maladie. En plus d’apaiser la peau de l’enfant et de diminuer son inconfort, cela permet de prévenir le risque de surinfection et de cicatrices.
Des gestes simples pour calmer les démangeaisons
La varicelle provoque des démangeaisons parfois intenses : l’enfant peut avoir besoin de se gratter toute la journée, sans pouvoir s’en empêcher.
Pour soulager les démangeaisons de la varicelle chez le bébé ou l'enfant, vous pouvez :
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le doucher à l’eau tiède, deux fois par jour (éviter les bains) : lavez-le avec un savon surgras et séchez-le doucement, en tapotant délicatement sa peau (il ne faut jamais frotter les lésions) ;
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éviter de trop le couvrir : la transpiration, la chaleur et l’air sec ont en effet tendance à accentuer les démangeaisons et le besoin de se gratter. Pour calmer l’enfant, maintenez une température entre 16 et 18 °C dans sa chambre, avec un taux d’humidité autour de 50 / 55 % (certains thermomètres mesurent et affichent le taux d’humidité de la pièce). Si les températures extérieures le permettent, laissez sa fenêtre ouverte pendant la nuit ;
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éviter les vêtements en laine ou en tissu synthétique, et privilégier ceux en coton : optez également pour des vêtements assez amples, pour éviter de trop stimuler et frotter la peau de l’enfant.
Quels produits pour diminuer les démangeaisons ?
Si votre enfant souffre de démangeaisons particulièrement intenses, et qu’il n’arrive pas à s’empêcher de se gratter, votre pharmacien peut vous recommander l’utilisation de certains antihistaminiques. Délivrés sans ordonnance, ces médicaments se présentent sous forme de gouttes ou de sirops.
Des gels ou des lotions à base de calamine peuvent également aider à soulager les démangeaisons de la varicelle. Vous pouvez aussi avoir recours à une mousse rafraîchissante apaisante (en vente libre chez votre pharmacien). N’hésitez pas à lui demander conseil pour en savoir plus.
Pour lutter contre la fièvre et soulager les maux de tête, le médecin peut enfin prescrire du paracétamol (jamais d’aspirine, d’ibuprofène ou d’autre anti-inflammatoire). Un traitement antibiotique n’est prescrit qu’en cas de surinfection bactérienne.
Comment éviter les cicatrices ?
En plus de provoquer d’intenses démangeaisons, les boutons de varicelle peuvent également laisser place à des cicatrices plus ou moins durables. S’il s’agit de troubles cutanés fréquents et sans gravité, les boutons affectent en effet la peau en profondeur. Et si elle ne se régénère pas de manière optimale, des cicatrices définitives peuvent se former. Souvent disgracieuses, elles prennent la forme de petits cratères plus ou moins profonds, sur la peau du visage, du cou, du thorax ou du dos. Alors comment les éviter ?
Ne pas gratter les boutons
Comme évoqué plus haut, les boutons de varicelle ont tendance à gratter (au moment de leur formation, puis lorsque les croûtes se forment). Pour éviter d’aggraver l’inflammation, de contaminer d’autres zones de la peau et de favoriser l’apparition de cicatrices, il est important de ne surtout pas toucher à ces lésions.
Pour empêcher votre enfant de se gratter, commencez pas soulager les démangeaisons de la varicelle en appliquant les conseils cités ci-dessus. Pensez également à lui couper les ongles courts, pour limiter les conséquences du grattage. Si l’enfant se gratte de manière intense, essayez de lui faire porter des gants en coton ou des moufles (pendant la nuit notamment, s’il se gratte sans s’en rendre compte).
Bien nettoyer sa peau, pour éviter la surinfection
D’autres gestes aident à prévenir le risque de cicatrices, en empêchant la surinfection des lésions. Pour cela, veillez à :
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laver régulièrement les mains de votre enfant : utilisez de l’eau et un savon liquide, pendant au moins 30 secondes. Les mains doivent ensuite être rincées à l’eau claire, et séchées à l’air libre ou avec un linge propre. Cela permet d’éviter de contaminer la peau avec d'autres bactéries et impuretés ;
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changer plus souvent les couches de votre nourrisson : il faut éviter au maximum la transpiration et la macération, qui ont tendance à favoriser les démangeaisons et le grattage ;
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ne lui donner que des douches : en plus de favoriser la macération (et l’éventuelle surinfection), les longs bains peuvent ramollir les croûtes et ralentir le processus de cicatrisation. Pour laver votre enfant, utilisez un savon dermatologique liquide ou un savon doux, sans frotter les boutons. Les douches doivent être courtes, et à l’eau tiède. Après la douche, pensez à bien sécher les boutons, sans trop les stimuler : tapotez délicatement la peau, avec une serviette douce, sèche et propre ;
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après chaque douche, appliquer sur les lésions un soin désinfectant sans alcool de type Chlorhexidine : la désinfection permet de prévenir la surinfection et la formation de profondes cicatrices. Avant d’utiliser ce type de produit, demandez toujours conseil à votre médecin ou à votre pharmacien ;
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appliquer un soin asséchant après la désinfection, tant que les vésicules ne sont pas au stade de croûtes ; lorsque les lésions se transforment en croûtes, vous pouvez avoir recours à un soin cicatrisant. Mais n’appliquez rien d’autre ! Il ne faut jamais mettre de talc, de poudre, de crème ou de pommade sur la peau. Ces produits peuvent en effet favoriser la macération et la surinfection des boutons.
Protéger sa peau
Si le processus de cicatrisation dépend de la qualité de la peau et du type de lésion cutanée, certains facteurs environnementaux peuvent aussi le ralentir.
Pour éviter les cicatrices de varicelle, il est important de bien protéger sa peau, et de ne pas exposer les boutons au soleil. En plus de retarder le processus de cicatrisation, les rayons UV favorisent en effet l’hyperpigmentation de la peau. Si l’exposition est inévitable, pensez à bien protéger la peau : porter des vêtements longs, un chapeau ou une casquette, et appliquer un soin solaire très haute protection (SPF 50+). Pour favoriser la bonne cicatrisation des boutons, il faut enfin les laisser le plus souvent à l’air libre.
Sources :
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/varicelle
https://www.vidal.fr/maladies/chez-les-enfants/varicelle/traitement-prevention.html