Listériose : une infection alimentaire rare
La listériose survient suite à une contamination par une bactérie, la listeria monocytogenes, que l’on trouve le plus souvent dans certains aliments.
Elle reste une affection rare. En Europe, on compte entre 2 et 6 cas par millions d’habitants. En France métropolitaine en 2012, seuls 350 cas ont été répertoriés. Il ne suffit en effet pas de manger un aliment contaminé pour tomber malade. Sur 100 personnes qui entrent en contact avec la bactérie, une seule développe la listériose. Certains facteurs liés au système immunitaire augmentent en effet le risque de développer la maladie.
Des personnes à risque de listériose
La listériose touche plus particulièrement les personnes dont le système immunitaire est affaibli :
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les personnes âgées qui ont un système immunitaire un peu plus faible ;
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les personnes immunodéprimées suite par exemple à une greffe d’organe, une chimiothérapie ou une maladie comme l’infection au VIH ;
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les femmes enceintes, et indirectement le fœtus qu’elles portent. Leur système immunitaire est affaibli pour permettre le développement du fœtus qui apparaît comme un « corps étranger » pour l’organisme de la maman.
Listériose : symptômes et complications
La listériose peut dans certains cas passer quasiment inaperçue, ne provoquant pas de symptômes, si ce n’est un simple état fébrile souvent confondu avec une grippe.
Mais dans d’autres, elle peut mener à des complications graves :
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Elle peut provoquer une septicémie, une infection généralisée qui se manifeste notamment par une fièvre élevée et une altération de l’état général.
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Elle peut également être à l’origine d’une infection du système nerveux central, et en particulier de méningite, une infection des méninges, la membrane qui enveloppe le cerveau et la moelle épinière, qui s’accompagne de maux de têtes intenses (invalidants), de raideurs à la nuque et d'une insensibilité à la lumière.
Les méningites d’origine bactérienne – comme c’est le cas ici – sont un cas d'urgence. En l'absence de traitements, elles sont mortelles dans la très grande majorité des cas.
Les personnes âgées sont particulièrement à risque de complications : la listériose serait chez eux mortelle dans 30% des cas.
Grossesse et listériose : des risques pour le fœtus
Les femmes enceintes doivent être particulièrement vigilantes face à la listeria. Leur système immunitaire étant affaibli durant la grossesse, elles sont plus à risque de développer une listériose.
Mais ce n’est pas tout : la bactérie peut également se loger dans le placenta et atteindre le fœtus. Si elle survient durant la grossesse, la listériose se manifeste en général chez la mère par un simple état fébrile souvent confondu avec une grippe. Pour le bébé par contre, les risques sont plus importants. Elle peut être à l’origine d’avortements spontanés, d’accouchements prématurés ou de méningites – et donc de décès – chez le nouveau-né.
Listériose : un diagnostic en laboratoire
Les différentes manifestations de la listériose, comme la septicémie et la méningite par exemple, peuvent être provoquées par d’autres microbes.
Afin de poser le diagnostic, l’analyse biologique du liquide céphalorachidien (prélevé au cours d’une ponction lombaire) ou d’une prise de sang permet de déterminer si la listeria monocytogenes est bien en cause.
Listériose : un traitement par antibiotiques
Le traitement de la listériose est une antibiothérapie . Les listerias sont très sensibles aux antibiotiques classiques, en particulier la pénicilline et l'amoxicilline, et présentent généralement peu de résistance. Le traitement est d’autant plus efficace qu’il est administré précocement.
Prévention : adapter son alimentation
La listériose se contracte lorsqu’une personne fragile entre en contact avec un aliment contaminé.
Pour la prévenir, il est donc conseillé, notamment aux femmes enceintes, d’éviter :
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les fromages non pasteurisés (au lait cru) ;
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les poissons fumés, coquillages crus, le surimi, le tarama ;
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les charcuteries cuites (charcuterie en gelée, rillettes, pâtés, foie gras…) ;
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la viande crue ;
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les graines germées crues, comme les graines de soja…
Pensez également à
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bien laver vos légumes,
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enlever la croûte des fromages (si vous ne pouvez vraiment pas y résister)
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bien cuire les aliments d’origine animale.
Si la bactérie résiste bien au froid et survit dans votre frigo, elle ne supporte par contre pas la chaleur.
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Source
Interview du Dr Sophie Bertrand, Chef de Service des Maladies bactériennes, Direction Opérationnelle Maladies transmissibles et infectieuses à l’Institut Scientifique de Santé Publique (WIV-ISP).