La varicelle, une maladie bénigne chez l’enfant
La varicelle est une maladie infectieuse très répandue chez les enfants, car particulièrement contagieuse. En France, 90 % des cas surviennent avant 15 ans et sont majoritairement bénins.
Un virus de la famille des herpès
La varicelle est provoquée par la contamination d’un virus de la famille des herpès. Le virus varicelle-zona (VZV) s’attrape par contact avec une personne contaminée : soit par voie respiratoire (quelques jours avant l’apparition de l’éruption cutanée), soit par contact avec les lésions cutanées (vésicules caractéristiques).
Une fois la maladie guérie, l’immunité est acquise pour de nombreuses années. Néanmoins, le virus reste en sommeil dans les ganglions nerveux sensitifs : au fur et à mesure du temps, l’immunité contre la varicelle diminue. Ainsi, lorsque l’organisme souffre d’une maladie infectieuse ou d’une baisse de ses défenses immunitaires, la maladie peut se réveiller. Le virus se réactive et suit le trajet du nerf qui correspond au ganglion sensitif : c’est l’apparition d’un zona. Les principaux symptômes sont une éruption de vésicules le long du nerf en question. Cette maladie peut entraîner des douleurs névralgiques intenses, pendant plusieurs mois.
Pour les personnes contractant la maladie après l’âge de 15 ans, la prudence est de mise : une varicelle tardive peut en effet mener à de sérieuses complications.
Comment savoir si on a déjà attrapé la varicelle enfant ?
Il arrive que la varicelle se manifeste très discrètement durant l’enfance, au point d’ignorer si on l’a contractée ou non. En effet, un petit bouton sur le cuir chevelu peut parfois être le seul indice d’une varicelle.
Les personnes à risque peuvent vérifier si elles sont immunisées ou pas contre la varicelle, grâce à une simple prise de sang. Celle-ci permet de déterminer si leur organisme a déjà formé des anticorps pour les protéger contre cette maladie.
Si elles ne sont pas immunisées, les personnes à risque peuvent opter pour le vaccin contre la varicelle. Il n’est pas obligatoire, mais recommandé chez les personnes immunodéprimées (ou qui vont l’être), les femmes enceintes et les personnes âgées. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.
La varicelle à l’âge adulte, une maladie plus dangereuse
Maladie infantile, la varicelle peut également se manifester à l’âge adulte. Elle peut apparaître chez les jeunes adultes de plus de 15 ans (aux défenses immunitaires diminuées), et chez les personnes âgées (même si cela reste très rare). Dans tous les cas, les symptômes doivent amener à consulter. La varicelle chez l’adulte peut en effet entrainer de graves complications.
Quels symptômes ?
La période d’incubation de la varicelle est d’une quinzaine de jours (entre le contact avec le virus et l’apparition des premiers symptômes).
Semblables à ceux rencontrés chez l’enfant, les symptômes de la varicelle chez l’adulte sont les suivants :
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une éruption cutanée facilement reconnaissable : des petites vésicules remplies d’un liquide clair commencent à apparaître sur la peau et les muqueuses. Au bout de quelques jours, elles s’assèchent et forment des croûtes, qui finissent par tomber ;
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de fortes démangeaisons au niveau des vésicules (prurit) ;
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parfois, d’autres symptômes : une fièvre modérée et des maux de tête avant l’éruption cutanée, un syndrome grippal, de la toux, des difficultés respiratoires…
En général, les boutons de varicelle apparaissent d’abord au niveau du thorax et du cuir chevelu. Ils peuvent rapidement se propager à différentes parties du corps.
Des complications pulmonaires et neurologiques
Chez l’enfant, l’éruption cutanée est généralisée et habituellement bénigne. Elle peut tout au plus être accompagnée d’une légère fièvre. Mais chez l’adulte, le virus de la varicelle peut provoquer une forte fièvre et atteindre les organes profonds, en particulier les poumons et l’encéphale (la partie supérieure du système nerveux central).
Les adultes touchés par la varicelle présentent le risque de développer des complications assez sérieuses telles que :
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une surinfection des vésicules (à staphylocoques ou à streptocoques) ;
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une pneumonie (infection du poumon) : la pneumonie varicelleuse se manifeste dans les jours qui suivent l’éruption. Elle débute par l’apparition d’une toux sèche et provoque des crachats sanglants, une douleur thoracique et un essoufflement (voire un syndrome de détresse respiratoire) ;
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une méningo-encéphalite (inflammation de l’encéphale) : cette infection du système nerveux central se traduit par l’apparition de convulsions et de troubles de la conscience. Son diagnostic est confirmé à l’aide d’une ponction lombaire.
Quelles sont les personnes les plus à risque ?
Ces complications ne surviennent pas chez tous les adultes non immunisés contre la varicelle. En effet, elles touchent surtout certaines catégories de personnes :
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les personnes immunodéprimées (par exemple, les personnes traitées par chimiothérapie ou suivant un traitement immunodépresseur, vivant avec le VIH, souffrant d’une leucémie, ayant subi une transplantation d’organe…) ;
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les personnes souffrant d’affections pulmonaires chroniques ;
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les personnes âgées ;
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les femmes enceintes : la varicelle présente alors des risques de complications pour les femmes elles-mêmes (pneumonie varicelleuse) mais aussi pour leur bébé (varicelle congénitale ou néo-natale). Toutefois, ces complications restent rares. Lorsqu’elle atteint le fœtus, l’infection peut entrainer des cicatrices cutanées, des anomalies de développement cérébral, des lésions oculaires ou encore des anomalies au niveau des muscles et des os.
Quels traitements chez l’adulte ?
Lorsqu’elle est bénigne, la varicelle guérit d’elle-même, sans traitement. Mais à l’âge adulte, les manifestations de la maladie sont généralement plus gênantes : la fièvre et les éruptions cutanées sont par exemple plus importantes que chez l’enfant.
Certains traitements peuvent donc être prescrits pour soulager les symptômes de la varicelle :
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du paracétamol pour lutter contre les maux de tête et la fièvre. En revanche, l’aspirine et l’ibuprofène (ou autres anti-inflammatoires) sont à proscrire : ces médicaments peuvent en effet induire un risque de surinfection bactérienne ;
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des lotions calmantes ou des antihistaminiques pour diminuer les démangeaisons, et limiter le grattage.
Attention : les pommades aux corticoïdes sont formellement contre-indiquées en cas de varicelle chez l’adulte. Elles peuvent en effet entraîner une poussée très importante de l’éruption et favoriser les surinfections. En cas de doutes, demandez toujours conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.
Pour éviter la surinfection des plaies (vésicules), il est également conseillé d’adopter une hygiène corporelle adaptée (une à deux douches par jour, avec un savon dermatologique spécial). Il n’est pas forcément nécessaire de badigeonner les plaies avec une solution antiseptique. En cas de surinfection, un traitement antibiotique est prescrit.
Chez les personnes immunodéprimées, qui présentent des risques de complications ou qui souffrent d’une forme compliquée de varicelle, des traitements antiviraux peuvent aussi être prescrits par le médecin. Le traitement d’une pneumonie varicelleuse suppose par exemple la prise rapide de médicaments antiviraux (son évolution peut en effet être fatale).
Conseils de prévention
Pour prévenir l’apparition de la varicelle chez l’adulte, il est recommandé de limiter les contacts avec les enfants qui souffrent de la maladie. Une vaccination contre la varicelle peut également être envisagée.
Limiter les contacts avec les enfants contaminés
Si votre enfant a la varicelle, vous devez :
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le garder chez vous jusqu’à ce que les lésions se transforment en croûtes, ne pas l’emmener dans les lieux publics (transports en communs, magasins, hôpitaux…) ;
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éviter tout contact avec les personnes fragiles (femmes enceintes, nouveaux-nés de petit poids, nouveaux-nés non immunisés, personnes âgées, personnes aux défenses immunitaires diminuées) ;
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aérer sa chambre plusieurs minutes par jour, et maintenir la température intérieure du logement autour de 19 °C ;
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lui apprendre à éternuer et à tousser dans son coude, ou dans un mouchoir jetable ;
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lui laver correctement et régulièrement les mains (avec de l’eau tiède et du savon), couper ses ongles courts ;
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vous laver les mains régulièrement (dans l’idéal, après chaque contact avec l’enfant) ;
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ne pas partager les biberons, tétines et couverts au sein de la famille.
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