Le chalazion, une petite boule au niveau de la paupière
Grosseur au niveau de la paupière supérieure ou inférieure, un chalazion contient principalement des corps gras. L’apparition de cette petite boule est causée par l’obstruction d’une ou plusieurs glandes dans l’épaisseur de la paupière. Contrairement à un orgelet qui est infecté, le chalazion est simplement enflammé.
Quelles sont les causes d’un chalazion ?
Le chalazion est causé par l’inflammation non infectieuse de certaines glandes situées dans l’épaisseur de la paupière : les glandes de Meibomius. Ces glandes sébacées produisent du sébum (un corps gras ou substance huileuse), qui participe à la formation des larmes et du film lacrymal (indispensable à une bonne vue, le film lacrymal nourrit, protège et hydrate la cornée). Elles sont situées le long des paupières, juste derrière les cils (avec un total de 25 à 30 glandes de Meibomius par paupière).
La formation d’un chalazion est causée par l’irritation et l’inflammation d’une ou de plusieurs de ces glandes sébacées (sans infection). Lorsque la glande est enflammée, son orifice de sortie se rétrécit : les lipides s’accumulent à l’intérieur de la glande, ce qui finit par provoquer une obstruction totale de l’orifice. Le sébum ne peut plus s’écouler de la glande, totalement bouchée. Un petit kyste rempli de graisse se forme alors au niveau de la paupière : c’est la formation d’un chalazion.
S’il apparaît en général de manière spontanée et isolée, le chalazion peut être favorisé par plusieurs facteurs et récidiver. C’est notamment le cas lorsque la personne souffre d’inflammations chroniques de la paupière, associées à certains troubles cutanés (blépharite, rosacée ou dermatite séborrhéique, par exemple). D’autres facteurs peuvent aussi être à l’origine de la formation de chalazions : la fatigue et le stress, certaines allergies, la pollution de l’air, la présence de certains acariens sur la paupière, une forte concentration de graisse dans le sang ou encore une exposition aux rayons du soleil (UV).
Si les chalazions deviennent fréquents, il faut également rechercher l’existence d’éventuels troubles de la vue (astigmatisme ou hypermétropie, notamment). Certaines pathologies générales peuvent enfin être en cause en cas de chalazions récidivants (un diabète, certaines maladies auto-immunes, bactériennes ou parasitaires…).
Quels sont les symptômes d’un chalazion ?
Bénin, le chalazion peut se former à l’extérieur de la paupière (chalazion externe) ou à l’intérieur (chalazion interne, qui reste plus discret). Plus ou moins volumineux, il peut toucher un seul œil ou les deux yeux, la paupière supérieure ou inférieure.
Il commence par se former lentement, avec un gonflement général de la paupière qui ne provoque aucune douleur. Le symptôme le plus caractéristique et fréquent d’un chalazion est ensuite la formation d’une petite boule dans l’épaisseur de la paupière. Parfois douloureux, ce petit œdème (ou nodule) peut être accompagné d’une inflammation. Un chalazion inflammatoire est alors à l’origine d’autres symptômes : une rougeur de la paupière, une vision floue et une sensibilité à la lumière (lorsque le chalazion est important), un larmoiement (en cas de chalazion interne). Lorsqu’elle est enflammée, la paupière peut « tomber » sur l’œil. La personne peut aussi souffrir d’une infection légère de la conjonctive (la membrane qui se situe à la surface du blanc de l’œil), qui provoque une sensation de grains de sable dans l’œil.
En règle générale, les chalazions apparaissent chez les adultes entre 30 et 50 ans. Ils peuvent parfois se manifester chez les enfants (cela reste rare). Même s’ils restent la plupart du temps bénins, les chalazions provoquent un certain inconfort et sont parfois douloureux. En général, ils disparaissent spontanément en quelques jours ou quelques mois.
Quelle est la différence entre un chalazion et un orgelet ?
À l’origine d’un œdème, de rougeurs et de douleurs au niveau des paupières, ces deux affections peuvent parfois être confondues. Il existe néanmoins plusieurs différences significatives entre un chalazion et un orgelet.
L’orgelet est une infection et une obstruction des follicules des cils, situés à la racine des paupières (paupière inférieure ou supérieure). Si le chalazion se forme en général dans l’épaisseur de la paupière, l’orgelet se développe quant à lui sur le bord de la paupière (à la racine des cils). Il se manifeste d’abord par l’apparition d’une douleur au niveau des bords de la paupière, suivie par la formation d’un petit gonflement rouge (plus petit que le chalazion, l’orgelet reste en général localisé à une partie de la paupière). D’autres symptômes peuvent se manifester en cas d’orgelet : une sensation de corps étranger dans l’œil, une sensibilité à la lumière, un larmoiement… Dans certains cas (qui restent rares), l’infection se développe sous la paupière : on parle alors d’orgelet interne. La douleur et le gonflement sont alors plus sévères, et d’autres symptômes peuvent apparaître (fièvre, rhinite…).
L’orgelet est une infection, et contient du pus (comme un furoncle). Une petite pointe jaunâtre peut se former au centre de l’œdème (à la base du cil). Au bout de quelques jours, l’orgelet se rompt et libère un peu de pus. L’application de compresses chaudes peut favoriser la guérison (la chaleur suffit à favoriser la maturation et la rupture de l’orgelet, et les antibiotiques sont rarement nécessaires). Si l’orgelet externe ne disparaît pas spontanément, il est possible de le faire inciser par un médecin. En cas d’orgelet interne, il est souvent nécessaire d’avoir recours à une incision et un drainage chirurgical (il ne disparaît en général pas de lui-même).
Comment réagir ?
Quelle que soit leur cause, les chalazions disparaissent en général spontanément. Mais il est parfois nécessaire de consulter un médecin pour les faire retirer.
Quand consulter ?
Si le chalazion ne se résorbe pas spontanément au bout de quelques semaines, il est conseillé de se rapprocher d’un médecin ophtalmologiste. Une consultation médicale est aussi recommandée lorsque le chalazion est particulièrement douloureux, volumineux ou récidivant.
Pour poser son diagnostic, le médecin réalise un examen clinique. Il interroge d’abord son patient sur ses symptômes (circonstances d’apparition et durée, autres symptômes généraux ou oculaires), sur la qualité de sa vision, son éventuelle gêne à la lumière et l’intensité de la douleur. Il recherche également d’éventuels facteurs favorisants (port de lentilles, pathologies générales, cutanées ou oculaires, prise de certains traitements…). Après s’être assuré que le kyste de la paupière est bénin et qu’il ne s’agit pas d’une urgence (absence de traumatisme, vision conservée), le médecin peut confirmer son diagnostic. Il détermine s’il s’agit d’un chalazion ou d’un orgelet, pour ensuite prescrire le traitement le plus adapté.
En cas de doutes et devant certains signes évocateurs d’une tumeur maligne des glandes sébacées, le médecin réalise une biopsie.
Quels sont les traitements adaptés ?
La plupart du temps, le chalazion disparaît spontanément. Pour accélérer la guérison, il est recommandé de réaliser des soins des paupières réguliers :
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appliquer des compresses chaudes : ce traitement naturel peut être mis en place avant même de consulter un médecin. Il suffit d’imbiber des compresses avec de l’eau chaude, et de les apposer sur les paupières fermées. La chaleur permet de fluidifier le sébum anormalement dur : elle favorise la maturation et la rupture du chalazion, et permet d’accélérer la guérison du kyste. Les compresses doivent être appliquées 2 à 4 fois par jour, pendant une dizaine de minutes à chaque fois (il est aussi possible d’utiliser un masque chauffant) ;
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masser ses paupières : après l’application des compresses chaudes, il est important de bien masser les paupières. De légères pressions doivent être effectuées pendant quelques secondes, de l’intérieur vers l’extérieur de l’œil, puis du haut vers le bas. Délicat mais ferme, ce massage aide à évacuer les sécrétions ramollies des glandes de Meibomius ;
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nettoyer le bord des paupières : le soin des paupières doit être complété par un nettoyage doux, à l’aide d’une compresse stérile et d’un produit adapté à l’hygiène des paupières et des cils (gouttes oculaires).
En plus de faire disparaître plus rapidement le chalazion, réaliser régulièrement ces soins permet de diminuer le risque de récidive. Il est également conseillé d’éviter de se frotter les paupières et de ne pas maquiller cette zone sensible.
Mais il arrive parfois que les chalazions persistent pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, qu’ils soient particulièrement volumineux ou qu’ils causent des troubles de la vision. Il est alors nécessaire de réaliser un drainage ou d’avoir recours à un traitement médicamenteux, avec une injection de corticostéroïdes. Les chalazions ne sont pas causés par une infection : les antibiotiques sont donc inutiles.
Lorsque les chalazions sont particulièrement étendus ou inesthétiques, ils peuvent enfin être retirés chirurgicalement (intervention sous anesthésie locale). Le médecin procède à une incision et à un curetage du kyste, sur la face interne de la paupière (complété par l’administration de corticostéroïdes). Un traitement médical est généralement mis en place avant l’intervention (association d’un corticoïde et d’un antibiotique).
Sources :
https://www.15-20.fr/wp-content/uploads/2019/02/INFO-chalazion.pdf
https://www.ophtalmologie.fr/orgelet-chalazion-traitement.html