La cataracte, qu’est-ce que c’est ?
Troisième cause de cécité en France (derrière la DMLA - dégénérescence maculaire liée à l’âge, et le glaucome), la cataracte est une opacification du cristallin de l’œil. Si elle est principalement due au vieillissement, elle peut aussi être causée par d’autres facteurs. Explications.
Une opacification du cristallin de l’œil
Composé d’eau et de protéines, le cristallin est une lentille transparente, ronde et convexe des deux côtés. Il est situé dans le globe oculaire, derrière l’iris (la membrane qui donne sa couleur à l’œil), et permet aux rayons lumineux de converger vers la rétine.
Pour assurer une vision nette à n’importe quelle distance, le cristallin fait une mise au point sur l’objet fixé (comme l’objectif d’un appareil photo) : en fonction de la distance à laquelle se situe l’objet, il modifie sa courbure et sa puissance de focalisation. Garantissant une bonne vision de loin et de près, il est également essentiel pour le passage de l’une à l’autre (fonction d’accommodation).
Pour laisser passer la lumière, cette lentille est normalement transparente. Mais le cristallin peut perdre sa transparence naturelle et devenir progressivement opaque. Les rayons lumineux ne peuvent plus passer correctement à l’intérieur de l’œil et la vision baisse, de manière progressive et irréversible. Petit à petit, la gêne visuelle augmente, jusqu’à ne plus pouvoir être corrigée par de simples lunettes.
Quelles causes ?
Maladie très fréquente, la cataracte est la première cause de cécité dans le monde.
Elle est principalement liée au vieillissement du cristallin. En effet, lorsque le cristallin vieillit, les protéines qui le composent se modifient, et il perd progressivement de sa transparence. On parle également de cataracte sénile. Les deux yeux sont atteints, de manière plus ou moins sévère. En France, plus de 60 % des personnes âgées de plus de 85 ans souffrent de cette affection.
Mais la cataracte peut aussi être due à d’autres causes : une maladie ou un traumatisme, le tabagisme, la consommation d’alcool, une mauvaise alimentation, l’exposition prolongée et direct au soleil… Lorsqu’elle survient suite à une maladie (un diabète mal équilibré ou une infection de l’œil), à un traitement médicamenteux (usage prolongé de corticoïdes, radiothérapie orbitaire…) ou à une intervention chirurgicale oculaire, on parle aussi de cataracte secondaire. Une cataracte traumatique peut aussi apparaître après une lésion oculaire (un choc, une plaie perforante ou une brûlure de l’œil, par exemple). D’origine congénitale, la cataracte de l’enfant ou du nouveau-né peut être la conséquence d’une infection pendant la grossesse (la toxoplasmose ou la rubéole, par exemple), ou être liée à une maladie génétique (la trisomie 21, notamment).
Le risque de développer une cataracte est également plus élevé en cas de forte myopie, de glaucome chronique ou de DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge). Le rayonnement solaire (rayons ultraviolets) favorise enfin le vieillissement du cristallin : les personnes qui vivent dans des régions très ensoleillées ou en altitude présentent donc plus de risques de souffrir de cataracte.
Quels sont les symptômes de la cataracte ?
Les symptômes de la cataracte apparaissent petit à petit : la lentille s’opacifie en effet très lentement, sur de nombreuses années (parfois en plusieurs mois, même si cela reste rare).
Le principal symptôme de la cataracte est la baisse progressive de la vision. La lumière qui passe normalement par le cristallin est bloquée et déformée, ce qui empêche une bonne convergence sur la rétine. La personne commence par devenir légèrement myope : la vision de loin n’est plus nette. Elle peut ensuite éprouver des difficultés pour lire, et avoir besoin de plus de lumière pour bien voir. La vision devient progressivement floue, voilée et brouillée.
D’autres symptômes peuvent se manifester en cas de cataracte :
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les couleurs prennent un aspect jauni et deviennent plus ternes (moins vives et moins contrastées), il devient difficile de distinguer le bleu foncé du noir ou du violet, les reliefs sont difficiles à percevoir ;
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la personne devient plus sensible à la lumière : elle est par exemple facilement éblouie par les phares des voitures la nuit. Des étoiles et des halos (cercles de lumière) peuvent parfois apparaître autour des sources lumineuses (lampadaires ou phares de voiture) ;
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plus rarement, la personne a l’impression de voir double d’un œil (image fantôme).
Même si elle peut n’affecter qu’un seul œil, la cataracte touche en général les deux yeux. Elle reste en général indolore, mais peut parfois être à l’origine d’un glaucome (avec une augmentation de la pression intraoculaire, qui peut être douloureuse).
Comment réagir ?
S’il est recommandé de se rendre régulièrement chez un ophtalmologue à partir d’un certain âge, il faut aussi consulter dès l’apparition des premiers symptômes de cataracte. Le médecin confirme son diagnostic à l’aide de plusieurs examens, pour ensuite prescrire le traitement adapté.
Quand consulter ?
Si elle n’est pas traitée, la cataracte continue à évoluer et ses symptômes s’aggravent progressivement. Le cristallin devient de plus en plus opaque et la vision de plus en plus floue. En l’absence de prise en charge, la personne peut finir par devenir aveugle.
La cataracte peut également entraîner l’augmentation de volume du cristallin, et l’apparition d’un glaucome aigu (une atteinte du nerf optique, due à une élévation soudaine et brutale de la pression intraoculaire). Si des protéines du cristallin s’échappent dans la chambre antérieure de l’œil, elles peuvent déclencher une réaction inflammatoire ou venir boucher le trabéculum. La cataracte entraîne alors un glaucome chronique (qui évolue lentement et progressivement sans provoquer de symptômes particuliers).
Il est donc recommandé de consulter un ophtalmologiste dès que les premiers symptômes de la cataracte se manifestent. Il est aussi conseillé de consulter régulièrement un spécialiste des yeux à partir de 40 ans, même en l’absence de troubles oculaires ou de problèmes de vue. Après 65 ans, il faut continuer à programmer des visites de contrôle régulières chez l’ophtalmologiste (au moins une tous les deux ans).
Quels examens pour confirmer le diagnostic ?
Le médecin interroge d’abord son patient sur ses symptômes et sur leurs circonstances d’apparition (après un choc ou une blessure, suite à une maladie ou à un traitement…). Il mesure également l’acuité visuelle du patient.
Pour confirmer le diagnostic de cataracte, il procède ensuite à un examen approfondi du cristallin. Pour cela, il utilise un ophtalmoscope et une lampe à fente. Après avoir dilaté la pupille du patient, il recherche une éventuelle opacité du cristallin. Elle peut se situer au centre du cristallin (avec une perte de la vision de loin), sur la partie postérieure du cristallin ou sur sa périphérie. L’opacité peut aussi toucher l’ensemble du cristallin. La lampe à fente lui permet de préciser la localisation et l’étendue de la cataracte.
Pour éliminer d’autres pathologies associées (glaucome et DMLA, principalement), l’ophtalmologiste mesure également la tension intraoculaire (la pression des liquides qui se trouvent à l’intérieur de l’œil). Il réalise aussi un fond d’œil, pour vérifier l’état de la rétine. Dans certains cas, le cristallin est trop opaque et ne permet pas d’observer la rétine : le médecin a alors recours à une échographie de la rétine ou à un examen de son activité électrique.
Quels sont les traitements mis en place ?
Comment soigner un début de cataracte ? Et comment savoir si l'on doit se faire opérer de la cataracte ?
Une fois le diagnostic confirmé, l’ophtalmologiste prescrit des lunettes ou des lentilles de contact pour améliorer la vision. Il programme également des rendez-vous réguliers pour suivre l’évolution de la cataracte. En fonction de la gêne visuelle et des troubles associés, une intervention chirurgicale peut être programmée.
La chirurgie est envisageable lorsque la personne ne voit plus assez bien, même avec des lunettes ou des lentilles (avec un fort retentissement sur son confort, son mode de vie et ses activités quotidiennes). Elle est également envisagée lorsque la cataracte empêche l’ophtalmologiste de réaliser un fond d’œil dans de bonnes conditions (la lentille est devenue trop opaque) ou pour prévenir d’éventuelles complications (le patient risque de souffrir d’un glaucome aigu à angle fermé).
Avant la chirurgie, le médecin prescrit une biométrie de l’œil : cet examen permet de mesurer les dimensions de l’œil, sa longueur axiale (la distance entre le point le plus haut de la cornée et le centre de la rétine), et la puissance de l’implant à mettre en place. La puissance réfractive de la cornée est mesurée à l’aide d’une kératométrie (un examen qui permet de mesurer la courbure de la cornée).
Réalisée sous anesthésie locale (avec administration d’un calmant), l’intervention chirurgicale consiste à remplacer le cristallin par un implant intraoculaire, ou cristallin artificiel (en plastique ou en silicone). La chirurgie permet en général d’améliorer instantanément la vue (il faut parfois attendre un certain temps avant d’observer les premiers résultats).
Sources :
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/cataracte
https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-oculaires/cataracte/cataracte
https://www.vidal.fr/maladies/yeux/cataracte/traitements.html