Dû à un type d’herpèsvirus, l’herpès buccal (ou labial) est une éruption de petites vésicules au niveau des lèvres. Souvent douloureux et assez disgracieux, il reste généralement bénin et guérit spontanément en quelques jours. Mais plusieurs facteurs ont ensuite tendance à déclencher de nouvelles poussées.
Alors comment attrape-t-on de l'herpès à la bouche ? Faut-il consulter un médecin ? Et comment soigner un herpès buccal ?
L’herpès buccal ou labial, qu’est-ce que c’est ?
Souvent désigné sous le terme de « bouton de fièvre », l’herpès buccal est une maladie virale due à un type d’herpèsvirus. Il prend la forme d’une éruption plus ou moins étendue sur l’une des lèvres, avec l’apparition de petites vésicules en « bouquet ». Favorisé par plusieurs facteurs, il réapparaît ensuite plus ou moins fréquemment.
Une maladie contagieuse, due au virus HSV-1
Comme son nom l’indique, l’herpès buccal (ou labial) apparaît au niveau des lèvres, prenant la forme d’un bouton assez disgracieux à la jonction entre la peau et la muqueuse. Assez fréquente, cette maladie contagieuse est due à un virus, de la famille des herpèsvirus (du groupe herpès).
Il existe deux catégories de virus herpès : le virus Herpes simplex de type 1 (HSV-1) et le virus Herpes simplex de type 2 (HSV-2). L’herpès labial est dû au virus HSV-1 :
- le virus pénètre dans l’organisme au moment de la primo-infection : présent uniquement chez l’être humain, le virus est transmis par contact direct entre les muqueuses buccales, ou par la salive (au moment d’un baiser, par exemple). Ce premier contact herpétique a généralement lieu pendant l’enfance, lorsque les bébés ou les jeunes enfants partagent leurs jouets souillés de salive ou lors d’embrassades. S’il passe généralement inaperçu, le contact avec le virus de l'herpès buccal peut parfois déclencher une gingivostomatite herpétique (avec une fièvre élevée et des aphtes très douloureux sur les gencives, la langue et à l'intérieur de la bouche). Entre 80 et 90 % de la population héberge ce virus à l’âge adulte, sans souffrir d’aucun symptôme ;
- le virus reste ensuite en sommeil, et se réactive de temps en temps : après être entré dans l’organisme, le virus rejoint les ganglions nerveux via les nerfs sensitifs. Il reste en sommeil dans ces cellules nerveuses, sans provoquer aucune poussée d’herpès. Mais il peut ensuite être réactivé par différents facteurs (la fatigue ou le stress, une infection avec de la fièvre, une exposition au soleil…). Il se multiplie et reprend le trajet des nerfs sensitifs, pour retourner à l’endroit initialement infecté. C’est l’apparition d’un bouton de fièvre.
Une éruption de petites vésicules sur la lèvre, en forme de « bouquet »
L’herpès buccal est responsable de symptômes généralement faciles à reconnaître :
- l’apparition de signes précurseurs : une sensation de picotement, de démangeaison ou de brûlure au niveau de la lèvre (avec une sorte de « tension » sur un point de la lèvre), parfois accompagnée de maux de tête, d’une légère fièvre et de fatigue ;
- au bout de quelques heures ou quelques jours, l’apparition d’une rougeur et de petites lésions sur cette zone du contour de la bouche, à la jonction entre la peau et la muqueuse de la lèvre. Les lésions forment rapidement un « bouquet » de vésicules, qui contiennent un liquide clair (dans lequel se trouve le virus). Le liquide devient ensuite opaque et les vésicules s’ouvrent ;
- la formation d’une croûte sur la lésion, qui tombe en une dizaine de jours sans laisser de traces.
L’herpès buccal peut apparaître sur la lèvre supérieure ou inférieure (d’un seul côté, et généralement sur l’un des bords externes), ou parfois à la commissure des lèvres. Il a tendance à réapparaître au même endroit à chaque poussée.
Si la personne infectée touche la lésion herpétique, puis son œil, le virus de l’herpès buccal peut être responsable d’une kératite herpétique. Cette infection s’accompagne généralement de symptômes intenses : une sensation de gêne à la lumière, un œil rouge et douloureux, parfois une éruption de vésicules sur la paupière. Il est alors recommandé de consulter rapidement un médecin. L’autre complication possible de l’herpès labial est la surinfection bactérienne des lésions, par un staphylocoque. Elle est responsable de l’apparition d’un impétigo.
Des « boutons de fièvre », favorisés par certains facteurs
L’herpès buccal survient sous forme de « poussées », lorsque le virus se réactive suite à une baisse de l’immunité. Et plusieurs facteurs peuvent influencer le système immunitaire, et favoriser la réactivation du virus HSV-1 :
- une infection, avec de la fièvre (d’où le terme de « bouton de fièvre » pour désigner l’herpès) ;
- une période de stress ou de fatigue,
- un traumatisme, une maladie ou une chirurgie ;
- une exposition au soleil ou au froid ;
- les règles ;
- une baisse de l’immunité à cause de la prise de certains médicaments (comme des corticoïdes ou des immunosuppresseurs, par exemple).
Comment réagir en cas de poussée d’herpès ?
Si l’herpès buccal disparaît normalement de manière spontanée, sans laisser de cicatrice, il peut être à l’origine de complications chez certaines personnes. Il est donc parfois recommandé de consulter un médecin.
Consulter dans certains cas
Il est recommandé de consulter son médecin traitant dans la journée si l’herpès labial s’accompagne d’autres symptômes : une forte fièvre, des douleurs intenses, l’apparition de vésicules près des yeux ou sur un autre endroit que les lèvres, des douleurs au niveau des yeux ou des troubles de la vue.
Les personnes aux défenses immunitaires diminuées doivent aussi consulter rapidement en cas de poussée d’herpès : les personnes sous traitement immunosuppresseur ou souffrant d’une maladie chronique, les personnes qui tombent facilement malades, les nourrissons (chez qui l’herpès peut se compliquer en encéphalite herpétique)…
Il est enfin conseillé de se rendre chez son médecin si les lésions ne disparaissent pas au bout d’une dizaine de jours, si les poussées d’herpès sont particulièrement sévères ou fréquentes, ou en cas de doutes sur la nature des lésions. Il suffit généralement au médecin d’examiner les lésions pour confirmer le diagnostic d’herpès buccal, et pour prescrire le traitement adapté (un traitement local, en général). En cas de doutes, il peut réaliser un prélèvement local au niveau des vésicules, pour le faire analyser et confirmer la nature du virus en cause.
Éviter certains gestes
En cas de poussée d’herpès, il est recommandé de :
- éviter de s’exposer au soleil, surtout si les boutons de fièvre sont favorisés par le soleil ;
- limiter les contacts rapprochés avec d’autres personnes (embrassades, sports de contact, rapports sexuels bucco-génitaux) surtout pendant l’éruption (pour éviter de les contaminer), se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon, ne pas partager son linge de toilette et ses affaires personnelles avec son entourage ;
- ne pas toucher les vésicules (pour éviter une surinfection bactérienne), ne pas appliquer de maquillage au-dessus et ne jamais arracher la croûte (pour ne pas retarder la cicatrisation) ;
- ne pas désinfecter le bouton avec des produits qui contiennent de l’alcool (pour ne pas irriter la lésion), ne pas appliquer de crème à base de cortisone (pour éviter de graves complications), ne pas utiliser de crèmes antibiotiques (elles sont inefficaces contre les maladies d’origine virale).
Les seuls produits à appliquer sur une lésion d’herpès sont les crèmes antivirales ou anesthésiantes, prescrites par un médecin ou recommandées par un pharmacien. Il est aussi possible de nettoyer le bouton de fièvre à l’eau et au savon, en adoptant des gestes doux. Il faut ensuite le sécher avec une serviette propre ou à l’aide d’un sèche-cheveux tiède (et toujours bien se laver les mains après).
Appliquer un traitement local
Prescrits par un médecin ou recommandés par un pharmacien, certains produits en application locale peuvent aider à traiter l'herpès buccal : ils soulagent les symptômes douloureux de l’herpès, diminuer la durée de contagion et favoriser le processus de guérison.
Les crèmes antivirales permettent de bloquer la multiplication du virus de l’herpès au niveau de la lésion, pour diminuer l’étendue et la durée de la poussée herpétique. En revanche, il n’existe aucun traitement pour éliminer définitivement le virus de l’organisme. Pour être efficace, le traitement antiviral local doit être appliqué dès l’apparition des premiers signes de la poussée, et jusqu’à la transformation des lésions en croûtes (pendant environ une semaine). À base d’aciclovir, la crème doit être appliquée en débordant largement autour du bouton de fièvre, mais jamais dans la bouche (ni dans l’œil ou les parties génitales).
Il est aussi possible d’avoir recours à une crème ou une pommade anesthésiante, pour soulager les symptômes douloureux de l’herpès labial. Le médecin peut également conseiller de prendre un médicament contre la douleur (du paracétamol, généralement).
Attention : certains médicaments sont contre-indiqués chez les enfants. Les crèmes anesthésiantes peuvent par exemple être responsables de fausses routes, et ne doivent jamais être utilisées chez l’enfant. Il est donc indispensable de bien lire la notice du médicament. En cas de doutes, demandez toujours conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.
Dans quels cas prendre un traitement par voie orale ?
Lorsque l’herpès buccal revient très fréquemment (avec au moins six poussées par an), le médecin peut prescrire un traitement antiviral prolongé, pris par voie orale (aciclovir ou valaciclovir, en comprimés).
Si ce médicament ne permet pas d’éliminer le virus de l’organisme, il peut aider à prévenir les récidives. Il doit être pris dès l’apparition des premiers signes de la poussée d’herpès. Ce traitement antiviral oral peut aussi être prescrit au moment de la primo-infection.
Sources :
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/herpes-labial
https://www.vidal.fr/maladies/peau-cheveux-ongles/bouton-fievre-herpes-labial.html