Comme d’autres affections cutanées, l’apparition d’une crise d’eczéma peut notamment être déclenchée par le stress. Les facteurs émotifs et psychologiques ont en effet une véritable influence sur l’eczéma.
Alors qu’est-ce que l’eczéma nerveux exactement ? Quels sont les symptômes de cette maladie ? Et comment soigner l’eczéma nerveux ?
Pourquoi parle-t-on d’eczéma nerveux ?
Caractérisé par une inflammation, une sécheresse et une démangeaison au niveau de la surface de la peau, l’eczéma peut être provoqué par différents facteurs. Lorsque les poussées sont aggravées ou déclenchées par le stress, on parle d’eczéma nerveux.
Les différents types d’eczéma
L’eczéma est une dermatose inflammatoire, touchant les personnes de tous âges et présentant des symptômes très caractéristiques. Si le mécanisme de cette maladie n’est pas encore parfaitement compris, on s’accorde à dire qu’elle touche à la fois le système immunitaire et les cellules de la peau.
Même si l’on parle d’eczéma de manière générale, il existe en réalité plusieurs types d’eczémas. Les deux formes les plus connues sont :
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l’eczéma atopique (ou dermatite atopique) : forme la plus courante, ce type d’eczéma se caractérise par l’apparition d’une réaction allergique au contact d’allergènes normalement inoffensifs (production d’anticorps IgE). Cette maladie apparaît à cause d’une prédisposition génétique aux allergies. L’organisme réagit en présence de poussières, de poils ou de pollens : cette réaction peut se traduire par l’apparition d’un rhume des foins, d’un asthme allergique ou d’une crise d’eczéma. Souvent héréditaire, ce type d’eczéma apparaît souvent dès les premiers mois de vie (chez les nourrissons) ;
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l’eczéma de contact (ou dermatite allergique de contact) : ce type d’eczéma apparaît en général quelques jours après le contact direct de la peau avec une substance allergène ou irritante (un produit cosmétique, le métal d’un bijou, la transpiration…). Les symptômes apparaissent juste sur la zone en contact avec la substance (réaction allergique). Parfois, cette réaction ne se produit que plusieurs années après les premiers contacts.
Si l’eczéma est en général causé par un facteur génétique ou par une réaction à certaines substances allergènes, le stress et l’anxiété peuvent augmenter la fréquence d’apparition des symptômes. On parle alors d’eczéma nerveux.
Un eczéma émotionnel, provoqué par le stress
L’apparition d’une crise d’eczéma peut être déclenchée ou favorisée par certains facteurs émotionnels. En effet, en présence d’une situation stressante, l’organisme réagit et les défenses immunitaires fonctionnent moins bien. L’hormone du stress (le cortisol) est produit en plus grande quantité : cela provoque certains troubles au niveau des cellules de la peau, qui agissent normalement comme une barrière protectrice.
Une séparation ou un deuil, un licenciement ou un burn-out, un choc émotionnel… De nombreux évènements peuvent provoquer stress et anxiété chez l’adulte. L’enfant peut également souffrir d’un divorce ou d’un décès, ou encore être victime de harcèlement scolaire.
Ayant nécessairement un impact au niveau du moral, le stress peut également affecter l’organisme sur le plan physique, pouvant aller jusqu’à provoquer une réaction cutanée. L’eczéma nerveux (ou psychologique) se manifeste alors dans les heures ou les jours qui suivent. Les symptômes peuvent durer quelques jours ou quelques semaines, disparaître progressivement, ou du jour au lendemain.
Quels symptômes ?
Facile à reconnaître, l’eczéma présente des symptômes très caractéristiques :
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l’apparition de plaques rouges bien délimitées, sur certaines zones de la peau : l’eczéma nerveux peut se manifester au niveau du visage ou du cuir chevelu, sur les mains ou le cou, dans le pli des poignets, des genoux ou des coudes… ;
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des irritations et des démangeaisons intenses (prurit) au niveau de ces plaques ;
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des petites vésicules qui se rompent lorsqu’elles sont grattées, provoquant ensuite un suintement ;
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une peau sèche, des croûtes et des squames ;
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un épaississement et un assèchement de la peau, une perte de pilosité, un changement de pigmentation.
Chez le bébé, l’eczéma nerveux peut aussi se traduire par l’apparition de troubles du sommeil.
La maladie se manifeste sous forme de « poussées » d’eczéma, entrecoupées de périodes de rémission. La durée de chaque poussée est variable : elle dépend du type d’eczéma en cause, de ses facteurs déclencheurs et des traitements mis en place.
Mais est-ce que l’eczéma peut disparaître ? Quand devient-il nécessaire de consulter ? Et quels traitements peuvent être mis en place pour limiter l’apparition de cette maladie ou pour soulager ses symptômes ?
Comment prendre en charge cette maladie ?
Si l’eczéma ne se guérit pas complètement, plusieurs traitements peuvent néanmoins être mis en place pour soulager ses symptômes, réduire l’inflammation ou diminuer la fréquence d’apparition des crises. Dès l’apparition des premiers symptômes de l’eczéma, il est recommandé de consulter un médecin généraliste, un dermatologue ou un pédiatre.
Les traitements naturels
Le traitement d’un eczéma nerveux passe forcément par la prise en charge du stress et de l’anxiété. Il est donc recommandé de commencer par identifier les situations et les évènements à l’origine du stress, pour ensuite les éviter ou mieux les gérer. Adopter une bonne hygiène de vie et des habitudes saines (boire suffisamment d’eau, bien manger, bien dormir, pratiquer une activité sportive régulière…) permet également de mieux gérer les situations stressantes du quotidien.
D’autre part, plusieurs traitements naturels peuvent être envisagés :
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la méditation, la relaxation et les exercices de respiration : pratiquées régulièrement, ces activités de détente permettent de faire baisse le taux de cortisol dans le sang, et d’évacuer plus facilement le stress. Elles sont également connues pour favoriser la production de mélatonine, une hormone qui permet de réguler les cycles et rythmes biologiques de l’organisme. Les situations stressantes sont plus faciles à gérer et les crises d’eczéma moins fréquentes ;
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le yoga, le tai-chi, la sophrologie, une thérapie cognitivo-comportementale : ces pratiques permettent également de se libérer l’esprit et d’atténuer le stress nerveux. La mise en place d’une thérapie cognitivo-comportementale permet quant à elle d’agir directement sur le réflexe qui consiste à se gratter, pour apprendre à mieux le contrôler ;
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les huiles essentielles : respirées à même le flacon, diffusées dans l’air ambiant, appliquées sur un linge ou directement sur certaines parties du corps (plexus solaire ou poignets par exemple), certaines huiles essentielles sont particulièrement efficaces en matière de gestion du stress (petitgrain bigarade, néroli, lavande vraie, camomille noble…). Avant d’avoir recours aux huiles essentielles pour traiter un eczéma nerveux, demandez toujours conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.
Les autres traitements contre l’eczéma
Différents traitements médicamenteux peuvent également être mis en place pour soulager les crises d’eczéma :
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des corticostéroïdes : ces médicaments à base de cortisone se présentent sous la forme d’onguents, de pommades ou de crèmes. Ils s’appliquent directement sur les zones touchées, pour diminuer l’inflammation des cellules de la peau et les démangeaisons (prurit). Lorsqu’elles présentent un effet stéroïdien puissant, ces crèmes ne doivent être appliquées que sur une courte période. Dans certains cas graves, ces médicaments peuvent être pris par voie orale ;
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des antihistaminiques : ils sont utilisés pour diminuer les démangeaisons (et l’envie irrépressible de se gratter), de manière occasionnelle ;
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des immunomodulateurs topiques : ces médicaments sans stéroïdes permettent de diminuer l’inflammation en agissant directement sur l’activité du système immunitaire. Ils doivent toujours être prescrits par un médecin (ils pourraient augmenter le risque de cancer de la peau) ;
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la cyclosporine : ce médicament immunosuppresseur permet également de diminuer la réponse immunitaire de l’organisme. Il n’est utilisé qu’en cas d’eczéma très grave et pendant de courtes périodes (il présente en effet des effets secondaires importants) ;
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la photothérapie : l’exposition à des rayons ultraviolets (UVA ou UBV) est également un traitement à envisager (sauf si l’eczéma est justement provoqué par une hypersensibilité de la peau au soleil).
Les réflexes à adopter au quotidien
Faciles à mettre en place, plusieurs habitudes et gestes simples permettent enfin de diminuer la fréquence d’apparition des crises d’eczéma :
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aérer régulièrement l’intérieur de son logement (pour renouveler l’air et diminuer la présence de substances allergènes) ;
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éviter les températures trop chaudes et les environnements chauds et humides ;
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réduire le stress ;
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adopter une alimentation saine et équilibrée : certains aliments doivent être évités en cas d’eczéma, comme les aliments gras et sucrés, les produits transformés, les produits laitiers et les allergènes alimentaires (arachides, chocolat, blanc d’œuf…) ;
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prendre une seule douche par jour ;
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limiter les bains trop longs (pas plus d’une dizaine de minutes), et éviter les températures trop élevées (pas plus de 36 °C) ;
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se laver avec des nettoyants doux, laver son linge avec une lessive non parfumée, sans phosphates et conservateurs, éviter les adoucissants ;
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se sécher en tamponnant la peau, sans la frotter ;
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bien hydrater sa peau (à l’aide d’une crème émolliente ou d’une crème hydratante), notamment après la toilette et pendant l’hiver, par temps froid et sec ;
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éviter d’appliquer des produits parfumés directement sur la peau ;
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porter des vêtements en coton ou en lin (éviter les matières synthétiques et la laine, qui peuvent être particulièrement irritantes) ;
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éviter de se gratter pendant les crises, appliquer des compresses froides et mouillées sur les parties du corps atteintes, garder des ongles courts, porter des gants en coton la nuit.
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