Le psoriasis
Le psoriasis est une dermatose erythémato-squameuse qui se caractérise par des plaques rouges avec des squames blancs en surface. Bien souvent, c'est une maladie bénigne non invalidante (90% des cas) et est la plupart du temps plus inesthétique que dangereuse.
C'est ce coté esthétique qui gêne le plus les patients surtout si les plaques de psoriasis sont étendues et localisées sur des parties visibles du corps.
A la différence d'autres maladies de peaux comme la dermite séborrhéique, la dermatite atopique ou l'eczéma, les plaques sont rouges et bien délimitées avec des squames blancs en surface et localisées au niveau des zones de contact comme les coudes, les genoux, ou le bas du dos.
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La formation des lésions
Même si le mécanisme d'action n'est pas totalement élucidé, la composante inflammatoire due à un dysfonctionnement au niveau de l'immunité est maintenant bien admise.
En fait lors des poussées, le mécanisme de renouvellement de la peau s'accélère de façon exagéré (7 à 10 jours au lieu de 30 à 50 jours habituellement) et entraîne au niveau des plaques un épaississement cutané de cellules de peau non matures.
C'est ce qui génère les squames.
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Les formes graves de psoriasis
Malheureusement dans 10 % des cas, des formes sévères de la maladie se développent.
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soit les différentes poussées successives ont touché une grande surface du corps qui altère physiquement le malade. D'autant plus que des muqueuses comme la bouche ou le vagin peuvent être touchées.
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soit des formes inflammatoires douloureuses comme le psoriasis pustuleux eu l'érythrodermie.
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ou dans 7% des cas détruire les articulations (rhumatisme psoriasique)
Origine et évolution du psoriasis
Le psoriasis a mauvaise presse. Beaucoup de contre-vérités circulent à son sujet.
Première idée reçue : ce serait une maladie de peau psychologique, due à une mauvaise gestion du stress. En réalité, cette dermatose est un dérèglement immunitaire – avec une inflammation exagérée de la peau et un renouvellement très accéléré des cellules de l’épiderme – d’origine génétique, avec des antécédents familiaux dans 30 % à 50% des cas.
Le stress n’est pas le seul facteur déclenchant possiblees. D'autres facteurs déclenchant la maladie ou les crises existent comme :
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L'alcool et le tabac (risque multiplié par avec 25 cigarettes/jour),
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Les infections
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Le grattage
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Certains médicaments (bêta bloquant, lithium, certains antihypertenseurs...)
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Les saisons (au printemps et à l'automne pour 50% des cas)
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Un choc émotionnel ou un traumatisme
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Une infection ORL
Deuxième idée reçue : les plaques rouges, les squames sur les coudes, les genoux, le cuir chevelu ou encore les mains, caractéristiques du psoriasis, seraient contagieuses. Il n’en est rien.
Troisième fausse vérité : le psoriasis ne toucherait que la peau. Or un malade sur trois développe aussi une forme de rhumatisme dit «psoriasique».
La maladie débute le plus souvent chez l'adolescent et l'adulte jeune et l'évolution est chronique et se fait par poussées entrecoupées de rémissions pendant lesquelles les lésions sont minimes.
Les traitements du psoriasis
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Les traitements locaux
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Les dermocorticoïdes (à adapter à l'age et la surface à traiter)
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Les pommades salycilées pour décaper les lésions épaisses
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Les dérivés de la vitamine D (Daivonex)
Ces traitements locaux sont utilisés essentiellement dans le psoriasis simple et quand la surface à traiter est inférieure à 10 %. Car au delà, le traitement sera trop contraignant pour le patient et ne sera pas bien suivi. -
La photothérapie
On constate que la période d'été est en général une période de rémission du psoriasis. D'où l'intérêt d'utiliser les rayonnements UVA et B en association avec des produits photosensibilisants (PUVAthérapie) pour traiter la maladie. (75 % d'amélioration pour la puvathérapie) -
Les traitements par voie orale
Réservé aux cas graves ou ayant échoués avec les traitements locaux, des médicaments agissant sur l'immunité des patients ont d'excellents résultats.
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Méthotréxate : médicament de référence, il apporte 70% de bons résultats ;
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Ciclosporine : apporte aussi de très bons résultats, mais du fait de sa toxicité rénale importante, son utilisation est limité et réservé aux cas résistants aux autres traitements.
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L'acide rétinoïque : utilisée dans certaines formes de psoriasis et nécessite la prise d'une contraception pour la femme en période d'activité génitale.
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Les anti-TNFa : ce sont des anticorps monoclonaux utilisés comme traitement immunosuppresseur dans certains psoriasis très sévères.
En cas d’échec de ces différents traitementd, les chercheurs ont mis au point une nouvelle famille de médicaments « systémiques », très efficaces mais très onéreux.
Il s'agit des biothérapies : des immunosuppresseurs qui bloquent le développement des plaques de psoriasis, mais altèrent aussi les réactions immunitaires de l’organisme. Ce qui n’est pas sans risque, avec potentiellement des effets secondaires, notamment infectieux.
Autre souci : les symptômes reviennent progressivement lorsqu’on arrête le traitement. Ce sont donc des médicaments prescrits en continu, en dépit de leurs effets secondaires(1). Demandez conseil à votre médecin.
Sur la piste du microbiote
L’avenir ? Il tend vers l’optimisation des biothérapies, vers des cibles toujours plus précises et avec des répits plus longs entre les poussées. Mais le microbiote, ensemble des micro-organismes(2) présents sur ou dans le corps humain, offre aussi des pistes potentiellement prometteuses.
Le psoriasis est en effet une maladie inflammatoire dans laquelle certaines cellules de l’immunité jouent un rôle majeur. Or le microbiote intestinal jouerait un rôle dans la maturation et l’activité de ces cellules. L’idée explorée par certains chercheurs consiste à influer sur la composition du microbiote pour redonner à la flore son état normal et aider à mieux contrôler la maladie. Cette piste comporte encore beaucoup d’embûches.
« Beaucoup d’études montrent un déséquilibre des microbiotes cutané et intestinal au cours du psoriasis. Ils deviennent moins riches et moins uniformes », indique le Dr Axel Villani, dermatologue. « Mais c’est l’histoire de la poule et de l’oeuf : s’agit-il d’une cause ou d’une conséquence ? Et surtout, peut-on l’exploiter pour développer de nouveaux traitements ? »
Et dans l'assiette ?
En attendant les résultats de ces recherches – ce sera long – certaines études ont montré que l’alimentation pouvait jouer un rôle dans le contrôle de la maladie. Un régime très riche en graisses peut ainsi aggraver le psoriasis. À l’inverse, l’adoption d’un régime alimentaire méditerranéen, riche en poisson et en huile d’olive, pourrait diminuer la sévérité des symptômes chez certains patients. On sait également que l’arrêt du tabac et de l’alcool améliore le psoriasis. Et que perdre ne serait-ce qu’un à deux kilos permet d’améliorer, chez certains patients, l’efficacité des traitements, notamment des biothérapies. C’est, finalement, l’excès qui, en toutes choses, est à déconseiller aux personnes atteintes de psoriasis.
Les conseils de votre pharmacien Giphar
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Evitez les savons trop détergents, préférez des pains dermatologiques
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Hydratez votre peau très régulièrement avec un lait hydratant
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Appliquez les crèmes et pommades sur des peaux fraîchement lavées
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Avant d'appliquer les pommades à base de cortisone, décapez préalablement les lésions pour augmenter l'efficacité
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Pour éviter l'aggravation des lésions, il faut s'empêcher de gratter, frotter ou arracher les bouts de peaux
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Protégez-vous du soleil par une crème solaire adaptée même si celui-ci améliore les lésions
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Ne portez pas des vêtements qui exercent un frottement sur les plaques
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Adoptez une hygiène de vie ne favorisant pas les crises (alcool, cigarettes)
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Evitez de laisser sa peau au contact de l’eau trop longtemps, surtout si elle est calcaire. Une douche à l’eau tiède par jour suffit, 5 à 10 minutes (20 minutes pour le bain)
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Pour se laver, choisir un pain ou un gel sans savon à pH neutre
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Se laver avec les mains plutôt qu’avec un gant : c’est plus doux et plus hygiénique
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Pour sécher votre peau, évitez de frotter énergiquement
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S’hydrater systématiquement après le lavage, pour restaurer le film lipidique et réduire les poussées.
Sources :
1. Inserm.
2. Bactéries, virus, champignons (levures), archées et autres micro-organismes.
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