Naturelle mais complexe, la cicatrisation est un processus de réparation qui se déclenche lorsque la peau est « ouverte » après une blessure (une coupure, une brûlure, une écorchure, une égratignure…). Plus ou moins long, le processus dépend évidemment du type de plaie, de sa profondeur et de son étendue, mais aussi de l’état de santé de la personne et de ses habitudes de vie.

Alors quelles sont les différentes étapes de la cicatrisation ? Comment savoir si une plaie cicatrise bien ? Et comment faire pour cicatriser plus vite ?

Comment la peau cicatrise-t-elle ?

Inflammation, régénération et maturation : le processus de cicatrisation se décompose en trois phases successives, qui impliquent de nombreux types de cellules et de molécules. Plus ou moins long, il varie d’une personne à l’autre et dépend de plusieurs facteurs (type de plaie, âge, état de santé général et habitudes de vie).

Quelles sont les étapes de la cicatrisation ?

La peau cicatrise en trois étapes :

• 1ère étape : la peau s’enflamme (phase de détersion). Dès qu’elle est ouverte (suite à une blessure), la peau devient rouge, chaude, douloureuse et enflée, signe d’une réaction inflammatoire. Elle réagit et se défend, pour protéger l’organisme contre l’intrusion d’agents pathogènes et autres micro-organismes. Grâce à un mécanisme cellulaire performant, la peau se débarrasse aussi de toutes les cellules mortes et tissus endommagés (c’est également une phase de « nettoyage » de la plaie) ;
• 2ème étape : la peau se régénère (phase de bourgeonnement). Pendant cette phase de cicatrisation profonde, les tissus commencent à se régénérer. La peau se couvre de petites formations granuleuses (tissu de granulation), et devient rouge et brillante (production intensive de collagène et fabrication de nouveaux vaisseaux sanguins). C’est cette phase qui peut provoquer des picotements ou des tiraillements au niveau de la plaie ;
• 3ème étape : la peau se referme (phase d’épidermisation). Pendant cette phase de maturation (ou de remodelage), la plaie s’assèche et se referme (en partant des bords). Une nouvelle peau se forme progressivement. Fragile, elle prend d’abord une coloration rosée. Plus elle se fortifie, plus la couleur de la cicatrice rejoint ensuite celle de la peau. Au bout de plusieurs semaines ou plusieurs mois, les cellules chargées de mélanine redonnent sa coloration initiale à la peau. Mais cette nouvelle peau peut ne jamais retrouver sa couleur de base : elle laisse alors place à une cicatrice permanente.

Un processus plus ou moins long

La cicatrisation d’une plaie peut être plus ou moins longue et difficile, et dépend de plusieurs facteurs :

• le type de lésion : la localisation de la plaie, sa profondeur et son étendue ont un impact sur la durée de cicatrisation. En effet, plus la plaie est étendue ou profonde, plus elle est longue à cicatriser. Une égratignure qui ne touche que l’épiderme cicatrisera ainsi plus rapidement qu’une brûlure du 2ème degré qui atteint le derme profond ;
• le type de peau : certaines peaux cicatrisent plus facilement que d’autres (les peaux fines et fragiles ont souvent plus de mal à cicatriser) ;
• l’état de santé général : l’existence d’une maladie chronique ou d’une infection peut altérer le processus de régénération de la peau (une insuffisance rénale ou hépatique, une maladie neurologique ou endocrinologique, un diabète, une maladie du tissu interstitiel, un problème vasculaire, une insuffisance veineuse…). Un état de fatigue chronique peut aussi être à l’origine de difficultés à cicatriser. En cas d’infection de la plaie (elle devient douloureuse, avec un écoulement important et une mauvaise odeur), il faut consulter rapidement un médecin ;
• les habitudes de vie : certaines habitudes du quotidien peuvent aussi empêcher la peau de se réparer dans de bonnes conditions (la prise de certains médicaments ou certains traitements, une mauvaise alimentation et des carences, la consommation de tabac, l’exposition au soleil de la cicatrice…).

Comment faire pour cicatriser plus vite ?

Comme vu plus haut, le temps de cicatrisation dépend de plusieurs facteurs intrinsèques, sur lesquels il est difficile d’agir. Certains gestes simples permettent néanmoins de favoriser et d’accélérer la formation de la cicatrice, dans de bonnes conditions. Adopter les bons réflexes en cas de blessure permet également de diminuer le risque de formation d’une cicatrice durable.

Nettoyer, désinfecter et protéger la plaie

Pour bien cicatriser, il est d’abord recommandé de bien prendre soin de la plaie. En plus de stopper les éventuels saignements, les soins sont indispensables pour éviter les infections et favoriser le processus de réparation cutanée. Les soins à réaliser dépendent de la nature et de la profondeur de la plaie. S’il s’agit d’une plaie superficielle (une éraflure, une coupure peu profonde, une brûlure du premier degré ou une brûlure du deuxième degré peu étendue), ils peuvent être réalisés à la maison.

Il faut d’abord bien se laver les mains (à l’eau et au savon liquide, pendant au moins 30 secondes), les rincer à l’eau claire, et les sécher à l’air libre ou avec une serviette propre. Il faut ensuite nettoyer la plaie, à l’eau courante tiède ou avec du sérum physiologique. En cas de brûlure, il est recommandé de refroidir la peau avec l’eau du robinet, pendant 10 minutes (pour arrêter la propagation de la brûlure). La plaie doit ensuite être désinfectée (pour éviter une infection) : pour cela, il faut appliquer sur la plaie une solution antiseptique (à l’aide d’une compresse), du centre de la plaie vers l’extérieur.

Pour cicatriser dans les meilleures conditions possibles, la plaie doit enfin être protégée, et maintenue dans un milieu humide (selon le type de plaie, il est recommandé d’utiliser un pansement adhésif, une compresse et du sparadrap, un pansement gras ou des bandelettes adhésives de suture). En cas de brûlure superficielle, il est recommandé d’appliquer une crème grasse cicatrisante sur la plaie. Si la peau présente des cloques, il faut consulter un médecin. Pour savoir quel type de produit utiliser selon le type de plaie, n’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien.

Bon à savoir : en cas de traumatisme ou de blessure ouverte, pensez à vérifier que votre vaccination anti-tétanos est à jour. Si ce n’est pas le cas, consultez votre médecin (pour l’administration du vaccin contre le tétanos, et parfois d’un sérum antitétanique humain).

Prendre soin de la plaie

La peau cicatrise progressivement, en plusieurs étapes. Pour favoriser le processus et aider la peau à se régénérer, il faut donc bien prendre soin de la plaie pendant les jours qui suivent. Le pansement doit d’abord être changé régulièrement (tous les jours pendant les 2 à 3 jours qui suivent la blessure, ou dès qu’il est souillé). Si la plaie est propre, il peut ensuite être remplacé tous les deux jours. La plaie doit être nettoyée à chaque fois que l’on change le pansement (avec du sérum physiologique et une compresse stérile).

Ces soins sont effectués pendant une à deux semaines (le temps que la plaie cicatrise complètement). Pendant toute la durée de cicatrisation, il faut également éviter les bains, et ne pas faire tremper la plaie trop longtemps dans l’eau (privilégier les douches). Il faut aussi éviter l’exposition au soleil (ou appliquer une crème solaire avec un SPF 50). En cas de croûte, il ne faut pas la gratter, mais plutôt l’hydrater pour l’aider à se décoller. Certaines crèmes cicatrisantes peuvent enfin être utilisées pour accélérer le processus de cicatrisation. Pour en savoir plus, demandez toujours conseil à votre pharmacien.

Comment savoir si une plaie cicatrise bien ? Plusieurs signes permettent de détecter une mauvaise cicatrisation (une plaie noire ou jaunâtre, une plaie trop sèche ou trop humide, une cicatrisation particulièrement lente…). En cas de doutes, il est toujours recommandé de se rapprocher de son médecin ou de son pharmacien.

Une fois la plaie cicatrisée, elle doit être protégée du soleil pendant 6 à 18 mois (selon son étendue et sa profondeur). En cas d’exposition, il est indispensable d’appliquer un soin solaire très haute protection (SPF 50). Il est aussi recommandé de bien hydrater la peau, pour nourrir l’épiderme et « détendre » la cicatrice. Au moment de l’application du soin hydratant, il faut masser la peau en effectuant de légers mouvements circulaires.

Adopter une alimentation équilibrée

Pour bien cicatriser, il est enfin recommandé d’adopter une bonne alimentation. Assez riche en énergie et en protéines, elle permet d’éviter les carences et la dénutrition. Plusieurs nutriments participent également au processus de cicatrisation de la peau (les vitamines A, C et E, certains minéraux comme le zinc ou le fer…).

Les repas doivent être suffisamment riches en protéines (viandes et poissons, œufs, laitages). Connus pour leur apport d’énergie, les glucides aident l’organisme à combattre l’inflammation (féculents, céréales, légumes secs). Riches en vitamine E et en Omégas 3 et 6, certains lipides sont aussi importants pour la formation des cellules cutanées et pour leur qualité (huiles végétales, amandes, jaune d’œuf, poissons gras sauvages…). Il est également recommandé de consommer au moins 5 fruits et légumes par jour.

Pour bien cicatriser et rester en bonne santé de manière générale, il est enfin indispensable de boire de l’eau régulièrement, tout au long de la journée.

Sources :

https://www.ameli.fr/assure/sante/bons-gestes/soins/soigner-plaie

https://www.vidal.fr/maladies/peau-cheveux-ongles/plaies/traitements.html

https://www.hug.ch/sites/interhug/files/documents/cicatrice_0.pdf