Pansements adhésifs secs, pansements gras, pansements hydrocolloïdes, pansements alginates… Il existe de nombreux types de pansements, simples ou complexes. En plus de protéger une plaie ouverte contre l’intrusion d'éventuelles saletés et agents infectieux, ils permettent d’accélérer le processus de cicatrisation.
Alors comment savoir quel type de pansement utiliser ? Comment distinguer une plaie simple d’une plaie complexe ? Et dans quels cas consulter ?
Quand utiliser un pansement ?
Écorchures ou éraflures, brûlures, coupures… La peau peut être déchirée suite à différents types de blessures, et ouverte sur une surface plus ou moins étendue et profonde. Pour éviter toute complication et aider à la guérison de la plaie cutanée, celle-ci doit être rapidement désinfectée, protégée et isolée.
Après avoir nettoyé et désinfecté la plaie
Pour éviter une infection, la plaie ouverte doit d’abord être nettoyée et désinfectée. Il faut commencer par bien se laver les mains, avec du savon liquide, et pendant au moins 30 secondes. Les mains doivent ensuite être rincées abondamment sous l’eau courante, et séchées à l’aide d’un linge propre ou à l’air libre (en l’absence d’eau courante, il est possible d’utiliser un produit antiseptique).
Pour retirer les éventuels débris et le sang, il est ensuite recommandé de passer la plaie sous un filet d’eau tiède (sous de l’eau froide en cas de brûlure), ou de la nettoyer à l’aide de sérum physiologique.
Pour désinfecter la zone et éviter la prolifération de bactéries, il faut enfin appliquer une solution antiseptique sur la plaie, à l’aide d’une compresse (du centre vers l’extérieur). Avant d’utiliser ce type de produit, demandez toujours conseil à votre pharmacien (notamment pour en savoir plus sur les éventuelles contre-indications).
Pour protéger la plaie
La plaie cutanée doit ensuite être isolée. Véritable barrière protectrice, le pansement permet de :
- isoler la plaie et protéger l’organisme contre l’intrusion de corps étrangers (terre, poussières, fragments de verre) et / ou de micro-organismes infectieux ;
- stopper ou éviter une hémorragie externe (perte de sang importante, lorsqu’un saignement ne s’arrête pas) ;
- favoriser la cicatrisation de la plaie (c’est notamment le cas de certains pansements complexes).
Quel type de pansement pour quelle plaie ?
Le pansement à appliquer dépend du type de plaie (il est aussi choisi selon sa gravité). Alors quelle est la différence entre une plaie simple et une plaie complexe ? Comment soigner une plaie simple et quel type de pansement utiliser ? Et dans quels cas consulter ?
Savoir différencier une plaie simple d’une plaie complexe
La gravité d’une plaie cutanée dépend de sa localisation (les plaies au visage sont plus graves que celles localisées à d’autres endroits du corps), de son étendue (plus la surface de peau touchée est importante, plus la plaie est grave), de sa profondeur (plus la plaie est profonde, plus elle est grave) et de son aspect (une plaie aux bords nets aura en général tendance à cicatriser plus facilement).
Pour faire la différence entre une plaie simple et une plaie complexe, on prend aussi en compte l’état de santé général de la personne blessée. En effet, la plaie d’un jeune enfant ne sera pas prise en charge de la même manière que chez un adulte, une personne âgée ou un patient diabétique ou immunodéprimé.
Une plaie complexe est une plaie qui nécessite l’intervention d’un ou plusieurs professionnels de santé, ou une intervention médicale ou chirurgicale (nettoyage médical ou pose de points de suture, par exemple). On parle aussi de plaie complexe lorsque celle-ci est particulièrement étendue ou profonde (avec une perte significative de peau, de muscles, de nerfs, de tendons ou d’autres tissus). Les escarres étendues et les plaies chroniques (qui ne cicatrisent pas naturellement) sont également des plaies complexes.
Quels pansements pour une plaie simple ?
En cas de plaie cutanée simple (coupure peu profonde, brûlure superficielle et peu étendue, écorchure ou éraflure, blessure qui saigne peu…), il est possible de la nettoyer et de la panser soi-même.
Une fois la plaie nettoyée et désinfectée (comme expliqué plus haut), il est possible d’utiliser plusieurs types de pansements simples pour la protéger. Il peut s’agir de :
- un pansement sec adhésif : on peut utiliser une simple compresse stérile apposée sur la peau et fixée à l’aide d’un sparadrap, ou un pansement sec prêt à l’emploi. Constitué d’une compresse stérile fixée à un support adhésif, le pansement sec peut être prédécoupé, ou vendu en bandes découpables. Destiné aux égratignures et aux coupures très superficielles, il s’agit du pansement le plus courant. De couleur chair ou transparent, avec ou sans dessins (pour les enfants), de différentes formes pour s’adapter à toutes les zones du corps… Il en existe une grande variété. Laboratoire Giphar propose par exemple une bande à découper confort, des pansements confort, des pansements enfants, des pansements peau sensible et des pansements waterproof ;
- un pansement gras : moins collant qu’un tulle gras et plus facile à retirer, ce type de pansement est indiqué en cas de brûlure au deuxième degré. Contenant des particules hydrocolloïdes et un corps gras (type vaseline), il permet de soulager la douleur et d’accélérer la reconstruction de l’épiderme en le réhydratant ;
- un strip de suture adhésive : ce pansement est utilisé pour les coupures peu profondes. Il se présente sous la forme de petites bandelettes adhésives, qui sont posées de manière à rapprocher les bords d’une coupure ;
- un pansement liquide : disponible sous forme de spray ou de gel à appliquer au pinceau sur la plaie, ce pansement est idéal pour combler les crevasses au niveau des talons et des mains ;
- un pansement hydrocolloïde : utilisé en cas d’ampoule, il libère un gel dès qu’il est au contact de la plaie. En créant un milieu constamment humide autour de la blessure, il favorise la reconstruction de la peau. Laboratoire Giphar propose un assortiment de pansements ampoules et des pansements ampoules pour talon.
Pour faire face à tous les petits accidents du quotidien, il est recommandé de se constituer une trousse à pharmacie complète, contenant ces différents types de pansements. N’hésitez pas à vous rapprocher de votre pharmacien pour en savoir plus.
Les plaies et les pansements complexes
Il n’est pas toujours possible de soigner soi-même une plaie. En cas de plaie complexe, il est en effet nécessaire de consulter, pour la mise en place d’un pansement particulier.
Dans quels cas consulter ?
Il est recommandé de consulter en urgence lorsque :
- la plaie saigne abondamment, la plaie saigne au rythme des pulsations cardiaques ;
- la plaie est située sur le crâne, sur le visage ou sur le cou, à proximité de l’œil, de la bouche ou des muqueuses, sur le thorax ou l’abdomen ;
- la plaie est ouverte, profonde (plus de 5 mm de profondeur) et / ou étendue ;
- la plaie est douloureuse, chaude et gonflée, avec un suintement d’un liquide jaunâtre ou verdâtre, la blessure est suivie d’un épisode de fièvre (supérieure à 38,5 °C) ;
- la plaie paraît déchiquetée ou nécrosée, elle est difficile à nettoyer (des débris sont encore présents) ;
- la plaie ne cicatrise pas au bout de 2 semaines.
Les personnes diabétiques ou immunodéprimées doivent également consulter leur médecin en cas de plaie.
Les pansements complexes, une mise en œuvre particulière
En cas de plaie complexe ou particulière, plusieurs types de soins doivent être réalisés pour obtenir une bonne cicatrisation. Nécessitant l’intervention d’un professionnel de santé, la mise en place d’un pansement complexe fait partie d’un protocole de soin complet.
Ce type de pansement est composé d’un film externe qui se fixe sur la peau : plus ou moins épais, il agit comme une véritable barrière de protection et permet d’isoler complètement la plaie de l’air ambiant. La plaie évolue dans un environnement chaud et humide, idéal pour le processus de cicatrisation. Le pansement complexe contient également une couche interne : appliquée au contact direct de la plaie, cette partie contient des substances actives, pour stimuler la cicatrisation et favoriser le processus de guérison.
Dispositif médical, le pansement complexe peut contenir différents types de substances. Il peut notamment s’agir de :
- un pansement alginate : disponible sous forme de compresse ou de mèche, il contient des extraits d’algues secs. Il permet de figer les liquides qui s’échappent de la plaie et de former un gel (aux propriétés absorbantes et hémostatiques). Celui-ci empêche l’hémorragie et protège la plaie des bactéries ;
- un pansement hydrocellulaire : il est proposé sous forme de plaques adhésives ou non. Sa couche interne est composée d’une mousse, qui absorbe les liquides de la plaie et empêche la macération ;
- un pansement hydrocolloïde : il est composé de fibres de cellulose, qui se transforment en gel au contact des liquides de la plaie. Ce gel empêche les écoulements, tout en maintenant la plaie dans un environnement chaud et humide. Ce type de pansement est proposé sous forme de plaques adhésives, de poudre ou de pâte ;
- un pansement hydrogel : disponible sous forme de plaque, de compresse imprégnée et de gel, ce pansement humidifiant est composé d’une matrice, qui contient jusqu’à 80 % d’eau. Il permet d’humidifier les plaies sèches ;
- un pansement gras (ou interface) : imperméable, il est imprégné ou enduit de vaseline ou de silicone. Il permet de maintenir la plaie dans un environnement chaud et humide.
Sources :
https://www.ameli.fr/assure/sante/bons-gestes/soins/pansements-complexes
https://www.ameli.fr/assure/sante/bons-gestes/soins/soigner-plaie
https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-cutanés/traitement-des-troubles-cutanés/traitement-des-troubles-cutanés?query=pansements#v790822_fr