Douleurs post-zostériennes, késako ?
Les poussées de zona (herpes zoster) provoquent des éruptions vésiculeuses sous forme de plaques localisées sur le corps ou le visage, qui correspondent au territoire d’un nerf.
Ces plaques sont souvent accompagnées de fortes douleurs. Après la disparition des vésicules, celles-ci peuvent encore persister pendant un à deux mois. Par la suite, elles disparaissent chez la plupart des patients. Mais chez certains, des douleurs parfois violentes vont persister plus de trois mois après l'épisode de zona. Et ce, pendant des mois, voire des années. On parle alors de « névralgies post-zostériennes » (NPZ), l’une des complications les plus fréquentes du zona.
Douleurs post-zona : une lésion du système nerveux…
Si on parle de « névralgies » post-zostériennes, c’est parce que les douleurs post-zona sont de type neuropathique, c’est-à-dire qu’elles sont liées à une lésion du système nerveux : les fibres nerveuses, qui transmettent les sensations, fonctionnent mal. Endommagées lors de l’épisode de zona, elles envoient des informations erronées au cerveau sur ce qui se passe au niveau des muscles, de la peau… Le cerveau de la personne reçoit des messages de douleur, sans aucune raison. Pourtant, la douleur est bien réelle…
Quel type de douleurs ?
Les douleurs neuropathiques peuvent prendre la forme de brûlures, décharges électriques, démangeaisons, picotements, fourmillements, sensations douloureuses de froid…
Souvent, ces douleurs se situent dans des zones du corps où la personne expérimente une perte de sensibilité (au froid, au chaud, au toucher).
Ces sensations peuvent être continues, arriver sous forme de crises ou être déclenchées par le frottement (port de vêtements, contact des draps…).
Elles peuvent peser lourd sur le quotidien des personnes qui en souffrent.
Douleurs post-zona : prévalence et personnes à risque
L’incidence des douleurs post-zostériennes varie en fonction des études. Mais on remarque qu’elle augmente avec l’âge. Elle touché :
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3 à 4 % des patients âgés de 30 à 49 ans,
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21 % des patients âgés de 60 à 69 ans,
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29 % des patients âgés de 70 à 79 ans,
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34 % des plus de 80 ans1 .
La survenue de cette complication est également favorisée par l’importance de l’éruption cutanée et l’intensité des douleurs qui l’ont accompagnée.
Traitement des douleurs post-zostériennes
Il n’existe malheureusement pas de traitement permettant de mettre un terme aux douleurs post-zona. Il faut attendre que les fibres nerveuses se régénèrent. Il est toutefois possible de les soulager !
Plusieurs traitements ont démontré une efficacité contre les douleurs neuropathiques :
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Les antidépresseurs tricycliques, une ancienne classe d'antidépresseurs. Certains effets secondaires (constipation, rétention urinaire, somnolence…) limitent toutefois leur utilisation, en particulier chez les personnes âgées.
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La gabapentine et la pregabaline, une nouvelle forme d’antiépileptiques.
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Des patchs de lidocaïne. Il s’agit de pansements qui contiennent un anesthétique local, qu’on place quotidiennement sur les zones douloureuses. Le traitement est assez simple et peut être appliqué par le patient chez lui. Ce traitement a l'avantage d'agir localement au niveau de la peau. Le risque d'effets secondaires est donc très faible. Il constitue une bonne alternative pour les personnes qui présentent des contre-indications aux autres traitements.
Si ces premiers traitements ne fonctionnent pas, d’autres options sont disponibles en deuxième intention :
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Les opioïdes forts, comme la morphine ou l’oxycodone, dans ses formes à libération immédiate et seulement pour une durée limitée.
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La capsaïcine sous forme de patch. Cet autre traitement local a une durée d’action plus longue (environ 3 mois) mais il doit être administré dans un centre spécialisé sous la supervision d'un médecin, car la capsaïcine peut être très irritante pour la peau dans les hautes concentrations utilisées. Elle agit sur les terminaisons nerveuses responsables de la douleur.
Si ces traitements ne suffisent pas à soulager la personne, un spécialiste de la douleur doit être consulté.
Prévention des douleurs post-zostériennes
Deux éléments semblent réduire le risque de survenue des douleurs post-zona :
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La prise de médicaments antiviraux dès l’apparition du zona (dans les 72 premières heures), ce qui permet de réduire l’atteinte cutanée, sa durée et l’intensité douloureuse.
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La vaccination, qui est recommandée chez les personnes de plus de 65 ans.
Ces mesures ne permettent pas d’éviter avec certitude les douleurs post-zostériennes mais elles contribuent à en réduire le risque.
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Source
Thérapeutique dermatologique, Prise en charge de la douleur en dermatologie, 2012.
1Hope-Simpson RE. Postherpetic neuralgia, J R Coll Gen Prac 1975;25:571–575