Les antidépresseurs
Pour soigner une dépression, les médecins prescrivent souvent des antidépresseurs. Comment ces médicaments agissent-ils ?
Les antidépresseurs agissent sur les neurotransmetteurs, de petits messagers chimiques qui permettent aux milliards de neurones que nous avons dans le cerveau de communiquer entre eux. Lors d’une dépression, des anomalies se produisent dans la transmission et la régulation de certains neurotransmetteurs (sérotonine, noradrénaline, dopamine, etc.). Les antidépresseurs vont rééquilibrer leur fonctionnement et, peu à peu, les symptômes de la dépression vont disparaître. Ce processus prend du temps : il faut compter 2 à 3 semaines de traitement avant de ressentir les premiers effets. De même, il faut continuer à prendre son traitement pendant plusieurs mois, même après la disparition des symptômes.
L'arrêt précoce des antidépresseurs
Que se passe-t-il quand un patient interrompt précocement et/ou brusquement son traitement ?
Il ne faut jamais arrêter les antidépresseurs sans avis médical ! Car ce n’est pas parce que vos symptômes ont disparu que vous êtes guéri. Si vous arrêtez précocement votre traitement, vous risquez une rechute et tout sera à recommencer depuis le début. Il ne faut pas non plus cesser de prendre ses médicaments du jour au lendemain. Sous peine de souffrir de symptômes de sevrage : nausées, sueurs, tremblements…
Les anxiolytiques
Qu’en est-il des anxiolytiques (tranquillisants) ?
Il ne faut pas confondre anxiolytiques et antidépresseurs. Les anxiolytiques sont des médicaments qui agissent sur le symptôme qu’est l’anxiété. Leur effet est ponctuel, mais plus rapide que les antidépresseurs. Le risque d’accoutumance étant important, ils doivent être pris sous surveillance médicale. Contrairement aux antidépresseurs, ils agissent uniquement sur un symptôme et ne permettent pas de guérison.
La psychothérapie
Suivre une psychothérapie, c’est important ?
C’est indispensable, surtout pour prévenir les récidives. Les causes et les origines d’une dépression sont complexes et multiples. Il est important de les identifier, d’avoir conscience de ses vulnérabilités, de comprendre pourquoi on a trébuché afin de ne plus sombrer à l’avenir. Il existe différents types de psychothérapies (interpersonnelles, cognitives, psychanalytiques, etc.), chacune ayant des méthodes et des objectifs différents.
Dans tous les cas, ce qui prime, c’est la relation thérapeute-patient : ce dernier doit se sentir en confiance. Cependant, il faut être prudent quant au moment où l’on commence une psychothérapie.
Dans la phase aiguë, la plus sévère de la dépression, le patient est trop bloqué dans sa pensée pour entamer un travail psychologique. Mieux vaut attendre d’aller un peu mieux.
Le conseil de votre pharmacien GIPHAR
-
Que penser du millepertuis ?
Le millepertuis est une plante réputée pour ses ertus antidéprime. Cependant, il ne suffit pas à traiter une vraie dépression. De plus, il n’est pas anodin puisqu’il interfère avec de nombreux médicaments, dont certains antidépresseurs.
Parlez-en avec votre pharmacien !
À lire aussi
Un moral d'acier pour démarrer l’année du bon pied !
Pourquoi et comment traiter la dépression ?
Art-thérapie : l’art de retrouver le sourire
Pour aller plus loin
Le Dr Alain Gérard est psychiatre et expert auprès de l’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Il a publié plusieurs ouvrages sur la dépression et les antidépresseurs, notamment « Du bon usage des psychotropes », et « Dépression, la maladie du siècle », parus aux éditions Albin Michel.