Anorexie : quand la perte de poids devient obsessionnelle
Vous vous inquiétez pour l’un de vos proches et vous demandez s’il ne souffre pas d’un trouble alimentaire ? Faire un simple régime, même un peu poussé, n’est pas synonyme d’anorexie. Par contre, ce peut être le cas si la perte de poids et la privation de nourriture deviennent de véritables obsessions.
L’anorexie mentale est une pathologie qui relève en effet de la psychiatrie et repose sur une perturbation de l’image de son propre corps. Celui-ci est constamment perçu comme trop gros, même lorsque son poids se situe en deçà de la normale.
Les femmes, plus souvent touchées par l’anorexie
L’anorexie mentale touche plus souvent les femmes. En France, 1 à 1,5 % d’entre elles en souffrent. La majorité des cas se déclarent par ailleurs à l’adolescence, généralement entre 14 et 17 ans.
Les hommes peuvent toutefois également être concernés. Alors que les femmes cherchent, par le biais de la perte de poids, à être longilignes et à souligner leur ossature, les hommes recherchent plutôt à mettre en évidence leur musculature.
Les complications de l’anorexie
Ce type de dénutrition volontaire et compulsive peut entraîner des complications physiques :
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perte des cheveux ;
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usure des dents (en cas de vomissements fréquents) ;
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aménorrhée (absence de règles) ;
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anémie ;
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problèmes rénaux (insuffisance rénale aiguë, infections urinaires…)
Mais ce n’est pas tout ! L’anorexie mentale peut également avoir des retentissements importants sur la vie sociale et induire un repli sur soi, une rigidité des attitudes due à une quête absolue de contrôle...
Des signes évocateurs d’anorexie
Que vous soyez un parent ou proche, quelques comportements peuvent vous mettre la puce à l’oreille :
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le tri méticuleux des aliments dans l’assiette ;
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des excuses systématiques pour éviter les repas ;
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le décompte obsessionnel des calories ;
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des crises de boulimie suivies de vomissements ;
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une hyperactivité physique et mentale ;
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…
D’autres signes peuvent également être évocateurs :
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l’absence de règles chez les jeunes filles et les femmes pendant plus de 3 mois ;
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un amaigrissement très prononcé (si l’indice de masse corporel (IMC) descend par exemple en dessous de 17,5kg/m2).
Anorexie d’un proche : comment réagir ?
En tant que proches, il n’est pas évident de trouver la bonne attitude à suivre. Quelques conseils :
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acceptez la présence de la maladie ;
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évitez de juger, de condamner ou de culpabiliser la personne atteinte d’anorexie mentale ;
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manifestez clairement votre inquiétude ;
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amenez la personne anorexique à consulter un psychiatre, et n’hésitez pas à insister.
Il n’existe aucun médicament permettant de traiter l’anorexie mentale. Un suivi psychiatrique – le plus précoce possible afin d’éviter que la maladie ne devienne chronique – est par contre recommandé.
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Source
Merci au Dr Xavier Pommereau, psychiatre, Chef de service, Pôle Aquitain de l’Adolescent situé au Centre Abadie, CHU de Bordeaux, pour sa collaboration à cet article.