Maladie dégénérative des neurones, la maladie d’Alzheimer provoque une perte progressive de la mémoire et d’autres troubles cognitifs. Et à cause du vieillissement de la population, elle fait aujourd’hui partie des problèmes de santé publique majeurs dans les pays industrialisés. Si la recherche continue à avancer, il n’existe toujours pas de traitement efficace pour guérir cette maladie. Certaines mesures de prévention peuvent néanmoins faire reculer l'apparition de la maladie d’Alzheimer.

Alors à quoi cette maladie est-elle due ? Quels sont les facteurs de risques identifiés aujourd’hui ? Et quels sont les moyens de prévention de la maladie d’Alzheimer ?

La maladie d’Alzheimer, qu’est-ce que c’est ?

La maladie d’Alzheimer provoque l’apparition progressive de plusieurs symptômes : des troubles de la mémoire, une difficulté à exécuter des gestes simples et à s’orienter dans le temps et l’espace, et des troubles des fonctions cognitives. Due à la dégénérescence des neurones du cerveau, la maladie peut être favorisée par plusieurs facteurs.

Une maladie neurodégénérative progressive

Fréquente dans les pays industrialisés, la maladie d’Alzheimer se traduit par une perte progressive de la mémoire et de certaines fonctions essentielles de l’organisme. Faisant partie des « démences » (troubles qui évoluent depuis plus de six mois, et qui aboutissent à une perte d’autonomie), elle porte le nom d’un neurologue allemand, premier médecin à avoir décrit cette maladie au début du 20ème siècle.

La maladie évolue sur une très longue période, généralement sur plus d’une vingtaine d’années (même si cela varie selon les personnes). Les cellules nerveuses (neurones) de plusieurs régions du cerveau sont attaquées progressivement, et détruites de manière irréversible. On parle aussi de maladie neurodégénérative.

La maladie d’Alzheimer est due à deux types de lésions : la formation de plaques amyloïdes toxiques autour des neurones (à cause d’une accumulation de protéine bêta amyloïde), et la dégénérescence neurofibrillaire (la structure des neurones est désorganisée, ce qui engendre leur mort). Ces lésions anormales se développent d’abord dans l’hippocampe (la zone du cerveau impliquée dans le processus de mémorisation) : elles touchent progressivement tout le cerveau, et détruisent petit à petit les neurones.

Une apparition progressive des symptômes

Lente mais inexorable, la dégénérescence des neurones est responsable de différents troubles, qui varient selon les personnes. Elle provoque globalement un déclin des fonctions cérébrales cognitives, avec l’apparition de plusieurs types de symptômes :

• des troubles de la mémoire : la personne souffre d’abord de troubles de la mémoire récente. Elle a des trous de mémoire et à du mal à retenir certaines informations nouvelles (des noms, des activités récentes, des évènements et des dates…). Petit à petit, les problèmes de mémoire deviennent plus fréquents et plus handicapants ;

• des troubles du langage : la personne souffre d’aphasie, elle cherche ses mots, et ses phrases deviennent incohérentes. Elle peut aussi avoir du mal à écrire ou à suivre une conversation ;

• des troubles des gestes : la personne n’arrive plus à effectuer des gestes simples du quotidien, comme cuisiner, lacer ses chaussures ou se raser. Elle devient progressivement de plus en plus dépendante des autres ;

• des troubles de la reconnaissance : la personne éprouve des difficultés à reconnaître des éléments familiers de son quotidien (des objets ou des visages). Elle ne se rend pas compte de ses troubles et ne comprend pas pourquoi certaines mesures sont mises en place ;

• des troubles de l’orientation : la personne a du mal à s’orienter dans le temps et dans l’espace. Elle n’arrive plus à se repérer et se perd. Ce sont ces difficultés qui provoquent de fréquentes « fugues » chez les personnes qui souffrent d’Alzheimer ;

• des troubles de la pensée ou du jugement : la personne peine à s’organiser et à planifier, ou à comprendre des notions abstraites. Il est parfois difficile pour elle d’avoir une opinion, de prendre une décision raisonnable ou de trouver une solution à un problème ;

• des troubles du comportement : la personne peut réagir de manière impulsive, sans réfléchir à ses actions ou à leurs conséquences. Elle peut changer de comportement ou de personnalité, et devenir agressive. Ce symptôme se manifeste souvent à un stade avancé de la maladie d’Alzheimer.

Les premiers troubles commencent seulement à être remarqués au bout de plusieurs années : ils amènent généralement à consulter, et à établir le diagnostic. Les symptômes deviennent très handicapants au quotidien, et la dépendance physique de plus en plus importante (elle aboutit à une perte totale d’autonomie, et au décès).

Causes et facteurs de risque

La maladie d’Alzheimer est parfois héréditaire, et peut provoquer l’apparition des premiers symptômes autour de 45 ans. Mais la « maladie d'Alzheimer précoce héréditaire » reste heureusement rare (seulement 1 à 2 % des cas).

« Sporadique » ou « non-héréditaire » dans 99,5 % des cas, la maladie est généralement favorisée par plusieurs facteurs :

• l’âge : le risque de souffrir de cette maladie neurodégénérative augmente en vieillissant. Si la maladie est rare avant 65 ans, sa fréquence augmente à partir de 65 ans, et encore plus après 80 ans. L’âge est d’ailleurs le facteur de risque le plus important dans la survenue d’Alzheimer ;

• le sexe : la maladie touche environ deux fois plus de femmes que d’hommes ;

• la prédisposition génétique : si un parent du premier degré est atteint de la maladie d’Alzheimer (le père, la mère, un frère ou une sœur), le risque de développer cette maladie en vieillissant est multiplié par 1,5. Si les deux parents sont atteints, le risque est multiplié par 2 ;

• les habitudes de vie : plusieurs facteurs hygiéno-diététiques peuvent être en cause dans l’apparition de la maladie. Parmi les principaux facteurs de risque, on retrouve : une mauvaise alimentation, la consommation d’alcool, la sédentarité et le manque d’activité physique, une mauvaise prise en charge des causes ou des symptômes de troubles cardiovasculaires (hypertension, diabète de type 2, excès de cholestérol, tabagisme…) ;

• certains traumatismes : des microtraumatismes fréquents au niveau du cerveau auraient tendance à augmenter le risque de développer la maladie d’Alzheimer (chez certains sportifs, comme les rugbymen ou les boxeurs). Des anesthésies générales répétées pourraient aussi être en cause.

La prévention, meilleur traitement de la maladie d’Alzheimer

Il n’existe aujourd’hui aucun traitement pour guérir la maladie d’Alzheimer : sa prise en charge repose sur des traitements non médicamenteux, pour préserver un certain niveau d'autonomie et de bien-être chez la personne malade. Mais de plus en plus de travaux scientifiques montrent que la prévention peut faire reculer la maladie. Et cela consiste principalement à agir sur ses facteurs de risque.

Bien manger, bouger et rester en bonne santé

La prévention de la maladie d’Alzheimer passe d’abord par l’alimentation. Pour éviter ou retarder l’apparition de cette maladie neurodégénérative, il est ainsi recommandé d’adopter une alimentation saine, variée et équilibrée, et de limiter sa consommation d’alcool. Le régime alimentaire méditerranéen pourrait avoir un effet protecteur sur le déclin cognitif, et diminuer le risque de développer la maladie d’Alzheimer. On inscrit donc au menu : l’huile d’olive, les fruits (notamment les baies), les légumes (en particulier ceux à feuilles vertes), les noix, les noisettes et les amandes, les céréales complètes, ainsi que les poissons et les volailles en petite quantité.

Pour prévenir Alzheimer - et rester en bonne santé -, il est aussi recommandé de pratiquer une activité physique de manière régulière. Marcher, faire du jardinage, danser ou pédaler régulièrement permettrait de réduire de 20 % le risque de démence de type Alzheimer. Quelle que soit l’activité choisie, les personnes âgées physiquement actives présentent un volume plus important de matière grise dans le cerveau.

Une autre mesure de prévention de la maladie d’Alzheimer consiste à prendre soin de sa santé cardiovasculaire. Si bien manger et faire du sport contribuent déjà à diminuer le risque cardiovasculaire, il est aussi conseillé de mesurer régulièrement sa tension artérielle, son cholestérol et son taux de triglycérides dans le sang. Le diabète doit également être bien contrôlé.

Faire travailler son cerveau et entretenir des liens sociaux

On remarque que les symptômes de la maladie d’Alzheimer apparaissent plus tard chez les personnes qui ont suivi de longues études. Stimuler son cerveau avec des exercices quotidiens joue un rôle important dans la prévention de la maladie d’Alzheimer. Faire travailler sa mémoire, sa logique et sa réflexion permet en effet de développer un réseau plus dense de connexions neuronales dans le cerveau (et de compenser les éventuelles pertes dues à la maladie). Pour cela, il est par exemple conseillé de s’adonner régulièrement à des jeux (mots croisés, sudoku, jeux de société), de lire, d’apprendre de nouvelles choses… Les voyages font aussi partie des activités stimulantes pour le cerveau.

Avoir une vie sociale active et riche permet également de prévenir l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Vivre en couple, voir régulièrement sa famille ou ses amis, créer des liens autour d’une activité sportive ou associative… Interagir avec autrui permet d’entretenir sa « plasticité cérébrale ». Des liens humains enrichissants retardent l’apparition des premiers symptômes et leur sévérité.

Bon à savoir : à partir de l’âge de 45 ans, il est important de dépister une éventuelle baisse ou perte d’audition (pour s’appareiller, si nécessaire). Ne plus entendre correctement, c’est en effet se désengager socialement et perdre rapidement en densité de connexions neuronales. Plusieurs études scientifiques ont d’ailleurs mis en avant un lien entre la presbyacousie et le déclin mental à long terme.

Sources :

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/maladie-alzheimer

https://www.vidal.fr/maladies/systeme-nerveux/maladie-alzheimer.html

https://www.fondation-alzheimer.org/12-moyens-concrets-dagir-pour-prevenir-alzheimer/

https://www.francealzheimer.org/comprendre-la-maladie/la-maladie-dalzheimer/principes-de-prevention/