Le cerveau est un organe complexe mais fragile. En un instant tout peut basculer ! Accident de la route, traumatisme crânien, AVC… Les lésions cérébrales, quelle que soit leur cause, restent rarement sans conséquence et peuvent entre autres plonger la personne dans le coma. Après quelques heures, quelques jours passés entre la vie et la mort, certains se réveillent, récupèrent et reprennent une vie – presque – normale, d’autres par contre glissent dans un état végétatif. Le corps fonctionne et retrouve par exemple des cycles de sommeil mais la personne reste inconsciente.
Une conscience minimale
Parmi ces patients végétatifs, 41 % seraient toutefois mal diagnostiqués. Ceux-ci ne seraient en effet pas totalement « absents » et auraient une conscience minimale du monde qui les entoure. Ils peuvent dans certains cas répondre à des ordres très simples – serrer un doigt par exemple – mais il reste impossible de communiquer avec eux. Difficile de savoir dans ce cas, dans quelle mesure la personne est consciente, même de façon minime, et si ses mouvements ne sont que de simples réflexes.
À la recherche de la conscience
Les chercheurs du Coma Science Group sont toutefois parvenus à mettre au point différentes techniques afin de repérer ces états de conscience limite.
Comment ? En mesurant la réaction du cerveau grâce à la neuro-imagerie. « Nous demandons par exemple au patient d’imaginer qu’il joue au tennis et nous observons ensuite son activité cérébrale grâce à la résonnance magnétique (IRM) », explique Quentin Noirhomme, chercheur au sein du Coma Science Group. « Si certaines zones précises liées à la motricité s’activent, c’est que le patient a compris la demande et a bien imaginé jouer au tennis. On peut alors en déduire qu’il est conscient. »
Communication par IRM interposée
Mieux encore, de telles techniques pourraient dans certains cas permettre aux médecins de communiquer avec les patients. Comment ? En posant une question à la personne et en lui demandant d’imaginer qu’il joue au tennis par exemple, s’il veut répondre affirmativement ou d’effectuer une tout autre tâche mentale s’il souhaite répondre par la négative. Reste alors à guetter sa réponse à l’aide des techniques de neuro-imagerie. Une communication du cerveau au médecin…par IRM interposée.
Conscience minimale : la repérer au plus vite !
« Il est primordial de pouvoir dépister les patients en état de conscience minimale au plus vite », explique Quentin Noirhomme. « Une revalidation rapide augmente en effet les chances de récupération. » Il est également important de pouvoir donner une réponse claire aux familles afin qu’elles sachent si leur proche est conscient ou pas.
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Merci à Quentin Noirhomme, chercheur au sein du Coma Science Group, groupe de recherche sur le coma.