Épilepsie : quand les neurones s’emballent
L’épilepsie est une maladie neurologique. Elle se manifeste par des crises – parfois très impressionnantes – dues à un dysfonctionnement de l’activité électrique du cerveau. Les neurones s’emballent et se désynchronisent, ce qui provoque une suractivité de certaines zones ou de l’entièreté du cortex cérébral.
L’épilepsie n’est pas une maladie homogène. La fréquence des crises varie d’une personne à l’autre : plusieurs par jour pour certains, une par an pour d’autres.
On distingue également différents types de crises : généralisées d’emblée ou partielles. Les personnes sont généralement touchées par l’un des deux types de crises uniquement.
Crises généralisées…
Lorsque le phénomène électrique anormal touche l’entièreté du cerveau, il occasionne des crises dites généralisées d’emblée.
La plus fréquente est la convulsion. La personne perd connaissance, ses yeux se révulsent, ses muscles se raidissent (phase tonique)… Puis, après quelques secondes, elle est prise de convulsions qui durent en moyenne une minute (phase clonique).
Bien que la crise en tant que telle soit relativement courte, le temps de récupération nécessaire est souvent important. La personne ne reprend parfois connaissance qu’après plusieurs minutes et peut rester confuse. Une fatigue importante peut également subsister durant plusieurs heures.
Mais d’autres types de crises généralisées existent, comme les absences. La personne « perd le contact », interrompt subitement ce qu’elle faisait et se fige 1 à 10 secondes. Elle reprend ensuite son activité sans même se rendre compte de ce qui vient de se passer. Ces absences n’induisent ni fatigue ni séquelle.
... ou partielles
Les crises sont dites partielles lorsque l’activité électrique anormale ne touche alors qu’une zone limitée du cerveau. La crise se matérialise donc différemment en fonction de la zone touchée et de l’activité qu’elle contrôle : motricité, vision, audition… Les crises partielles peuvent se matérialiser par :
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des contractions incontrôlées d’un membre ;
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des troubles du langage ;
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des sensations anormales dans un membre ;
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des symptômes psychiques, de l’angoisse ou une sensation d’irréalité par exemple ;
-
etc.
Ces crises partielles peuvent s’accompagner ou pas de « ruptures de contacts ». La personne est bien éveillée mais n’a aucunement conscience de ce qui se passe. Suite à une crise partielle, l’activité électrique anormale peut s’étendre à l’ensemble du cerveau, provoquant alors une crise secondairement généralisée.
Crises épileptiques : quels facteurs de risque ?
Certains facteurs peuvent favoriser la survenue d’une crise :
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l’arrêt brutal du traitement antiépileptique ;
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le manque de sommeil ;
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la consommation d’alcool ;
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le stress et les contrariétés.
Dans de rares cas, la personne épileptique peut également être sensible aux stimulations lumineuses intermittentes, les stroboscopes dans les boîtes de nuit par exemple.
Diagnostic : quelle épilepsie ?
Le diagnostic est essentiellement basé sur l’interrogatoire du patient et éventuellement de son entourage.
Le but ? Établir un faisceau d’arguments qui permettent de déterminer s’il s’agit bien d’épilepsie et le type de crises. Des informations indispensables afin d’adapter au mieux le traitement.
L’électroencéphalogramme – un examen indolore qui permet de mesurer l’activité électrique du cerveau – et la Résonance magnétique (IRM) peuvent également être utiles au diagnostic.
Epilepsie : des traitements sur mesure
La plupart des traitements de l'épilepsie sont médicamenteux et permettent de contrôler la maladie en évitant les crises dans 60 à 70% des cas.
Néanmoins, ces traitements peuvent avoir divers effets secondaires :
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difficultés à se concentrer,
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somnolence,
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fatigabilité,
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vertige
ou plus rarement :
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perte ou prise de poids,
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troubles de l’humeur,
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céphalées ,
-
etc.
Les traitements contre l’épilepsie ne visent pas à guérir mais bien à diminuer la fréquence des crises, tout en évitant au maximum les effets secondaires. Ils permettent la disparition totale des crises chez 30 à 50 % des patients.
Dans certains cas très précis et lorsque les résultats des traitements médicamenteux sont insuffisants, une intervention chirurgicale destinée à retirer la partie du cerveau à l’origine des crises peut également être envisagée.
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Sources
(1) https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/epilepsie
Interview du Pr Franck Semah, neurologue, médecin nucléaire et chef du service d’imagerie moléculaire au CHU de Lille, et président du conseil scientifique de la Fondation Française pour la Recherche sur l’Épilepsie FFRE (www.fondation-epilepsie.fr).