La maladie de Parkinson, qu’est-ce que c’est ?
Maladie chronique du système nerveux, la maladie de Parkinson concerne plus de 200 000 personnes en France.
Cette maladie neuro-dégénérative est due à la destruction progressive des neurones dopaminergiques. Situés dans la zone noire du cerveau (ou « locus niger »), ces neurones produisent et libèrent la dopamine. La dopamine est un neurotransmetteur qui permet aux cellules nerveuses de communiquer entre elles, notamment pour contrôler les mouvements du corps. Si elle n’est plus produite en quantité suffisante, des symptômes moteurs commencent à apparaître (des mouvements incontrôlés, notamment).
L’âge moyen de découverte de cette maladie chronique se situe autour de 58 ans (entre 55 et 65 ans, la plupart du temps). Si certains signes avant-coureurs existent, ils passent en général inaperçus (fatigue et difficultés à se concentrer, baisse de productivité dans les tâches quotidiennes, dépression, micrographie ou écriture de plus en plus petite si elle n’est pas interrompue…). La maladie évolue lentement et progressivement (sur plusieurs années), avant d’être diagnostiquée.
Les causes de la maladie de Parkinson sont encore incertaines. L’âge fait partie des facteurs de risque (c’est le vieillissement qui provoque en général la destruction des cellules nerveuses). Mais la maladie pourrait également être provoquée par certains facteurs environnementaux et génétiques combinés (exposition prolongée à des produits chimiques en milieu industriel ou à des pesticides en milieu rural, consommation d’eau de puits…). La maladie de Parkinson est rarement héréditaire (seulement 15 % de cas observés avec des antécédents familiaux).
Pourquoi est-il important de suivre un traitement adapté ?
Le traitement de la maladie de Parkinson consiste d’abord à compenser le déficit en dopamine du cerveau, par la prise de certains médicaments (avec des effets secondaires). Lorsque la maladie est prise en charge assez tôt, son traitement peut aussi aider à ralentir la destruction de la dopamine produite naturellement par les neurones. Suivre un traitement adapté permet ainsi de soulager les symptômes de la maladie, et de ralentir l’apparition d’éventuelles complications.
Pour soulager les symptômes de la maladie
La maladie est en effet responsable de trois principaux symptômes moteurs, particulièrement handicapants au quotidien. Plus ou moins intenses, ils se manifestent en même temps ou de manière isolée.
La maladie de Parkinson provoque d’abord une akinésie caractéristique (lenteur des mouvements) : la personne a des difficultés à initier ou à coordonner certains mouvements. La maladie induit également une rigidité musculaire (raideur des mouvements) : les muscles sont tendus et parfois douloureux (cela provoque souvent une posture crispée et voûtée au repos, avec la tête baissée en avant ou sur le côté). La personne atteinte de la maladie de Parkinson souffre enfin de tremblements au repos : lents, peu amples et réguliers, ils se manifestent en général au niveau du bras et de la main.
Pour retarder l’apparition d’éventuelles complications
Au fur et à mesure de son développement, la maladie peut aussi être à l’origine de certaines complications. Elle peut provoquer des troubles de la motricité (difficultés à la marche, troubles de l’équilibre…), des troubles de la déglutition, sexuels, urinaires ou digestifs, un état de fatigue permanent, des troubles de la vigilance ou du sommeil, ou encore des douleurs chroniques.
Ces symptômes et complications peuvent rendre la réalisation de certaines tâches quotidiennes particulièrement difficiles (marcher, écrire, parler…). Chez certaines personnes, la maladie de Parkinson aussi être l’origine de symptômes dépressifs et d’un manque de motivation et d’initiative (la dopamine agit en effet sur la régulation de l’humeur). Elle peut alors provoquer un certain repli social. Il est donc important de consulter rapidement son médecin en cas de doutes ou de symptômes.
Quels sont les traitements de la maladie de Parkinson ?
Après avoir interrogé son patient sur ses symptômes (circonstances d’apparition, fréquence, gêne dans la vie quotidienne), le médecin réalise un examen clinique complet. Le traitement antiparkinsonien est proposé par le médecin traitant (après consultation d’un neurologue), selon l’âge du patient et les difficultés provoquées par la maladie. Le diagnostic est confirmé plusieurs mois après la mise en place du traitement (selon son efficacité).
Les traitements médicamenteux
Le traitement de la maladie de Parkinson vise d’abord à ralentir son évolution et à limiter ses symptômes. Le médecin peut prescrire différents types de médicaments, qui permettent principalement de compenser le déficit en dopamine du cerveau. Ils sont en général pris par voie orale (gélules ou comprimés). Ils peuvent aussi se présenter sous forme de patch (pour un agoniste dopaminergique) ou être administrés par voie sous-cutanée ou trans-cutanée (l’apomorphine par exemple, un agoniste dopaminergique qui s’administre par pompe ou à l’aide d’un style injecteur).
Les principaux médicaments prescrits sont :
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la L-Dopa (ou Levodopa) : il s’agit du médicament le plus efficace pour améliorer les symptômes moteurs. La L-Dopa est un précurseur de la dopamine, qui franchit la barrière des méninges (les membranes qui entourent le cerveau et la moelle épinière). Une fois dans le cerveau, la L-Dopa se transforme en dopamine. Ce médicament agit uniquement sur les troubles moteurs (lenteur, rigidité et tremblements). Il a néanmoins tendance à devenir moins efficace après plusieurs années. Pour éviter que les symptômes de la maladie ne se manifestent par intermittence (phases « on-off » et mouvements involontaires rapides), le médecin adapte le traitement : il augmente les doses et fractionne la prise du médicament (plusieurs doses sur une journée). Il peut aussi prescrire de la L-dopa sous une forme soluble ou à libération prolongée. Ce médicament peut provoquer certains effets secondaires (principalement des dyskinésies, ou mouvements anormaux involontaires) ;
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les agonistes dopaminergiques : ces médicaments contiennent des molécules qui se fixent sur les récepteurs de dopamine, et qui imitent ses effets. Ils ont une action plus large que la L-Dopa et peuvent agir sur les troubles non moteurs. Il peut s’agir de médicaments dérivés de l’ergot de seigle, ou non. Ils peuvent aussi être à l’origine d’effets secondaires : des troubles du comportement (comme des achats compulsifs, une générosité excessive, une hyperactivité ou une hypersexualité…), ou des réactions de type fibrose ;
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les autres médicaments : les inhibiteurs de la monoamine oxydase de type B ou IMAO-B inhibent les enzymes responsables de la dégradation de la dopamine dans le cerveau, alors que les inhibiteurs de la catéchol-O-méthyl transférase permettent d’augmenter les effets de la L-Dopa. Ces traitements peuvent également provoquer des effets secondaires (des troubles digestifs, une transpiration excessive, une baisse de la pression artérielle, un changement de comportement…).
La rééducation physique et orthophonique
Si les médicaments permettent de compenser le déficit en dopamine, certaines mesures d’accompagnement sont aussi mises en place dans le cadre du traitement de la maladie de Parkinson. Complémentaires, elles permettent d’améliorer les symptômes de la maladie et de faciliter le quotidien des patients.
Le médecin peut prescrire :
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des séances de kinésithérapie : pratiqués régulièrement (chez le kinésithérapeute et à domicile), des exercices spécifiques et ciblés permettent d’entretenir le système musculaire et articulaire (exercices de force, d’endurance, de souplesse, d’équilibre…). La personne qui souffre de la maladie de Parkinson améliore ses capacités physiques, son équilibre et sa coordination : le traitement kinésithérapique permet de conserver des déplacements faciles et de diminuer le risque de chute ;
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des séances de rééducation orthophonique : elles permettent d’éviter l’apparition de certains troubles, ou de les corriger lorsqu’ils sont déjà présents (troubles de la déglutition, troubles de la parole, diminution de l’expression faciale, troubles de l’écriture…) ;
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des séances d’ergothérapie : l’objectif est de faciliter le quotidien de la personne atteinte de la maladie de Parkinson, en lui permettant de conserver son autonomie. L’ergothérapeute l’aide à aménager son logement pour continuer à effectuer ses soins personnels, à se déplacer et à communiquer facilement.
Des cures thermales et des stages de rééducation spécifiques sont aussi parfois prescrits dans le cadre du traitement de la maladie de Parkinson.
Le traitement chirurgical
Dans certains cas plus graves (notamment lorsque les médicaments ne permettent pas de rétablir un contrôle moteur acceptable), un traitement chirurgical peut être envisagé. Réalisée chez 5 à 10 % des malades de Parkinson, la neurochirurgie stéréotaxique consiste à mettre en place un dispositif de stimulation cérébrale profonde (SCP).
Le chirurgien implante deux petites électrodes de chaque côté du cerveau (de manière symétrique, dans une zone du cerveau profond). L’intervention reste évidemment complexe (il s’agit en effet pour le chirurgien d’identifier la zone parfaite d’implantation). Ces électrodes sont ensuite reliées à un boîtier de stimulation, placé sous la peau (en général dans la poitrine ou l’abdomen). Elles permettent de stimuler les zones du cerveau qui jouent un rôle dans les mouvements du corps.
Cette intervention suppose un suivi rigoureux (réglage de la stimulation et de son intensité, et adaptation du traitement médicamenteux complémentaire, qui reste indispensable). La pile doit être changée tous les cinq ans environ.
Quel que soit le traitement mis en place, la maladie de Parkinson implique un suivi médical régulier, par plusieurs professionnels de santé. Cela permet notamment de vérifier l’efficacité et la tolérance du traitement, et de détecter d’éventuelles complications ou aggravations des symptômes de la maladie.
Sources :
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/maladie-parkinson
https://www.franceparkinson.fr/la-maladie/