Quels sont les liens possibles entre stress et acouphènes ? Comment limiter l’apparition de ces bruits parasites ? Et comment les faire disparaître ?
Qu’est-ce que le stress ?
Le stress est l’ensemble des réactions de l’organisme face à une situation extérieure ou à des facteurs particuliers. Cette réaction naturelle est positive : elle permet normalement au corps de s’adapter à un nouveau contexte, et de se préparer à réagir en cas de danger, pour se protéger. Lorsqu’il est bien géré et de courte durée, le stress peut ainsi être positif et motivant.
Mais parfois, l’état de stress est excessif, ou s’installe sur la durée (on parle alors de stress chronique). Il se manifeste par des signes émotionnels et des symptômes physiques. Il peut se traduire par l’apparition de troubles anxieux (anxiété normale ou pathologique), de troubles paniques (état de panique soudain et intense), de phobies (peurs intenses) ou encore de troubles obsessionnels compulsifs (TOC).
Il peut également être à l’origine de l’apparition ou du développement de certains problèmes de santé (troubles de la reproduction, troubles du sommeil, diminution de la réponse immunitaire, troubles digestifs…).
Quels liens entre acouphènes et stress ?
Selon plusieurs études, il existe une certaine corrélation entre ce trouble auditif et le stress. En effet, le stress peut être à l’origine de l’apparition ou de l’aggravation des symptômes. Mais il peut également être provoqué par la présence d’acouphènes. Véritable cercle vicieux, bourdonnements d’oreille et stress s’entretiennent alors mutuellement et il peut être difficile d’y remédier.
L’impact du stress sur l’organisme
Il a un impact sur le fonctionnement du :
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système nerveux sympathique : ce système permet de préparer le corps à fuir ou à affronter la situation, via la libération de certaines hormones. En situation de stress, les réactions de l’organisme sont modifiées. Sous tension, le patient perçoit alors plus facilement les éventuels sifflements ou bourdonnements d’oreille, provoqués par une pathologie déjà présente (un dysfonctionnement de la mâchoire par exemple) ;
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système cardio-vasculaire : le stress peut provoquer une rétractation des vaisseaux sanguins situés dans la région de l’oreille (vasoconstriction). Cette réaction peut être à l’origine de l’apparition de sons gênants dans le conduit auditif ;
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cortex auditif : selon les dernières recherches en la matière, les acouphènes pourraient être des bruits parasites créés par les cellules ciliées (des cellules sensorielles qui transforment la stimulation sonore en message nerveux électrique). Chez une personne en état de stress, ce mauvais codage pourrait être mal filtré par le cortex auditif, et provoquer l’apparition des sifflements et bourdonnements d’oreille.
Présent en quantité suffisante dans l’organisme, le magnésium a normalement une action apaisante sur le système nerveux central. La vitamine B6 a quant à elle une action sur la synthèse de deux neurotransmetteurs indispensables à l’équilibre psychique (la dopamine et la noradrénaline). Or, en situation de stress, le magnésium et la vitamine B6 sont rapidement consommés par l’organisme. Le manque de magnésium et de vitamine B6 pourrait également être lié à l’apparition ou au développement de sifflements et de bourdonnements d’oreille.
Le stress peut provoquer ou aggraver les bourdonnements d’oreille
Les acouphènes sont des messages parasites analysés par le cortex auditif, qui peuvent provenir d’un déséquilibre du système nerveux. Le stress peut ainsi contribuer à l’apparition de ces bourdonnements d’oreille, temporaires ou chroniques.
Si ce lien de cause à effet n’est pas prouvé scientifiquement, les premiers symptômes des acouphènes semblent en effet souvent apparaître en période de stress. Si le stress ne provoque pas directement la création de ces bruits parasites, il reste néanmoins un facteur favorisant leur développement.
L’apparition d’acouphènes pulsatiles peut par exemple être étroitement liée à un phénomène de stress. En présence de ce type d’acouphènes, le battement cardiaque résonne directement dans l’oreille (sous forme de bourdonnements ou de tintements). Or, le stress a un impact reconnu sur la circulation du sang. Un dysfonctionnement au niveau du flux sanguin peut ainsi être à l’origine de l’apparition de ce son gênant dans l’oreille interne.
D’autre part, même si le stress n’est pas à l’origine de l’apparition des sifflements ou des bourdonnements d’oreille, il peut être un facteur aggravant. En effet, nombreux sont les patients à déclarer que les acouphènes sont plus intenses et plus gênants lorsqu’ils se trouvent dans un contexte anxiogène, inquiétant ou stressant. Plus le stress est sévère, plus les bruits parasites sont importants. Les acouphènes sont parfois longs à disparaître, l’organisme n’étant pas capable de fournir une réaction adaptée.
Le stress peut être causé par la présence des bruits parasites
Dans d’autres cas, les acouphènes peuvent provoquer une certaine anxiété, de manière occasionnelle ou chronique. Générés par un facteur extérieur (âge avancé, maladie, accident), ils sont à l’origine de bruits si présents et handicapants au quotidien, qu’ils provoquent un état d’anxiété et de stress généralisé. Le son parasite est perçu comme un signal d’alarme inquiétant par le cerveau, qui répond en déclenchant une réaction de stress chronique.
Ces bruits de fond désagréables (bourdonnements, sifflements, craquements…) peuvent également empêcher la personne de bien dormir, générer des troubles du sommeil et de l’humeur, et une certaine irritabilité. Le niveau de stress augmente ensuite en conséquence, et la qualité de vie est nécessairement impactée.
Les études récentes prouvent que la majorité des personnes qui souffrent de bourdonnements d’oreille chroniques présente un niveau anormal de stress (plus ou moins élevé). Certains peuvent même souffrir d’une anxiété généralisée ou de dépression.
Comment réagir ?
Si le stress est à l’origine de l’apparition ou de l’aggravation des symptômes, il convient de le prendre en charge. Un traitement spécifique peut ensuite être mis en place, pour soigner ou atténuer les acouphènes.
Apprendre à gérer le stress
Plusieurs solutions et méthodes permettent d’apprendre à mieux contrôler le stress :
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pratiquer des activités relaxantes : relaxation, méditation, yoga, tai chi… Suivies de manière régulière, ces activités permettent d’apprendre à relâcher la pression, pour être plus détendu au quotidien et moins réactif aux situations de stress. Cela permet en général de diminuer l’intensité ou la fréquence d’apparition des acouphènes ;
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suivre une thérapie comportementale et cognitive (TCC) : utilisées dans le traitement de la dépression et de l’anxiété, les thérapies comportementales et cognitives sont des traitements psychologiques. Le patient apprend à se relaxer et à restructurer ses pensées, pour faire face plus facilement aux situations de stress ;
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programmer des séances d’hypnose, d’acupuncture ou de sophrologie : ces thérapies complémentaires peuvent aider à diminuer le stress. L’hypnose consiste par exemple à identifier la cause du stress, pour ensuite en modifier la perception et apprendre à se relaxer ;
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se trouver vers une prise en charge psychologique : suivre une psychothérapie peut aider à comprendre l’intensité et la fréquence des réactions au stress, pour ensuite les diminuer.
Traiter les acouphènes
Comment disparaissent les acouphènes ? Dès l’apparition des premiers symptômes, il est recommandé de consulter un médecin ORL. En effet, prendre en charge rapidement ce type de trouble permet souvent d’en identifier plus facilement la cause, pour trouver ensuite le meilleur traitement.
Par exemple, si le bourdonnement d’oreille est causé par la présence d’un bouchon de cérumen, le simple fait de retirer ce bouchon permet d’y mettre un terme. Les acouphènes peuvent également être provoqués par un dysfonctionnement du nerf auditif ou par une maladie (une otite, par exemple). Le médecin programme alors une intervention chirurgicale ou prescrit un traitement médicamenteux adapté.
Lorsque la cause de l’acouphène n’est pas connue, d’autres traitements peuvent être envisagés :
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suivre une thérapie sonore (ou TRT - Tinnitus retraining therapy) : les thérapies sonores consistent à enrichir l'environnement sonore du patient à l'aide d'un générateur de bruit blanc. De faible intensité, ce bruit détourne l’attention de l’acouphène, qui finit par s’atténuer ;
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des séances d’ostéopathie, de kinésithérapie ou de physiothérapie : ces thérapies permettent de traiter des acouphènes liés à des problèmes mécaniques et musculaires ;
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certains médicaments : corticoïdes, anxiolytiques, antidépresseurs, vasodilatateurs, anti-épileptiques… ;
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le port de prothèses auditives : les acouphènes sont souvent la conséquence du vieillissement du système auditif. La prise en charge de la perte auditive peut aider à faire disparaître les bourdonnements d’oreille.
Prévenir l’apparition d’acouphènes
Adoptés au quotidien, plusieurs gestes simples permettent enfin de limiter l’apparition éventuelle d’acouphènes. En plus d’apprendre à mieux gérer son stress, il est ainsi conseillé de :
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protéger ses oreilles : limiter l’exposition aux bruits intenses, porter des bouchons d’oreille ou un casque dans un environnement professionnel bruyant, ne pas monter trop haut le volume des écouteurs ou d’une chaîne hifi, s’éloigner des enceintes lors des concerts… ;
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prendre soin de ses oreilles : nettoyer la partie externe de l’oreille à l’aide d’un coton ou d’une serviette humide, éviter d’utiliser des cotons tiges (uniquement pour nettoyer le pavillon de l’oreille), ne pas mettre la tête sous l’eau en cas d’otite ;
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éviter de consommer des substances excitantes (café, thé, alcool, tabac) : ces substances peuvent en effet augmenter le flux sanguin dans les vaisseaux autour de l’oreille, et provoquer des acouphènes ;
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de manière générale, adopter une bonne hygiène de vie : boire suffisamment d’eau, manger équilibré, faire du sport de manière régulière.
Vous souhaitez en savoir plus sur les gestes à adopter pour limiter l’apparition d’acouphènes ? N’hésitez pas à vous rapprocher de votre médecin ou de votre pharmacien.