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La fibrillation auriculaire

Publié le 18 août 2013 — 4 Min de lecture

SOMMAIRE

    Un ballet désynchronisé

    La fibrillation auriculaire (plutôt appelée fibrillation atriale, par les médecins) est une forme d’arythmie cardiaque, à ne pas confondre avec la fibrillation ventriculaire.
    Le cœur est composé de quatre cavités. Les deux oreillettes, antichambres du muscle cardiaque, reçoivent le sang en provenance des veines. Elles l’envoient ensuite vers les deux ventricules, qui le propulsent à leur tour vers les poumons ou dans le reste de l’organisme. La bonne circulation du sang est possible grâce à la contraction synchronisée de ces quatre cavités cardiaques.
    En cas de fibrillation auriculaire, les oreillettes se contractent anormalement vite – jusqu’à 300 pulsations minute – et de manière complètement anarchique. Cette désynchronisation des différentes parties du cœur peut avoir à plus long terme de graves conséquences.

    Des publics à risque

    La fibrillation auriculaire est une pathologie du sujet âgé, mais peut également survenir chez les plus jeunes. Elle touche 1 % de la population générale ; et 10 % des personnes de plus de 80 ans.
    Certains facteurs de risque peuvent favoriser son apparition, en particulier l’hypertension artérielle ou les antécédents de maladies cardiaques.
    Autres facteurs favorisants :

    • l’alcool ;

    • les apnées du sommeil ;

    • l’inflammation de l’enveloppe du cœur ;

    • l’effort physique chez certaines personnes ;

    • la bradycardie (un rythme cardiaque anormalement lent), chez certains grands sportifs par exemple.

    Des symptômes peu visibles

    La fibrillation auriculaire peut parfois se matérialiser par des palpitations – la personne perçoit les battements irréguliers de son cœur – mais ne s’accompagne parfois d’aucun symptôme. 10 % des fibrillations auriculaires seraient d’ailleurs méconnues.
    En l’absence de signes visibles, la fibrillation peut donc perdurer pendant de longues années. Elle est alors parfois diagnostiquée lorsqu’une complication survient, une insuffisance cardiaque par exemple.
    La durée de la fibrillation auriculaire varie fortement d’une personne à l’autre, et peut ne durer dans certains cas que quelques minutes ou quelques heures. Elle peut être

    • paroxystique (elle disparaît en moins de 48 heures),

    • persistante (elle persiste plus de 7 jours malgré les traitements) ou

    • permanente.

    Des complications graves

    La fibrillation auriculaire peut être à l’origine de deux types de complications aux conséquences souvent graves :

    • l’insuffisance cardiaque, lorsque le cœur se fatigue ;

    • l’accident vasculaire cérébral (AVC). Comme les oreillettes ne se contractent plus normalement, le sang stagne dans celles-ci, ce qui favorise la formation d’un caillot (thrombus) dans l’oreillette gauche. Si ces caillots remontent jusqu’au cerveau, ils peuvent y boucher une artère et provoquer un AVC.

    Fibrillation : quel diagnostic ?

    Un électrocardiogramme (ECG) peut permettre de mesurer l’activité électrique du cœur et de repérer des anomalies du rythme. Toutefois, la fibrillation pouvant être de courte durée et survenir pendant quelques minutes ou quelques heures, cet examen peut ne pas révéler la fibrillation.
    Il est donc parfois nécessaire de réaliser un enregistrement du cœur en continu pendant 24 heures, voire plus. Cette mesure est réalisée grâce à des électrodes placées sur la poitrine du patient et reliées à un boîtier que le patient porte à la ceinture et qui enregistre en continu le rythme cardiaque (dispositif Holter).

    Des traitements sur mesure

    Le traitement visera à prévenir le risque d’accident vasculaire cérébral et de contrôler le rythme ou la fréquence cardiaque.
    Chez des personnes présentant d’autres facteurs de risque cardiovasculaire (hypertension artérielle, âge supérieur à 75 ans, diabète, cardiopathies, antécédents d’incidents cardiaques comme un infarctus du myocarde, hyperthyroïdie…), un traitement anticoagulant est généralement prescrit afin de limiter le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC).
    Parallèlement, en fonction du profil du patient et de la façon dont se contracte son ventricule gauche, le médecin décidera :

    • soit de ralentir le rythme cardiaque grâce à des traitements médicamenteux,

    • soit d’essayer de régulariser le rythme grâce aux médicaments anti-arythmiques, à un choc électrique réalisé sous anesthésie générale ou grâce à un traitement invasif appelé ablation.


    À lire aussi
    AVC : comment limiter les risques ?
    L’insuffisance cardiaque


    Source
    Interview du Pr Jacques Mansourati, cardiologue au CHU de Brest et membre de la F.F.C., la Fédération Française de Cardiologie (www.fedecardio.org).

    La fibrillation auriculaire

    4 Min de lecture

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