Comment reconnaître les signes d’une tension artérielle élevée ? Quelles sont les principales complications de l’hypertension artérielle ? Et comment les éviter ?
Quels sont les causes et les symptômes de l’hypertension artérielle ?
L’hypertension artérielle apparaît lorsque la pression du sang sur les parois des artères est trop élevée. On parle d’hypertension artérielle « essentielle » lorsqu’elle n’est provoquée par aucune cause particulière. Difficile à diagnostiquer, cette maladie ne provoque pas toujours de symptômes caractéristiques.
Qu’est-ce que la tension artérielle ?
Lorsque le cœur se contracte, il éjecte le sang dans les artères : elles acheminent ainsi l’oxygène et les nutriments jusqu’aux différents organes, pour assurer leur bon fonctionnement. Le sang exerce alors une pression sur la paroi des artères : c’est ce que l’on appelle la pression (ou la tension) artérielle. Cette pression varie au cours de la journée (elle baisse par exemple la nuit, en position allongée).
La pression artérielle est mesurée à partir de deux valeurs (exprimées en centimètres de mercure, ou cmHg) :
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la pression artérielle systolique (ou pression maximale), lorsque le cœur se contracte et propulse le sang dans les artères ;
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la pression artérielle diastolique (ou pression minimale), lorsque le cœur se relâche et se remplit à nouveau de sang.
La tension artérielle est normalement comprise entre 6 et 8 (pression minimum), et 10 et 14 (pression maximum). Une tension « normale » se situe autour de 12 - 8. On parle d’hypertension artérielle lorsque la tension est supérieure à 14 - 9 (mesure en cabinet médical), et que ces mesures sont relevées plusieurs fois, sur une période de 3 à 6 mois.
Pourquoi la pression sanguine augmente-t-elle ?
Dans la grande majorité des cas, l’hypertension n’est pas provoquée par une cause précise (on parle d’hypertension « essentielle »). Néanmoins, certains facteurs peuvent être à l’origine de son apparition :
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l’âge : les parois des artères deviennent moins souples avec l’âge et la pression augmente naturellement. Le risque de développer cette maladie atteint 90 % à 85 ans ;
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les antécédents familiaux : les personnes dont certains membres de la famille souffrent d’hypertension artérielle sont plus susceptibles d’en souffrir également ;
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l’origine ethnique : les personnes originaires des Antilles ou du sud de l’Asie présentent plus de risques de développer cette maladie ;
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une mauvaise hygiène alimentaire (alimentation riche en sel et pauvre en fibres, consommation excessive de réglisse), une consommation d’alcool trop importante (notamment de boissons anisées, de type pastis), le tabagisme ;
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une vie trop sédentaire, le manque d’activité physique, un niveau de stress trop élevé au quotidien ;
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le surpoids (IMC supérieur à 25) ou l’obésité (IMC supérieur à 30) ;
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des mauvais niveaux de cholestérol sanguin (mauvais cholestérol élevé et bon cholestérol faible).
De manière plus rare, l’hypertension artérielle peut être provoquée par une maladie (maladie des reins ou des glandes surrénales, apnées du sommeil…), par la prise de certains médicaments (antidépresseurs, corticoïdes, anti-inflammatoires non stéroïdes…) ou de toxiques, ou encore par la grossesse.
Quels sont les signes d’une tension artérielle élevée ?
L’hypertension artérielle est la plupart du temps asymptomatique. Elle est alors découverte par hasard, lors d’un examen ou d’une consultation médicale programmée pour un autre motif. Il arrive également que l’hypertension artérielle soit découverte à cause de ses complications.
Peu spécifiques, les symptômes qu’elle provoque parfois sont les suivants :
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des maux de têtes à l’arrière du crâne (ils surviennent en général le matin, et s’estompent après le lever), des vertiges, de la fatigue ;
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des bourdonnements d’oreille, des troubles de la vision (mouches volantes devant les yeux), des saignements de nez ;
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de la nervosité, des insomnies ;
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des sueurs.
Quelles sont les complications de l’hypertension artérielle ?
L’hypertension artérielle est l’un des principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires. En effet, si elle n’est pas prise en charge et contrôlée, l’hypertension endommage les artères et rend le travail de propulsion du cœur plus difficile. Il se fatigue et des complications cardiovasculaires peuvent survenir.
Si elle n’est pas traitée, l’hypertension artérielle peut entrainer les complications suivantes :
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une hypertrophie du cœur, une insuffisance cardiaque, une angine de poitrine (obstruction partielle des artères coronaires, et apport sanguin insuffisant), un infarctus du myocarde ou « crise cardiaque » (obstruction totale d’une artère coronaire par un caillot de sang, et plus d’apport de sang à une partie du muscle cardiaque), ou une autre maladie cardiaque ;
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un AVC (accident vasculaire cérébral) : une partie du cerveau est endommagée, à cause d’une artère bouchée ou d’une hémorragie cérébrale ;
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des lésions au niveau des reins, voire une insuffisance rénale : le risque de souffrir de ce type de complication augmente chez les personnes qui souffrent d’hypertension artérielle et de diabète (ou d’hypercholestérolémie) ;
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une artérite des membres inférieurs : les artères s’épaississent, rétrécissent et deviennent moins souples. Cela provoque des crampes pendant l’effort ;
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des lésions de la rétine (rétinopathie), voire une perte de la vue (cécité) ;
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une maladie neurodégénérative (maladie d’Alzheimer, par exemple) : les petites artères peuvent être abimées par l’hypertension (démence vasculaire).
Pour éviter ces éventuelles complications, l’hypertension artérielle doit être diagnostiquée et prise en charge le plus tôt possible.
Comment réagir en cas d’hypertension artérielle ?
Plus l’hypertension artérielle est détectée tôt, moins les risques de complications sont élevés. Diagnostiquée à l’aide d’une simple mesure de la tension, la maladie peut ensuite être contrôlée à l’aide de différents traitements. La mesure peut être effectuée chez un pharmacien ou un médecin.
Mesure de la tension et diagnostic
Pour poser le diagnostic d’hypertension, le médecin mesure la tension artérielle du patient à trois reprises au moins, sur des consultations programmées sur une période de 3 à 6 mois. L’hypertension artérielle est diagnostiquée lorsque la tension est systématiquement trop élevée, à chaque consultation.
Pour mesurer la tension artérielle, le médecin utilise un tensiomètre électrique : il place le brassard autour du bras du patient, attend qu’il se gonfle et que l’appareil lui donne le résultat sur son cadran. La tension est mesurée au moins deux fois au cours de l’examen médical (assis, couché ou après un repos de plusieurs minutes), et au niveau des deux bras. Le chiffre retenu par le médecin est la moyenne des chiffres relevés par le tensiomètre. La tension artérielle est ensuite mesurée debout, pour détecter une éventuelle hypotension orthostatique (chute anormale de la tension en position debout).
Le médecin mesure également la fréquence cardiaque du patient (nombre de battements cardiaques par minute). Le rythme cardiaque doit être régulier, avec environ 70 battements de cœur par minute.
Si le médecin suspecte une hypertension artérielle (et redoute d’éventuelles complications), il peut demander à son patient de mesurer lui-même sa tension artérielle de manière régulière, à domicile. Pour cela, il lui prête un appareil d’automesure tensionnelle (autotensiomètre) et lui explique comment réaliser la mesure (le matin, le soir, pendant plusieurs jours consécutifs). Lorsqu’elle est mesurée à la maison, la tension artérielle doit être inférieure à 13,5/8,5 cmHg. Pour en savoir plus sur cet appareil, n’hésitez pas à interroger votre médecin ou votre pharmacien.
Examens complémentaires
Le médecin peut avoir recours à des examens complémentaires, pour s’assurer que l’hypertension artérielle n’a pas engendré de complications. Ces examens lui permettent parfois de trouver la cause de l’hypertension ou la présence de facteurs de risque.
Il peut avoir recours à :
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un dosage de la glycémie et un bilan lipidique (simple prise de sang), pour rechercher un éventuel diabète ;
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un électrocardiogramme de repos et / ou d’effort, un écho-doppler du cœur et / ou des vaisseaux artériels ;
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une évaluation de la fonction rénale ;
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un fond d’œil ;
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Traitements
Le traitement de l’hypertension artérielle consiste à faire baisser la pression du sang dans les artères (pour passer sous 14/9).
Pour cela, le médecin peut avoir recours à plusieurs types de traitements, selon le profil du patient :
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un changement des mesures hygiéno-diététiques : adopter une meilleure alimentation (moins de sel, moins de produits transformés, plus de fruits, légumes et céréales…), retrouver un poids adapté, pratiquer une activité physique régulière (marcher au moins 30 minutes par jour et faire du sport), arrêter de fumer et limiter la consommation d’alcool… ;
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la prise de médicaments antihypertenseurs : utilisés seuls ou en association, plusieurs types de médicaments peuvent être prescrits pour traiter l’hypertension artérielle. Ils peuvent agir à différents niveaux : rendre les artères plus souples (inhibiteurs calciques), éliminer le surplus de sel dans l’organisme en agissant sur les reins (diurétiques thiazidiques), ou encore ralentir la fréquence cardiaque pour diminuer la pression dans les artères (bêta-bloquants). Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les antagonistes des récepteurs à l’angiotensine 2 (ARA 2) agissent quant à eux sur les hormones qui régulent la tension artérielle.
Prendre en charge et soigner cette maladie permet de réduire le risque d’accident cardiovasculaire, de protéger son cœur et ses reins et, de manière générale, d’allonger son espérance de vie.
Sources :
Vidal.fr - Les causes et les complications de l’HTA
Vidal.fr - Hypertension artérielle (HTA)
Vidal.fr - Le dépistage de l’HTA
Ameli.fr - Définition et causes de l’hypertension artérielle (HTA)
Ameli.fr - Les symptômes et le diagnostic de l’hypertension artérielle
Ameli.fr - L’évolution de l’hypertension artérielle (HTA)
Ameli.fr - Le traitement de l'hypertension artérielle