Comment fonctionne la contention veineuse ? Comment choisir ses bas de contention (ou de compression) en pharmacie ? Et comment bien les utiliser ?
Comment fonctionne la contention veineuse ?
La contention veineuse est un dispositif médical, qui permet de prévenir et de traiter les affections veineuses chroniques et leurs symptômes.
Favorisée par plusieurs facteurs (station debout prolongée, obésité, sédentarité, tabagisme, grossesse…), l’insuffisance veineuse chronique fait partie des troubles les plus fréquents. Elle apparaît lorsque le débit de sang dans les artères est insuffisant, et que la pression sanguine s’accumule dans les membres inférieurs. La stase veineuse peut aussi être due à des dépôts de cholestérol dans les artères, à une perte de tonus ou d’élasticité des veines, ou encore à un dysfonctionnement des valvules veineuses (qui empêchent le reflux sanguin). Le sang a du mal à remonter vers le cœur et stagne dans les veines de membres inférieurs.
Si cette maladie provoque des symptômes désagréables et inesthétiques (jambes lourdes, œdèmes, crampes, télangiectasies…), elle peut aussi engendrer des complications plus graves (varices, œdèmes permanents, ulcères variqueux…). La stagnation du sang dans les membres inférieurs peut également être à l’origine d’une phlébite (ou thrombose veineuse). Si un caillot de sang se développe dans une veine superficielle, on parle de paraphlébite. S’il apparait au niveau d’une veine profonde (dans les muscles), il s’agit d’une thrombose profonde. Le caillot peut alors se détacher, migrer jusqu’aux poumons et provoquer une embolie pulmonaire (grave et potentiellement mortelle).
En exerçant une forte pression sur les membres inférieurs, les bas de contention stimulent et améliorent la circulation sanguine et le retour veineux. Ils sont composés d’une matière très élastique et exercent une pression dégressive sur les membres inférieurs : très élevée au niveau de la cheville, la pression diminue ensuite progressivement jusqu’au haut de la jambe (ou de la cuisse, selon le type de bas utilisé). La contention veineuse permet ainsi de soulager et de prévenir de nombreux symptômes (jambes lourdes, œdèmes, varices, complications cutanées, ulcères variqueux, phlébite).
Les bas de contention, un dispositif médical disponible en pharmacie
L’insuffisance veineuse est une maladie. Après avoir confirmé son diagnostic et déterminé la cause du trouble de la circulation sanguine, le médecin généraliste (ou le phlébologue) prescrit le traitement le plus adapté.
Pour soulager la sensation de jambes lourdes et éviter d’éventuelles complications, il recommande d’abord d’adopter certaines règles d’hygiène et de diététique : marcher et faire du sport, boire suffisamment d’eau et adopter une alimentation saine, éviter les stations immobiles prolongées, surélever ses jambes dès que possible, arrêter de fumer…
Il existe également des plantes à action veinotonique. Présentées sous forme de gélules, de tisanes, d'ampoules ou de gel à appliquer localement, elles aident à soulager les symptômes des troubles de la circulation :
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le fragon, le petit-houx, le marron d'Inde, la vigne rouge, sont des toniques veineux ;
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l’hamamélis et le chrysantellum americanum luttent contre la fragilité capillaire ;
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le mélilot fluidifie le sang et améliore le retour veineux.
Souvent à base de plantes, certains médicaments contribuent aussi à améliorer la circulation sanguine.
Pour favoriser une meilleure circulation sanguine, le médecin peut enfin prescrire le port d’une contention veineuse. Sur ordonnance, les bas de contention sont proposés en plusieurs modèles, tailles et classes en pharmacie (pour homme ou pour femme, pour le sport ou l’avion, de classe 1, 2, 3 ou 4…). Ils doivent être choisis avec soin, avec l'aide de son médecin ou de son pharmacien.
Quels bas de contention peuvent être remboursés ? Lorsqu’ils sont prescrits par un médecin, une partie du coût des bas de contention est prise en charge par l’Assurance maladie.
Comment choisir ses bas de contention ?
Chaussettes, mi-bas, bas ou collants… Quel que soit le modèle choisi, le tissu employé doit être aéré. Il est réalisé à partir d’un fil élastique fait de gomme naturelle ou de gomme synthétique (élasthanne), associée à du Nylon ou à du coton. Comment choisir les bas de contention les plus adaptés en pharmacie ?
Des mesures précises, effectuées par le pharmacien
Prescrits par un médecin, les bas ou les collants de contention sont adaptés à la maladie veineuse en cause et à ses symptômes. Pour être efficaces tout en restant confortables, ces dispositifs de compression veineuse doivent également correspondre parfaitement à la morphologie du patient.
La contention doit assurer un maintien efficace et dégressif de la jambe, en tenant compte des variations de diamètre du membre. Le talon doit être fermé pour comprimer les régions malléolaires. Lorsqu’il s'agit d'une contention forte, le bout du pied peut être ouvert. Pour orienter le patient vers les bas de contention les plus adaptés, le pharmacien réalise plusieurs mesures (mesure de la cheville le matin, pointure, mesure du tour de mollet). Il est enfin possible d’essayer les bas de contention en pharmacie, pour s’assurer de leur confort et confirmer son choix.
En dehors des bas prescrits par le médecin, il existe des chaussettes, des bas ou des collants de maintien, aussi disponibles en pharmacie mais sans ordonnance (et donc sans remboursement). En voile élastique, et très esthétiques, ils apportent une contention légère et progressive de la cheville à la cuisse. Ils assurent un massage doux et permanent tout au long de la journée. Excellent dispositif de prévention, ces bas apportent une solution efficace aux problèmes de jambes lourdes ainsi qu'aux problèmes veineux (qui peuvent survenir lors des voyages, ou à certaines périodes de la vie comme la maternité ou la ménopause). Là encore, votre pharmacien vous aide à choisir le modèle le plus adapté.
Quel modèle ?
Le type de bas prescrit dépend du trouble de la circulation diagnostiqué et de la localisation des principaux symptômes. En l’absence de prescription spécifique, le pharmacien aide le patient à choisir le modèle le plus confortable et facile à porter au quotidien.
On distingue plusieurs modèles de bas de contention :
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les bas jarret (ou chaussettes) : ils s’arrêtent sous le genou. Ils sont destinés au traitement des affections variqueuses du mollet, ou des lymphœdèmes des chevilles ;
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les bas-cuisses : ils s’arrêtent à mi-cuisse. Ils peuvent être munis d'un système antiglisse (pour éviter le port de jarretelles) ou d’une ceinture. Ils peuvent aussi être fixés à l’aide d’une colle spéciale pour bas ;
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les collants : pour hommes ou femmes, ils comportent une culotte et apportent une forte contention. Ils sont donc plus difficiles à enfiler ;
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les hémi-collants : uni-jambe, ces modèles sont très pratiques lorsqu'un seul membre est atteint.
Déconseillées chez les personnes actives, les bandes de contention doivent quant à elles être posées avec soin.
Quelle classe ?
Destinés à différents usages, les bas de contention sont proposés en plusieurs classes de compression. Cette classification répond à une réglementation précise, et définit la pression exercée au niveau de la cheville, en millimètres de mercure (mmHg).
En France, on retrouve quatre classes de bas de contention (ou compression) :
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les bas de classe I (pression entre 10 et 15 mmHg) : en cas de station debout prolongée ou de voyage de longue durée, pour les femmes enceintes et les personnes qui souffrent d’insuffisance veineuse ;
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les bas de classe II (pression entre 15,1 et 20 mmHg) : après une chirurgie des veines, pour les femmes enceintes et les voyageurs avec un risque de thrombose veineuse, pour les personnes qui souffrent de varices ou d’œdèmes ;
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les bas de classe III (pression de 20,1 à 36 mmHg) : pour les personnes avec des varices ou des œdèmes importants, celles qui ont déjà souffert d'une thrombose veineuse ou qui souffrent d’un syndrome post-thrombotique ;
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les bas de classe IV (pression supérieure à 36 mmHg) : principalement utilisés pour prévenir le syndrome post-thrombotique (symptômes chroniques après une thrombose veineuse profonde).
C’est le médecin qui détermine la classe de contention à utiliser.
Comment utiliser ses bas de contention ?
Les bas de contention doivent être lavés à l’eau froide et au savon, puis séchés à plat, loin de toute source de chaleur. Pour ne pas altérer la qualité du bas, il ne faut pas appliquer de corps gras sur les jambes, sans mettre préalablement une bande protectrice. S’ils doivent être portés dans une région chaude, il est préférable de choisir des bas en coton. Dans tous les cas, il est recommandé d’enfiler ses bas de contention avec précaution.
En plus d’apporter un réel confort, ces articles de contention soulagent les symptômes des troubles veineux et contribuent à éviter de graves complications. Ils doivent être portés de manière régulière et enfilés le matin sur le lit, ou après une période de repos allongé.
VRAI ou FAUX : Testez vos connaissances sur la contention
Exit les bas à varices de grand-maman. Les bas de contention sont devenus « bas de compression », à l'anglo-saxonne. Ces alliés des jambes lourdes et des varices, ont gagné en diversité. Ils mettent un coup de vieux aux idées toutes faites. Le tour de la question en mode vrai/faux.
Cliquez sur les affirmations ci-dessous pour découvrir les réponses.
Il faut porter les bas de contention 8 heures par jour : quelle galère !
Durant la grossesse, il n’y a aucune raison d’en porter si on est en bonne santé
Cela concerne essentiellement les femmes
Un bas, ou un collant, protège mieux qu’une chaussette
Durant les voyages en avion, c’est valable pour tout le monde
N’hésitez pas à vous rapprocher de votre pharmacien pour en savoir plus.
Sources :
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/jambes-lourdes/consultation-medicale-traitement-contention
https://www.sf-phlebologie.org/la-contention-et-la-compression-veineuse/
https://www.ameli.fr/assure/sante/bons-gestes/quotidien/utiliser-bas-collants-compression