Comment reconnaître un problème de circulation sanguine ? Quels sont les différents types de troubles de la circulation ? Et comment réagir ?
Pourquoi le sang a-t-il parfois du mal à circuler ?
Les problèmes de circulation sanguine sont dus à un dysfonctionnement du cœur, des artères ou des veines. Or, plusieurs facteurs de risque peuvent être à l’origine de l’apparition de troubles circulatoires.
Les causes des troubles de la circulation
Le sang circule dans l’ensemble de l’organisme, pour alimenter tous les organes et les muscles en oxygène et en nutriments. Véritable pompe, le cœur l’envoie sous pression dans les artères (réseau artériel). Le sang revient ensuite vers le cœur, dans les veines (réseau veineux).
Il arrive parfois que le cœur soit défaillant : le débit de sang envoyé dans les artères est insuffisant, la pression s’accumule et le retour veineux est gêné. Dans d’autres cas, ce sont les artères qui peuvent être bouchées par des dépôts de cholestérol. Les veines peuvent également être touchées par certaines pathologies (perte d’élasticité ou de tonus, dysfonctionnement des valvules qui empêchent normalement le reflux sanguin). Le sang a du mal à remonter vers le cœur et stagne dans les veines des membres inférieurs.
Tous ces dysfonctionnements peuvent être à l’origine d’une mauvaise circulation sanguine.
Quels facteurs de risque ?
Une mauvaise circulation sanguine peut être provoquée (ou aggravée) par certains facteurs :
-
l’hérédité : le risque est plus important lorsqu’un membre de la famille est atteint d’une maladie veineuse chronique. La génétique joue un rôle important dans l’apparition des troubles de la circulation sanguine. L’insuffisance veineuse aurait en effet une origine génétique dans 80 % des cas ;
-
le manque d’activité physique et la sédentarité : le fait de rester immobile et assis (ou debout) pendant plusieurs heures (au travail notamment) aggrave la mauvaise circulation sanguine et le risque d’insuffisance veineuse. Les muscles des jambes se relâchent et les veines se dilatent. Pratiquer un sport d’endurance régulier (natation, course à pied, marche rapide, vélo) permet d’entretenir sa santé cardio-vasculaire et musculaire : le cœur, les artères et les veines sont plus performantes, et le retour veineux aidé par le phénomène de « pompe musculaire » ;
-
l’excès de poids : devant supporter un poids excessif, les jambes d’une personne en surpoids ou obèse subissent une pression plus forte. Elles sont plus susceptibles d’être atteinte d’un problème circulatoire. Les personnes dont l’IMC (Indice de Masse Corporelle) est compris entre 25 et 27 présentent plus de risques de souffrir de varices (+ 29 %) ;
-
la grossesse et les traitements hormonaux : si les femmes souffrent plus souvent de problèmes de circulation, elles sont encore plus sensibles à ce type de trouble en cas de déséquilibre hormonal (en période prémenstruelle, lorsqu’elles sont enceintes ou qu’elles suivent un traitement hormonal contraceptif ou pour la ménopause). Certaines hormones ont en effet un impact sur la circulation sanguine. Au fur et à mesure de la grossesse, l’utérus a également tendance à comprimer les veines des membres inférieurs et à gêner la circulation sanguine ;
-
le tabagisme : le tabac diminue la tonicité des veines.
Les principaux troubles circulatoires
Insuffisance veineuse chronique des membres inférieurs, phlébites, varices, phénomène de Raynaud… Une mauvaise circulation sanguine peuvent engendrer l’apparition de plusieurs troubles.
L’insuffisance veineuse chronique des membres inférieurs
Si la mauvaise circulation sanguine peut se manifester par des symptômes au niveau des pieds, des mains, des bras ou du visage, elle touche le plus souvent les jambes. Favorisée par les différents facteurs de risque évoqués plus haut, l’insuffisance veineuse chronique des membres inférieurs et une affection fréquente dans les pays industrialisés.
Les symptômes les plus caractéristiques de ce trouble sont les suivants :
-
une sensation de jambes lourdes : les membres inférieurs sont tendus et pesants (surtout au niveau des mollets). Cette sensation est accentuée en fin de journée, lorsqu’il fait chaud, en cas de piétinements ou de station debout prolongée ;
-
des crampes musculaires pendant la nuit, des démangeaisons (prurit) ;
-
des impatiences : particulièrement désagréables, ces sensations se manifestent par des fourmillements, des picotements ou des engourdissements au niveau des jambes. Elles sont souvent accompagnées d’un besoin irrépressible de bouger, de marcher et d’étirer les jambes ;
-
des gonflements au niveau du dessus des pieds, des chevilles et des mollets (œdèmes) ;
-
des télangiectasies : des vaisseaux sanguins très fins et dilatés apparaissent sur la peau des jambes (forme étoilée).
Si la maladie veineuse chronique évolue, d’autres symptômes apparaissent :
-
des varices sur les jambes : des veines se dilatent de manière anormale et permanente au niveau des jambes ou des cuisses. Cela provoque l’apparition d’un relief inesthétique sous la peau, avec des veines bleutées, tortueuses et allongées ;
-
des démangeaisons au niveau des varices (eczéma) ;
-
des œdèmes permanents au niveau des pieds, des chevilles et des mollets ;
-
des ulcères variqueux (plaies persistantes au niveau des varices, avec des risques de surinfection et d’hémorragies).
Les autres troubles de la circulation
Si la mauvaise circulation sanguine n’est pas traitée, la stagnation du sang dans les jambes (« stase ») peut être à l’origine de l’apparition d’une phlébite (ou thrombose veineuse). Elle est provoquée par la formation et le développement d’un caillot de sang dans une veine, en général au niveau des mollets.
Si le caillot se forme dans une veine superficielle entre la peau et les muscles, on parle de phlébite superficielle (ou de paraphlébite). Ses conséquences restent en général bénignes. Mais le caillot peut parfois apparaître au niveau d’une veine profonde, au sein des muscles (thrombose veineuse profonde, ou phlébite profonde).
Il peut ensuite se détacher, remonter vers les poumons et présenter un risque réel d’embolie pulmonaire.
Autre trouble circulatoire, le phénomène de Raynaud apparaît sous forme de crises temporaires (de plusieurs minutes ou plusieurs heures). Souvent déclenché par le froid ou les émotions fortes, ce trouble traduit une mauvaise circulation sanguine au niveau des mains et des doigts (plus rarement des orteils, des oreilles ou du nez). Les doigts ne reçoivent plus assez de sang et d’oxygène : ils deviennent blancs, froids et insensibles. Lorsque la circulation sanguine est rétablie et que les doigts retrouvent leur aspect normal, une sensation de chaleur apparaît : elle s’accompagne parfois de douleurs et de fourmillements désagréables. Le phénomène de Raynaud peut se limiter à un seul doigt ou à une phalange. Lorsque l’on ne connaît pas sa cause (dans 90 % des cas), on parle de « maladie de Raynaud ».
Les hémorroïdes sont également provoquées par une mauvaise circulation sanguine. Les vaisseaux sanguins se dilatent de manière excessive, ce qui provoque l’apparition d’un caillot de sang au niveau de l’anus (hémorroïde interne ou externe). Particulièrement douloureuse, l’apparition d’une crise hémorroïdaire peut être favorisée par une poussée trop forte (en cas de constipation, ou pendant l’accouchement par exemple).
Comment réagir en cas de mauvaise circulation sanguine ?
Les troubles de la circulation sanguine doivent être pris au sérieux. Ils peuvent en effet provoquer des gênes importantes et invalidantes dans la vie de tous les jours (des sensations désagréables pendant la journée, des crampes douloureuses, des difficultés à s’endormir et des réveils nocturnes fréquents…). Certains problèmes de circulation peuvent également être à l’origine de conséquences graves (une phlébite profonde peut en effet provoquer une embolie pulmonaire mortelle).
Il est donc indispensable de consulter son médecin traitant dès l’apparition des premiers symptômes, notamment si en cas de varices sur les jambes (d’au moins 3 mm de diamètre). Après avoir réalisé certains examens (par exemple un écho-doppler des membres inférieurs en cas de maladie veineuse avancée), le médecin confirme son diagnostic et oriente son patient vers le traitement le plus adapté.
Quels traitements ?
Le traitement d’une mauvaise circulation sanguine dépend de la nature et de la cause du trouble en question. En effet, le médecin ne prescrit pas le même traitement pour soulager une sensation désagréable de jambes lourdes ou pour soigner une phlébite profonde (qui nécessite en général la prise urgente d’anticoagulants et une compression veineuse médicale par bandage).
De manière générale, le traitement des problèmes de circulation sanguine est préventif. Il consiste à adopter une hygiène de vie saine et à limiter les facteurs qui favorisent les troubles circulatoires :
-
éviter les stations immobiles prolongées (position assise ou debout), porter des bas de contention lors des longs voyages en avion, fuir les environnements chauds et humides, arrêter de fumer… ;
-
surélever ses jambes aussi souvent que possible (notamment en fin de journée), finir sa douche par un jet d’eau froide sur les jambes, adopter une alimentation saine et équilibrée, pratiquer une activité physique régulière…
Plusieurs traitements naturels peuvent également aider à améliorer une mauvaise circulation sanguine. Une contention veineuse peut aussi être prescrite : sous forme de bandes élastiques ou de bas à enfiler, elle facilite le retour veineux en comprimant les mollets. Dans certains cas, des segments de certaines veines superficielles atteintes peuvent être retirés (par voie chirurgicale, cryothérapie ou endo-laser).
Sources :
Fédération Française de cardiologie - Insuffisance veineuse les situations à risque
Ameli.fr - Jambes lourdes