Les varices, signe d’une insuffisance veineuse chronique

Épaisses et assez disgracieuses, les varices apparaissent suite à la dilatation anormale et permanente de certaines veines superficielles des jambes. Souvent précédées et accompagnées d’autres symptômes (sensation de jambes lourdes, crampes nocturnes, impatiences, gonflements des pieds et des jambes, eczéma ou ulcères…), elles sont le signe d’une mauvaise circulation du sang dans les veines superficielles des jambes (on parle aussi d’insuffisance veineuse chronique). Les veines peuvent perdre leur élasticité ou leur tonus, ou leurs valvules devenir défaillantes (ces petits clapets empêchent normalement le reflux sanguin). Le sang a alors du mal à remonter vers le cœur et stagne dans les veines des membres inférieurs. Les veines s’épaississent et se déforment, provoquant l’apparition de varices.

Les varices peuvent prendre la forme d’un réseau de vaisseaux sanguins apparents, minces et bleuâtres (parfois des petits filets rouges). Ces varicosités apparaissent notamment à l’intérieur des chevilles. Les varices peuvent aussi être des grosses veines tortueuses, bleutées et saillantes sous la peau des jambes (et parfois des cuisses).

On peut distinguer trois types de varices :

• les varices primaires : elles sont souvent héréditaires ;

• les varices secondaires : elles apparaissent généralement après un événement particulier (comme une thrombose veineuse profonde ou un traumatisme au niveau de la jambe) ;

• les varices de grossesse : elles sont notamment dues aux changements hormonaux qu’implique une grossesse, et/ou à la pression exercée par l’utérus et le fœtus sur les veines qui parcourent la zone du bassin. Les varices de grossesse sont les seules qui disparaissent ou régressent spontanément, généralement dans les six mois qui suivent l’accouchement.

Pourquoi faut-il traiter les varices ?

En plus d’être assez disgracieuses et parfois douloureuses, les varices sont généralement le signe d’une insuffisance veineuse chronique. Or, ce trouble de la circulation sanguine est une maladie chronique qui peut s’aggraver, ou être à l’origine de certaines complications. Les varices peuvent par exemple évoluer et provoquer l’apparition d’œdèmes ou de lésions cutanées persistantes (ulcères variqueux). L’insuffisance veineuse peut aussi engendrer une autre complication grave : la phlébite, ou thrombose veineuse.

Lorsque le sang stagne dans les jambes (stase), un caillot peut se former et se développer dans une veine (du mollet, en général). S’il apparaît dans une veine du réseau superficiel (entre la peau et les muscles), il s’agit d’une paraphlébite (ou phlébite superficielle), aux conséquences généralement bénignes. Mais le caillot sanguin peut aussi se former au niveau d’une veine profonde, dans les muscles : on parle alors de thrombose veineuse profonde, ou de phlébite profonde. Ce caillot peut ensuite se détacher, migrer vers les poumons et présenter un risque d’embolie pulmonaire (une complication mortelle). Cette complication reste heureusement rare en cas de varices, celles-ci touchant les veines superficielles des jambes.

Les varices peuvent aussi se rompre, provoquant alors une hémorragie parfois impressionnante (avec un saignement en jet). La rupture peut être spontanée, ou provoquée par un choc ou un traumatisme. Si cela reste plus rare, le saignement de la varice peut aussi se faire sous la peau, avec la formation d’un hématome (bleu).

Quand consulter ?

Pour éviter ces complications, il est recommandé de consulter son médecin dès l’apparition des premières varices ou d’autres signes d’insuffisance veineuse (une jambe gonflée, une surface de peau très pâle ou anormalement brune…). Il faut aussi se rendre rapidement chez le médecin en présence de certains symptômes : un cordon rouge, chaud et douloureux sur l’une des jambes, une douleur intense ou un œdème au niveau d’une jambe, le saignement abondant d’une varice, une plaie ouverte sur l’une des jambes (ou au niveau du pied), un hématome important sur la jambe…

Après avoir étudié les différents symptômes, l’aspect des varices et leurs éventuelles complications, le médecin traitant oriente son patient vers un phlébologue (médecin vasculaire spécialiste des troubles de la circulation veineuse). La réalisation d’un écho-doppler veineux permet d’observer les veines de la jambe, de confirmer le diagnostic et de mesurer l’étendue des varices, pour ensuite envisager le meilleur traitement.

Quels sont les traitements mis en place en cas de varices ?

Si l’insuffisance veineuse chronique ne se guérit pas, ses symptômes peuvent néanmoins être pris en charge, soulagés et améliorés. Plusieurs traitements sont ainsi envisageables en cas de varices. La décision est prise par le médecin phlébologue, après concertation avec le chirurgien et le patient. Souvent conservateur, le traitement peut aussi consister à détruire ou à retirer la veine touchée.

La contention veineuse

Le traitement des varices repose souvent sur une mesure conservatoire. En effet, pour éviter les complications des affections veineuses chroniques et prévenir l’apparition de nouvelles varices, le médecin prescrit généralement le port de bas de contention. Dispositif médical, la contention veineuse consiste à appliquer une forte pression sur les membres inférieurs (jambes et/ou cuisses), pour stimuler la circulation sanguine et le retour veineux. Elle permet d’améliorer plusieurs symptômes (sensation de jambes lourdes, œdèmes, troubles cutanés) et d’éviter certaines complications (ulcères variqueux, phlébites).

Composés d’une matière très élastique, les bas de contention permettent d'exercer une pression dégressive sur les jambes : elle est très élevée au niveau de la cheville, diminuant ensuite progressivement jusqu’en haut de la jambe (ou de la cuisse). Ils sont portés le jour et retirés la nuit. Prescrits par un médecin, les bas ou les collants de contention doivent être confortables, et correspondre parfaitement à la morphologie du patient. Ils sont donc proposés en pharmacie en plusieurs modèles, tailles et classes (pour homme ou pour femme, en bas jarret, en bas-cuisses, en collants ou en hémi-collants, de classe 1, 2, 3 ou 4 selon le niveau de pression exercé…). Pour bien choisir le dispositif de compression veineuse, le pharmacien réalise plusieurs mesures (mesure de la cheville le matin, pointure, mesure du tour de mollet). Et c’est le médecin qui détermine la classe de contention à utiliser (pour le traitement des varices, il a généralement recours à des bas de classe II ou III).

La destruction des varices

En cas de varices, le médecin peut aussi prescrire plusieurs traitements qui consistent à détruire les veines atteintes.

Les injections ou les traitements au laser

La sclérose des varices (ou sclérothérapie) consiste à injecter un produit irritant à différents endroits de la varice (un liquide ou une mousse), pour stabiliser la maladie veineuse chronique. Le produit entraîne une réaction inflammatoire, qui fait à terme disparaître la varice. Efficace pour les petites varices localisées, ce traitement est réalisé au cabinet médical, avec ou sans guidage échographique. Il ne nécessite aucune anesthésie et permet de traiter les nouvelles varices lorsqu’elles se développent. La sclérothérapie peut néanmoins être responsable de certains effets secondaires : plusieurs symptômes post-traitement doivent donc amener à consulter en urgence (tachycardie, palpitations cardiaques, douleurs thoraciques, toux, perte de connaissance, migraine, troubles de la vue ou de la parole…).

Le traitement endovasculaire des varices des jambes repose quant à lui sur l’application d’une énergie convertie en chaleur, à l’intérieur de la veine variqueuse. On parle aussi de traitement endoveineux thermique des varices. La chaleur provoque l’occlusion de la veine, et bloque la circulation du sang. Deux techniques permettent de produire l’énergie qui est convertie en chaleur : la radiofréquence et le laser (avec un faisceau lumineux continu, hautement focalisé et de haute intensité). Ces traitements sont réalisés au bloc opératoire, sous anesthésie locale et guidage échographique. Les complications sont peu fréquentes, et généralement mineures.

La chirurgie

Consistant à retirer les veines superficielles malades, plusieurs types de traitements chirurgicaux peuvent être envisagés en cas de varices. Ils permettent de soulager les symptômes et d’éviter les complications, mais ne préviennent pas l’apparition de futures varices. Le chirurgien peut avoir recours à différentes techniques :

• une crossectomie : le chirurgien réalise une ligature à l’endroit où la veine variqueuse rejoint le réseau veineux profond, via une petite incision au niveau du pli de l’aine ;

• un stripping : cette technique chirurgicale consiste à sectionner la veine variqueuse à ses deux extrémités, puis à la retirer grâce à un « stripper » introduit à l’intérieur de la veine. On parle aussi d’éveinage ;

• une phlébectomie : le chirurgien réalise des petites incisions le long de la varice, et introduit un petit crochet pour retirer les segments réséqués. Parfois associée au stripping, cette intervention permet de retirer des varices superficielles.

Et les médicaments ?

Des médicaments veinotoniques et des extraits de plantes peuvent être utilisés dans le traitement des varices, pour soulager ou améliorer certains symptômes de l’insuffisance veineuse chronique (sensation de jambes lourdes, impatiences…). Leur efficacité n’est néanmoins pas démontrée, et ils n’ont aucune action sur l’évolution et le développement des varices.

Bon à savoir : ces médicaments ne peuvent pas remplacer le port d’un dispositif de contention veineuse, ni se substituer à l’adoption de bonnes mesures hygiéno-diététiques au quotidien.

Sources :

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/varices-jambes/consultation-traitement

https://www.vidal.fr/maladies/coeur-circulation-veines/varices/traitements.html

https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-cardiaques-et-vasculaires/maladies-veineuses/varices

https://www.quechoisir.org/conseils-sante-comment-traiter-les-varices-n55373/