Les traitements mis au point à ce jour ne permettent malheureusement pas encore de guérir la spondylarthrite. L’objectif est d’améliorer la qualité de vie et d’éviter l’installation d’un handicap.
Si les médicaments constituent la base du traitement, sport et kinésithérapie sont également essentiels !
1) Les traitements médicamenteux
Les anti-inflammatoires non stéroidiens (AINS) (aspirine, ibuprofène…)
Ils restent les médicaments les plus efficaces pour la gestion de la douleur. Le choix de la molécule diffère d’un patient à l’autre. Les patients en essaient souvent plusieurs pour trouver celle qui les aide le plus.
Cependant, les anti-inflammatoires comportent des risques au niveau digestif. Ils peuvent notamment entraîner des ulcères de l’estomac et du duodénum.
En outre, certains patients peuvent souffrir de maladies digestives associées à la spondylarthrite (comme la maladie de Crohn par exemple), qui constituent une contre-indication à la prise d’anti-inflammatoires.
Certaines études ont montré que les anti-inflammatoires pourraient aussi contribuer à freiner la production osseuse, s’ils sont pris en continu. Mais ces résultats doivent encore être confirmés. Le rapport risque/bénéfice n’est pas encore assez favorable que pour recommander une prise en continu.
Les antidouleurs non inflammatoires (paracétamol, tramadol…) peuvent être utilisés mais ils sont généralement moins efficaces. S’ils ne font pas d’effet, il ne sert donc à rien d’escalader dans les doses, il faut se tourner vers les AINS.
Les corticoïdes sont rarement indiqués en cas de spondylarthrite, à part en injection locale, pour soulager temporairement une douleur. L’effet dure environ 3 ou 4 semaines.
Ces injections sont parfois proposées en cas de sacro-iliite, d’arthrite ou parfois d’enthésites.
Les biothérapies, en deuxième intention
Si la maladie reste active malgré la prise d’anti-inflammatoires, il faut se tourner vers un autre type de traitement : les biothérapies.
Pour y avoir accès, il faut avoir essayé au moins deux types d’anti-inflammatoires différents à bonne dose, pendant au moins trois mois.
Contrairement aux médicaments classiques, les biothérapies ne sont pas issues de la chimie de synthèse mais fabriquées à partir d’organismes vivants : des anticorps de souris transformés pour être compatibles avec le corps humain.
Les biothérapies prescrites en cas de spondylarhrite sont les anti-TNF alpha. Ces anticorps sont dirigés contre les TNF Alpha, des protéines qui interviennent dans la cascade inflammatoire. En bloquant les TNF alpha, on bloque donc l’inflammation.
Ces traitements sont administrés par injection, soit intraveineuse, soit sous-cutanée.
Malheureusement, trois patients sur dix ne répondent pas aux anti-TNF alpha. Peut-être parce que d’autres protéines jouent un rôle majeur dans l’inflammation. Dans le cas de la spondylarthrite (à la différence de la polyarthrite), il n’existe toutefois pas encore de biothérapies qui s’attaquent à d’autres cibles que les TNF-alpha. Mais elles sont à l’étude.
2) Sport et kinésithérapie : à ne pas négliger !
Renforçant la musculature, la kinésithérapie et l’activité physique en général sont essentielles pour maintenir un maximum de mobilité et de souplesse. Elles contribuent en outre à réduire la douleur. Elles sont pourtant souvent négligées !
À coté des traitements médicamenteux, l’hygiène de vie est fondamentale : bouger, manger sainement, surveiller sa ligne pour ne pas alourdir le poids sur les articulations et arrêter de fumer…
Autant d’éléments clés pour lutter contre la maladie et sur lesquels il est possible d’agir !
À lire aussi
La spondylarthrite
Rhumatismes inflammatoires chroniques : à l’assaut du Mont Blanc !
Source
Interview du Dr Laure Tant, rhumatologue.