Comment se manifestent les troubles musculo-squelettiques ?
Pouvant toucher tous les tissus mous qui se situent entre les articulations, les troubles musculo-squelettiques provoquent des symptômes variés, qui apparaissent de manière progressive. Souvent dûs à de mauvaises conditions de travail, les TMS touchent particulièrement le dos et les membres supérieurs.
La sollicitation excessive de certaines articulations
En général, les TMS résultent d’un déséquilibre entre les capacités du corps et les efforts physiques qui lui sont demandés, avec une hyper sollicitation des tissus mous des articulations. Ils peuvent ainsi affecter les muscles, les tendons et les gaines tendineuses, les ligaments des articulations, mais aussi les nerfs, les vaisseaux sanguins, les capsules articulaires et les bourses séreuses (les poches qui contiennent le liquide articulaire).
S’ils peuvent être provoqués par la pratique de certaines activités sportives ou de loisirs (bricolage ou jardinage, par exemple), les TMS sont souvent dûs à de mauvaises conditions de travail. Ces troubles peuvent être causés par l’adoption de mauvaises postures, ou par la réalisation d’efforts trop intenses, trop longs ou trop souvent répétés…
D’autres facteurs peuvent également favoriser, aggraver ou entretenir les troubles musculo-squelettiques (l’âge, la fragilité psychologique et physique de la personne, un environnement de travail inadapté, un travail monotone, une mauvaise organisation, un manque de reconnaissance ou des relations sociales détériorées…). Aujourd’hui, les troubles musculo-squelettiques touchent plus particulièrement certains secteurs professionnels (les secteurs du bâtiment et des travaux publics, de l’agroalimentaire, du transport et de la logistique, de l’industrie métallurgique, de la propreté, du commerce, de l’aide et des soins à la personne).
Des symptômes variés, qui évoluent progressivement
Les symptômes des troubles musculo-squelettiques se manifestent en général au niveau du dos (lombalgies, syndrome tensionnel de la nuque) ou des membres supérieurs (maladie de De Quervain, syndrome de Raynaud, syndrome du canal carpien, tendinopathie de la coiffe des rotateurs de l’épaule, épicondylite latérale au coude…). Même si cela reste plus rare, les TMS peuvent aussi affecter les membres inférieurs (hygroma du genou, paralysie des muscles releveurs du pied, arthrose du genou, tendinopathies achilléennes…).
Les TMS peuvent provoquer l’apparition de différents symptômes : des douleurs musculo-squelettiques plus ou moins intenses, durables et diffuses, une raideur articulaire, une faiblesse musculaire, des bruits articulaires et une perte d’amplitude de mouvement. En cas d’inflammation, l’articulation peut aussi être enflée, chaude et sensible, avec parfois une peau rouge et enflammée.
Les symptômes des troubles musculo-squelettiques s’installent de manière progressive. Au début, ils se manifestent pendant l’activité physique (douleurs et gêne fonctionnelle, avec une perte de mobilité ou de force), et disparaissent au repos. Les symptômes surviennent ensuite de plus en plus tôt au cours de l’activité physique, et mettent de plus en plus de temps à disparaître au repos. S’ils ne sont pas pris en charge, les symptômes continuent à évoluer, et les troubles musculo-squelettiques s’aggravent. Les douleurs et les raideurs deviennent chroniques et persistantes (même au repos), et certains mouvements deviennent difficiles (voire impossibles) à réaliser.
Pourquoi est-il important de prévenir l’apparition des troubles musculo-squelettiques ?
Pouvant toucher tous les tissus mous péri-articulaires, au niveau du dos, des membres supérieurs et des membres inférieurs, les troubles musculo-squelettiques peuvent devenir particulièrement handicapants au quotidien. D’autre part, les symptômes des TMS peuvent parfois être difficiles à soulager. Il est donc important de tout faire pour prévenir leur apparition.
Des troubles particulièrement handicapants
Lorsque les symptômes s’installent, les douleurs musculo-squelettiques, la raideur articulaire et la faiblesse musculaire rendent difficiles certains mouvements, au travail et dans la vie quotidienne. Or, si les TMS ne sont pas pris en charge, ils ont tendance à récidiver, à s’aggraver et à devenir chroniques. Certains gestes simples deviennent alors impossibles à réaliser, et les TMS deviennent de plus en plus handicapants. À cause de ces pertes fonctionnelles, la personne qui souffre de TMS ne peut plus travailler, ni réaliser seule certaines tâches du quotidien. Sa qualité de vie se détériore et son état mental peut se dégrader.
Il est donc indispensable de prendre en charge les troubles musculo-squelettiques, dès l’apparition des premiers symptômes. Pour cela, il suffit de consulter son médecin traitant. Pour confirmer le diagnostic de TMS, il procède à un interrogatoire précis et à un examen physique complet. Si les symptômes correspondent aux symptômes mentionnés dans l’un des tableaux des maladies professionnelles, et aux travaux susceptibles de les provoquer, le TMS peut être reconnu comme une maladie professionnelle. Le travailleur doit faire la demande de reconnaissance auprès de sa CPAM (Caisse primaire d'assurance maladie) ou de sa MSA (Caisse de mutualité sociale agricole), en joignant le certificat rédigé par son médecin.
Des symptômes difficiles à soulager
Le traitement des TMS repose sur la prise en charge des symptômes. Or, même s’ils sont détectés suffisamment tôt, ils sont parfois difficiles à soulager. Le médecin peut prescrire des médicaments antalgiques (paracétamol ou anti-inflammatoire non-stéroïdien), à prendre dès l’apparition des douleurs. Il peut aussi prescrire l’immobilisation de l’articulation douloureuse et enflammée, des infiltrations (injection de corticoïdes pour soulager la douleur), et parfois même une intervention chirurgicale (opération du canal carpien, par exemple). D’autres thérapies sont parfois conseillées (massages, séances de rééducation, physiothérapie…).
Mais le meilleur moyen de traiter les troubles musculo-squelettiques est de supprimer les facteurs qui favorisent l’apparition des symptômes. Pour éviter les douleurs, le médecin peut par exemple prescrire l’arrêt de certains gestes de force, de certaines postures ou des tâches répétitives au travail, qui sont à l’origine des troubles musculo-squelettiques. Les mouvements qui ne sont pas douloureux peuvent continuer à être effectués. Dans certains cas, le médecin prescrit un arrêt de travail complet. En parallèle, un suivi médical est mis en place : il permet notamment d’évaluer la capacité de la personne à reprendre son activité professionnelle (lors d’une visite de pré-reprise). Le retour au travail peut supposer certains ajustements du poste, l’aménagement des horaires ou un reclassement professionnel.
La prévention : le meilleur moyen de lutter contre les troubles musculo-squelettiques
Adopter certains gestes simples au quotidien permet d’éviter l’apparition ou l’aggravation des troubles musculo-squelettiques. Mais la prévention passe surtout par l’évaluation et la réduction des facteurs de risque, dans le cadre professionnel.
Adopter les bonnes postures au quotidien
Le premier conseil de prévention en matière de troubles musculo-squelettiques est simple : il faut toujours adopter les postures les moins contraignantes pour les muscles sollicités ! Et ce conseil doit être appliqué au quotidien, au travail comme à la maison. Pour cela, il faut éviter de malmener ses muscles et ses articulations : ne pas se contorsionner pour réaliser un geste simple, prendre le temps de bien se positionner avant de porter ou de déplacer une charge lourde (le dos droit, les jambes pliées), et ne jamais forcer (toujours adapter le mouvement à sa condition physique).
Dans le cadre de son activité professionnelle, il est aussi essentiel de connaître les bons gestes et les bonnes postures à adopter. Si vous travaillez devant un ordinateur, en position assise pendant toute la journée, pensez par exemple à vous lever régulièrement et à détendre vos jambes. Si votre activité consiste à décharger, à porter et à déplacer des matériaux, essayez de diminuer la masse des objets déplacés, ou le nombre de manutentions par jour. Si vous travaillez en position courbée ou avec les bras au-dessus des épaules, pensez à garder le corps en position verticale, et les bras près du corps.
Il est enfin recommandé de faire de sport de manière régulière, pour entretenir sa force musculaire et la souplesse de ses articulations.
S’assurer de l’implication de l’entreprise
La prévention des troubles musculo-squelettiques nécessite également l’implication de tous les acteurs de l’entreprise, privée ou publique (l’employeur et les salariés, les représentants du personnel, les services de santé au travail, et les services de prévention des risques professionnels si nécessaire). L’entreprise doit agir sur tous les facteurs qui favorisent les TMS.
Pour cela, les situations qui présentent des risques de TMS au sein de l’entreprise doivent d’abord être identifiées. Une fois ce diagnostic effectué, plusieurs solutions doivent être mises en place : la réduction des contraintes, l’aménagement de certains postes de travail (pour plus d’ergonomie), la réorganisation de la production et le suivi régulier de toutes ces nouvelles actions. Les gestes répétés peuvent par exemple être diminués, et des micro-pauses de récupération peuvent être instaurées. Il est aussi possible d’améliorer l’environnement de travail (en changeant l’éclairage ou en adaptant la température, par exemple), et d’adapter les outils et les équipements utilisés. Ces mesures doivent ensuite être évaluées de manière régulière, pour pouvoir être adaptées si nécessaire.
Sources :
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/tms
https://www.inrs.fr/risques/tms-troubles-musculosquelettiques/prevention.html