Qu’est-ce que la scoliose ?
Notre colonne vertébrale n’est pas « droite ». Elle est légèrement courbée à certains endroits afin de répartir le poids du corps et nous permettre de nous tenir debout.
Chez certains enfants, la colonne vertébrale ne suit toutefois pas cette légère courbure naturelle. Elle dévie dans les trois plans de l’espace (vers l’avant ou l’arrière ; le haut ou le bas ; la gauche ou la droite) : c’est la scoliose.
La forme la plus fréquente est la scoliose idiopathique qui touche 2 % des adolescents, et plus particulièrement les filles.
Le principal symptôme ? La déviation de la colonne. Il s’agit d’ailleurs souvent du seul signe ! La scoliose n’empêche pas la personne touchée d’effectuer certains mouvements et n’affecte pas la mobilité. Elle n’occasionne pas non plus de douleurs dans la très grande majorité des cas.
Causes de la scoliose : un terrain génétique
La scoliose est plus fréquente dans certaines familles que dans d’autres. Et pour cause, des prédispositions génétiques sont souvent présentes.
Bien qu’on n’en connaisse pas précisément la cause, on sait que la scoliose idiopathique de l’adolescent est liée à un défaut chromosomique qui perturbe indirectement le fonctionnement de la mélatonine, une hormone impliquée dans la régulation de nos rythmes biologiques et dans la croissance.
Une scoliose peut également, dans de plus rares cas, être consécutive à d’autres maladies, neurologiques notamment, le syndrome de Marfan ou l’infirmité motrice cérébrale, par exemple.
La scoliose : une maladie évolutive
Toutes les scolioses ne sont pas évolutives. On considère toutefois que chez un enfant de 13 ans dont la déviation de la colonne est supérieure à 20 degrés (scoliose moyenne ou sévère), elle continuera de s’aggraver à coup sûr.
La scoliose évolue dans la majorité des cas durant la période de croissance, c’est-à-dire jusqu’aux alentours de 16 ans, puis plus lentement jusque 20 ans.
Son évolution se poursuit également une fois atteint l’âge adulte, puisque nos os se renouvellent tous les 7 ans en moyenne. Elle continue donc de progresser, à raison d’un demi-degré d’inclinaison supplémentaire par an, du fait de ce remodelage osseux.
À l’âge adulte, outre son aspect inesthétique, la scoliose peut provoquer des douleurs et des difficultés respiratoires dans les cas les plus graves. Elle peut également avoir un impact sur la vie professionnelle et causer des difficultés dans les professions qui sollicitent le dos, comme les infirmiers, par exemple.
Diagnostic et prise en charge précoce de la scoliose
Il est donc primordial de dépister la scoliose au plus tôt afin de pouvoir la prendre en charge au plus vite et freiner, voire stopper son évolution.
Le test d’Adams permet de la repérer et de la diagnostiquer. L’enfant joint les mains et se penche en avant, tête en bas et jambes tendues. Si en se plaçant derrière l’enfant, on constate qu’une bosse (gibbosité) se forme du côté gauche ou droit du thorax, il s’agit bien d’une scoliose.
Des radiographies permettent ensuite de mesurer l’importance de la déviation, de suivre son évolution et d’adapter au mieux le traitement orthopédique par corset.
Traitements de la scoliose : corset, chirurgie, kinésithérapie…
Le traitement de la scoliose consiste généralement en une prise en charge orthopédique.
Le principe ? L’enfant porte un corset réalisé sur mesure qui soutient et redresse sa colonne vertébrale. On guide la croissance du dos comme on le ferait pour un arbre avec un tuteur. Le port d’un corset permet donc d’éviter que la déviation ne s’aggrave.
Il existe différents types de corset. Certains modèles ne sont portés que la nuit – au moment où la mélatonine est secrétée et où la croissance s’effectue –, d’autres doivent également être portés en journée.
Dans certains cas, le port d’un plâtre ou d’un corset fixe peut être nécessaire pendant une période variant de 4 semaines à 4 mois afin de permettre aux ligaments qui soutiennent le dos de reprendre une taille normale.
Une intervention chirurgicale peut également être nécessaire. Elle consiste alors en la pose de tiges de métal sur la colonne vertébrale pour la stabiliser et éviter l’aggravation.
La kinésithérapie – toujours prescrite en complément – permet de consolider le dos, de renforcer les muscles qui le soutiennent et d’éviter un maximum l’évolution de la scoliose.
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Source
Interview du Dr Jean Claude de Mauroy, médecin orthopédiste au Centre européen de la colonne vertébrale de la Clinique du Parc à Lyon.