Qu’est-ce qu’une tendinite ?
Maladie douloureuse des tendons, la tendinite est généralement due à des mouvements répétés, et à une sollicitation excessive des tendons.
Une atteinte dégénérative du tendon
Reliant les muscles aux os, les tendons permettent de réaliser des mouvements : ils transmettent la contraction des muscles au squelette. Ils sont également entourés de membranes qui contiennent des récepteurs nerveux, et transmettent des informations au cerveau. Les tendons permettent ainsi de garder l’équilibre et une bonne perception de son corps dans l’espace.
Les tendons sont constitués de fibres qui forment des faisceaux et des super-faisceaux, alignés dans le sens de la longueur. Peu vascularisées, ces structures fibreuses contiennent plusieurs substances (du collagène, notamment) et une grande quantité d’eau (environ 70 %). Résistants et élastiques, les tendons sont en constante régénération : les anciennes fibres disparaissent régulièrement, laissant place aux nouvelles.
Contrairement à ce que son nom en « -ite » semble indiquer, la tendinite n’est pas une atteinte inflammatoire, mais dégénérative du tendon (il n’y pas de véritable « inflammation », sauf lorsque la gaine du tendon est enflammée). C’est pourquoi on parle aujourd’hui plus volontiers de tendinopathie. Cette maladie du tendon survient essentiellement à la suite de gestes répétitifs ou de chocs répétés (« micro-traumatiques »), lorsque les tendons ne sont pas assez résistants ou entraînés. Et tous les tendons peuvent être concernés.
Quelles causes ?
Atteintes dégénératives, les tendinopathies se manifestent lorsque les tendons sont fatigués ou usés. Elles sont ainsi souvent dues à des gestes répétitifs, à des contraintes répétées ou à des efforts trop longs, qui sollicitent trop les tendons. Peu entraînés, fragilisés par une maladie ou mal préparés, les tendons s’endommagent : les fibres enflent, le tendon s’épaissit et le liquide synovial (qui permet leur lubrification) se modifie. Le tendon ne peut plus coulisser de manière optimale dans sa gaine : les frottements provoquent alors l’apparition de douleurs (et parfois d’autres symptômes).
Si la cause des douleurs n’est pas toujours identifiée, les tendinites surviennent généralement chez les personnes qui ne sont pas bien préparées à un effort physique inhabituel (après une longue séance de jardinage pendant le week-end, par exemple). L’atteinte du tendon peut aussi être due à un entraînement excessif, à un mauvais échauffement ou à l’utilisation d’un matériel inadapté. L’âge et le sexe sont aussi des facteurs de risque : cette maladie est un peu plus fréquente après 40 ans (les tendons se fragilisent et perdent de leur élasticité), et chez les femmes. La morphologie peut enfin être en cause (pieds tournés vers l’intérieur ou l’extérieur, posture asymétrique…).
Parmi les autres causes et facteurs de risque, on retrouve : certaines maladies qui fragilisent les tendons (les infections dentaires, le diabète, la maladie de Lyme, l’obésité, l’excès de cholestérol ou d’acide urique dans le sang…), le tabagisme, la prise de certains médicaments (antibiotiques, statines, anabolisants…), la déshydratation…
Comment reconnaître une tendinopathie ?
La tendinite peut toucher plusieurs parties du corps. Elle provoque des symptômes douloureux, généralement faciles à identifier.
Des localisations variées
Certains tendons sont plus sensibles à ce type de lésion. Il est ainsi possible de souffrir d'une tendinite au niveau du bras (près du biceps), de la cheville, du dessus du pied, de la hanche, du pouce ou de la main... Mais les douleurs apparaissent la plupart du temps au niveau :
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du coude : la tendinite du coude étant très fréquente chez les personnes qui pratiquent ce sport, on parle souvent de « tennis elbow ». L’atteinte du coude peut aussi être favorisée par des activités de bricolage ou de jardinage (taille de haie, manipulation d’un sécateur ou d’une foreuse), ou encore par l’utilisation d’une souris d’ordinateur. Cette atteinte est aussi fréquente chez certaines professions (chez les caissières, chez les personnes qui font beaucoup de repassage…) ;
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du tendon d’Achille : provoquant des douleurs à l’arrière du talon, elles sont souvent liées à la pratique de la course à pied et / ou au port de chaussures inadaptées pour ce sport (des chaussures trop plates, sur un sol dur) ;
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de l’épaule : ces tendinopathies touchent l’ensemble des tendons situés au niveau de l’épaule, aussi désignés sous le terme de « coiffe des rotateurs ». Ces tendons permettent de bouger, tourner et maintenir l’épaule en place. Cause la plus courante des douleurs à l’épaule, la tendinite est souvent liée à des mouvements répétés au niveau du haut du corps : la peinture d’un plafond, le lavage de fenêtres en hauteur, certains sports (tennis, volley-ball…) ;
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du genou : on parle aussi de tendinites rotuliennes. Elles sont généralement favorisées par les sports où l’on est amené à courir et surtout à sauter, comme l’athlétisme, le basket-ball, le handball…
Des symptômes douloureux
Le principal symptôme d’une tendinite est l’apparition d’une douleur au niveau du tendon. La douleur peut se manifester au toucher et à la palpation du tendon, à l’étirement du tendon ou à la contraction du muscle (qui met le tendon sous tension). Il arrive aussi que le tendon gonfle et chauffe.
La douleur est plus ou moins intense. La classification de Blazina permet de distinguer 4 stades de gravité des tendinopathies :
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Au stade 1, la douleur survient après un effort, mais disparaît au repos.
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Au stade 2, la douleur se manifeste pendant l’effort physique.
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Au stade 3, la douleur est continue (pendant l’effort et après), allant jusqu’à gêner le quotidien.
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Une tendinopathie de stade 4 correspond à la rupture du tendon.
Quand consulter ?
Si la tendinite s’installe et n’est pas correctement prise en charge, certaines complications peuvent se manifester. La douleur peut devenir très vive, ou chronique (le tendon reste fragilisé à long terme, et l’articulation devient moins flexible et moins mobile). Un dépôt calcique peut aussi se former autour du tendon : en plus d’être douloureuse, l’articulation devient fragile et raide. Une tendinopathie du poignet mal soignée peut aussi entraîner un syndrome du canal carpien.
Il faut donc réagir dès l’apparition des premiers symptômes. Si la douleur de la tendinopathie reste modérée, il est possible de se soigner seul, à l’aide de mesures simples. Il faut en revanche consulter un médecin lorsque les douleurs sont particulièrement vives ou que l’articulation est difficile à bouger, ou si aucune amélioration n’est notée après deux jours de mise au repos du tendon. Il faut aussi consulter rapidement si les symptômes surviennent pendant ou après un traitement médicamenteux (antibiotiques ou corticoïdes).
Pour confirmer le diagnostic de tendinopathie, le médecin réalise un examen clinique. Si la tendinite persiste, il peut avoir recours à des examens d’imagerie : une échographie permet par exemple de déceler d’éventuelles anomalies : un épaississement du tendon, la présence de fissures ou de dépôts de calcaire (micro-calcifications), une déchirure totale du tendon… Le médecin peut aussi demander une IRM. Il peut ensuite prescrire le traitement le plus adapté.
Comment traiter une tendinopathie ?
Avant même d’avoir identifié la cause de l’atteinte, il faut systématiquement mettre le tendon au repos. Plusieurs types de traitements peuvent ensuite être mis en place. Mais il ne faut pas oublier que la guérison d'une tendinopathie est parfois longue (jusqu'à 6 mois).
Comprendre la cause
Il faut toujours rechercher la cause de la tendinopathie. Par exemple, chez une personne qui pratique la course à pied et souffre d’une atteinte au niveau du tendon d’Achille, il est important de vérifier la qualité des chaussures. Il est aussi possible de vérifier si une jambe est plus courte que l’autre, ce qui expliquerait la sollicitation excessive d’un tendon lors de la pratique. Le port d’une semelle orthopédique (orthèse) peut alors aider à prévenir les lésions ultérieures.
Il faut également exclure une éventuelle cause médicamenteuse : la cortisone et certaines classes d’antibiotiques peuvent en effet provoquer des tendinopathies.
La mise au repos du tendon
Dès les premiers signes, il faut mettre le tendon au repos et cesser l’activité à l’origine des douleurs, pour lui laisser le temps de cicatriser. Mais une mise au repos totale est parfois difficile... Il faut néanmoins veiller à adopter les meilleures positions possibles (par exemple, en manipulant un outil avec les bras légèrement fléchis, et non tendus). Si les douleurs sont liées à un travail de bureau, il faut essayer de manipuler sa souris d’ordinateur avec le bras relâché, à l’horizontale.
Pour éviter de mobiliser le tendon, il est aussi possible de l’immobiliser à l’aide d’un bandage élastique ou d’une attelle. Le froid peut également aider à apaiser et à soulager la douleur.
La kinésithérapie
La rééducation fonctionnelle fait partie des principaux traitements des tendinites. En kinésithérapie, certaines techniques d’étirement du tendon permettent en effet de stimuler les cellules, pour favoriser la régénération des fibres du tendon. Les séances de rééducation sont programmées sur une période de trois à six mois.
Les ondes de choc, qui consistent à appliquer des petits coups répétés sur la zone atteinte (via un « pistolet »), donnent également de bons résultats dans le traitement des tendinopathies.
Les traitements médicamenteux
En cas de douleur importante, le médecin peut prescrire des médicaments antalgiques ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Dans certains cas, il peut avoir recours à une infiltration (injection d’un anti-inflammatoire dans la zone douloureuse).
Si la tendinite persiste, il est aussi possible d’effectuer un prélèvement de plaquettes sanguines chez le patient, pour ensuite les réinjecter directement dans le tendon. Cette technique (PRP - plasma riche en plaquettes) permet de favoriser la régénération du tendon.
Le recours à la chirurgie est rare.
Sources :
https://www.vidal.fr/maladies/appareil-locomoteur/tendinite.html