Définition
On parle de cholécystite lorsqu’il y a une inflammation de la vésicule biliaire, due à la présence de calculs. La vésicule biliaire est l’organe situé en dessous du foie. C’est un petit « sac », qui stock la bile produite par le foie. Cette dernière favorise une bonne digestion, notamment en cas de repas copieux. En effet, la bile permet essentiellement de digérer les graisses et l’alcool.
La présence de calculs biliaires est loin d’être rare : on estime qu’environ 10 % de la population présente des calculs au niveau de la vésicule. Néanmoins, ces calculs n’entraînent pas nécessairement une gêne ou une douleur importante. Seul 1 % de la population doit être opéré suite à une cholécystite.
Comment se forment les calculs ?
Lorsque la paroi de la vésicule est altérée, la bile stagne, se concentre et finit par former des cristaux. En s’agrégeant les uns aux autres, ils forment alors des « pierres au foie » (lithiases biliaires), qui peuvent mesurer jusqu’à 7 ou 8 cm.
Ces calculs sont composés, en proportions variables d’une personne à l’autre, de cholestérol, de calcaire et de sels biliaires. Ils peuvent provoquer l’obstruction du canal cystique, par lequel la bile s’évacue normalement.
La vésicule va alors gonfler, s’enflammer et provoquer une douleur intense : c’est ce qu’on appelle la cholécystite aiguë. La vésicule peut également devenir le siège d’une infection : en effet, lorsque des lithiases se forment, les bactéries présentes dans la bile stagnent et prolifèrent.
Cholécystite aigüe : les facteurs de risque
La cholécystite peut toucher tout le monde. Pour autant, plusieurs facteurs peuvent favoriser la survenue de calculs biliaires :
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Le sexe
Les femmes sont plus à même de développer une cholécystite. Durant la grossesse la bile contient davantage de cholestérol, favorisant l’apparition de calculs. C’est d’autant plus vrai chez les femmes qui connaissent une perte de poids importante après la grossesse.
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L'âge
Au fil des années, le rythme de la vésiculaire biliaire a tendance à ralentir, et elle perd de sa motricité, favorisant la cristallisation de la bile. Ainsi, plus de 60 % des personnes âgées de plus de 80 ans en France sont concernées par les calculs biliaires.
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Le poids
Les personnes sujettes au surpoids, à des variations de poids importantes, ou suivant un régime hypercalorique présentent plus de risques de développer une cholécystite aigüe.
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La prise de médicaments
Les traitements contre l’hypertriglycéridémie ou à base d’œstrogènes peuvent jouer sur le fonctionnement de la vésicule biliaire.
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Une maladie chronique
Certaines maladies intestinales (Crohn), ainsi que le diabète et la mucoviscidose peuvent favoriser la formation de calculs.
Quels sont les symptômes ?
Si la cholécystite est aujourd’hui très bien prise en charge, elle peut se révéler très douloureuse. Parmi les symptômes qui doivent vous alerter :
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Colique hépatique : Il s’agit d’une douleur soudaine et intense, au creux de l’estomac ou sous les côtés. On évoque souvent la sensation de « coups de poignard » dans le ventre, qui irradie jusqu’au dos ;
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Un état de fatigue et de fébrilité
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Des nausées
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Une fièvre supérieure à 38,5
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Gêne digestive : une sensation de poids sur l’estomac après les repas
En présence de ces symptômes, une consultation médicale urgente est nécessaire.
Le diagnostic
Lorsque les symptômes de la cholécystite se présentent, le premier examen est une palpation de l’abdomen. Si la zone est douloureuse à la palpation, et que cette dernière entraîne des difficultés à inspirer, alors des examens complémentaires seront nécessaires.
Le diagnostic d’une cholécystite se fait généralement à partir d’une échographie, qui permet de confirmer la présence de calculs, un épaississement des parois de la vésicule, ou la présence de liquide autour de cette dernière. Une analyse de sang peut être réalisée en complément, pour mettre en évidence des signes biologiques d’inflammation et/ou d’infection.
Dans les cas de cholécystite aigüe, une IRM ou une endoscopie peuvent être effectuées, pour préciser le diagnostic et trouver le meilleur traitement.
Les traitements
Une fois le diagnostic confirmé, un premier traitement médicamenteux peut être proposé au patient afin de limiter les douleurs. Si les médicaments peuvent apaiser les symptômes, une guérison complète nécessite une intervention chirurgicale.
En effet, la chirurgie est le traitement de référence en cas de cholécystite aiguë. Elle consiste à enlever la vésicule biliaire, qui n’est pas un organe vital. Lorsque la cholécystite date de plus de trois jours, un traitement par antibiotique sera d’abord administré afin de neutraliser l’infection. L’opération sera pratiquée deux mois après. Si la cholécystite date de moins de trois jours, l’opération pourra être réalisée directement.
Aujourd’hui, l’opération se fait dans la grande majorité des cas par coelioscopie. Elle évite l’ouverture de la paroi abdominale : seule une petite incision est pratiquée afin d’introduire une mini-caméra et des instruments chirurgicaux très fins. Cette intervention courante donne de très bons résultats, prévient les récidives, et permet de limiter la durée de l’hospitalisation (ambulatoire) et de la convalescence.
Si une ablation de la vésicule biliaire est nécessaire, rassurez-vous : elle a un rôle secondaire dans le processus de digestion. L’ablation de la vésicule entraîne donc peu de conséquences dans la vie quotidienne. Comparé aux désagréments liés aux calculs, votre confort digestif en sera même généralement amélioré !
Les complications
Lorsque la cholécystite est prise en charge rapidement, une guérison est possible au bout de deux semaines. Cependant, si le diagnostic et la prise en charge se sont faits tardivement, des complications peuvent se produire.
Les principales complications de la cholécystite sont la migration des calculs dans la voie biliaire, le canal situé entre la vésicule et le duodénum. Ils entraînent alors une infection du canal : c’est l’angiocholite. La voie biliaire est également en contact avec le canal principal du pancréas, si le canal est infecté, l’infection peut remonter jusqu’au pancréas : on parle alors de pancréatite. Puisqu’aujourd’hui, les cas de cholécystite sont détectés tôt et bien pris en charge, ce type de complication est de plus en plus rare.
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Source
Interview du Dr Frédéric Pierard, chirurgien digestif