Inflammation de la vésicule biliaire, la cholécystite aiguë est généralement due à la présence de calculs biliaires. Elle est responsable de douleurs abdominales intenses, qui peuvent être soulagées par la prise de médicaments antalgiques. Le traitement d’une cholécystite aiguë passe ensuite par l’ablation de la vésicule biliaire, le plus souvent par laparoscopie.
Zoom sur les symptômes, les causes et le traitement de la cholécystite aiguë.
Qu’est-ce qu’une cholécystite ?
Une cholécystite est une inflammation de la vésicule biliaire, responsable de symptômes douloureux. Elle est souvent due à la présence de calculs, qui obstruent le canal vésiculaire. Explications.
Une inflammation de la vésicule biliaire
Petit organe en forme de poire, la vésicule biliaire fait partie de l’appareil digestif. Mesurant environ 10 centimètres de long, cette petite poche est située sous le foie (à droite). Sorte de réservoir, son rôle est de stocker la bile, un suc digestif qu’elle reçoit du foie. Au moment des repas, l’organisme a besoin de bile (pour digérer les graisses, notamment) : la vésicule biliaire se contracte et envoie une petite quantité de bile vers l’intestin grêle, via les canaux biliaires. La bile passe d’abord par le canal cystique, puis par le canal cholédoque (ou « voie biliaire principale »). Elle atteint ensuite le duodénum, le segment initial de l’intestin grêle.
La bile contient naturellement du cholestérol, des sels biliaires et d’autres substances. Or, il arrive que le cholestérol de la bile soit responsable de la formation de cristaux dans la vésicule biliaire : c’est ce que l’on appelle des calculs biliaires (ou « lithiases vésiculaires »). Ces calculs peuvent prendre la forme de petits grains de sable, ou se développer et atteindre la taille d’un véritable caillou. Dans la plupart des cas, ils ne provoquent aucun symptôme et passent inaperçus.
Mais pendant l’expulsion de la bile vers l’intestin, les calculs peuvent parfois se déplacer dans la vésicule. Si un calcul bloque le canal cystique, cela provoque alors une douleur importante (colique hépatique). Le calcul peut ensuite se déplacer à nouveau, et libérer le passage vers le canal cystique : la douleur disparaît. Mais si le canal reste obstrué pendant longtemps, la colique hépatique se complique. C’est l’apparition d’une cholécystite aiguë, avec une forte inflammation de la vésicule biliaire.
Pourquoi développe-t-on des calculs biliaires ?
Les problèmes de calculs biliaires sont assez fréquents, et plusieurs facteurs favorisent leur apparition. Les calculs sont en effet plus fréquents chez :
- les personnes âgées : après 70 ans, on estime que les calculs se développent chez environ 15 % des hommes et 30 % des femmes (allant jusqu’à atteindre 60 % des personnes de plus de 80 ans). Avec l’âge, la motricité de la vésicule biliaire diminue, ce qui a tendance à favoriser la formation de ces petits cristaux et dépôts sableux ;
- les femmes : les femmes sont plus sujettes aux calculs biliaires. La formation de calculs dans la vésicule biliaire est aussi favorisée par la grossesse, une période pendant laquelle la bile contient naturellement plus de cholestérol ;
- les personnes en surpoids : les calculs biliaires se développent plus facilement en cas de surcharge pondérale, et en cas de régime alimentaire hypercalorique trop gras, et / ou pauvre en fibres. L’apparition d’une lithiase peut aussi être favorisée par une perte de poids rapide et importante, ou par une longue période de jeûne (anorexie).
La prise de certains médicaments peut également être responsable de la formation de calculs biliaires. Parmi les médicaments en cause, on retrouve par exemple les contraceptifs à base d’œstrogènes ou les médicaments contre l’hypertriglycéridémie (taux élevé de triglycérides dans le sang). Plusieurs maladies peuvent enfin augmenter le risque de souffrir de lithiase vésiculaire (maladie de Crohn, diabète, mucoviscidose).
Des symptômes douloureux
Une cholécystite aiguë provoque l’apparition de plusieurs symptômes :
- une douleur abdominale intense et prolongée (colique hépatique) : apparaissant de manière soudaine, la douleur est localisée au niveau du quadrant supérieur droit de l’abdomen. Elle ne passe pas, augmente et atteint son pic au bout de 15 minutes à 1 heure. La douleur peut être accentuée par les mouvements de respiration profonde, et irradier jusque dans le dos ou sous l’omoplate droite. Au bout d’un certain temps, la douleur peut raidir les muscles abdominaux (du côté droit). Elle peut parfois devenir intolérable (c’est d’ailleurs ce symptôme qui amène à se rendre rapidement aux urgences) ;
- des nausées et des vomissements : fréquents, ils accompagnent la crise de douleur ;
- de la fièvre : souvent accompagnée de frissons, elle augmente progressivement et atteint plus de 38,5 °C.
Bon à savoir : chez les personnes âgées, les symptômes de la cholécystite ne sont pas toujours évidents à détecter. Elles peuvent simplement se sentir fatiguées ou faibles, perdre l’appétit ou souffrir de nausées et de vomissements. Face à ces symptômes, il est donc toujours recommandé de consulter.
Cholécystite aiguë, chronique ou alithiasique ?
En cas d’inflammation prolongée de la vésicule biliaire, on parle de cholécystite chronique. Cette pathologie est souvent due à des crises répétées de cholécystites aiguës, lorsque des calculs biliaires bloquent régulièrement le canal cystique. La maladie évolue à « bas bruit », avec des crises fréquentes de douleurs. Le traitement d'une cholécystite chronique lithiasique respose le plus souvent sur l'ablation de la vésicule biliaire.
Lorsque l’inflammation de la vésicule biliaire n’est pas due à la présence de calculs, on parle de cholécystiste alithiasique. Souvent très sévère, cette inflammation est provoquée par la présence de petites particules microscopiques dans la vésicule. Elle peut provoquer la gangrène ou la rupture de la vésicule. Elle survient souvent suite à une grosse intervention chirurgicale, en cas de déficit immunitaire ou de lésions graves (brûlures ou septicémie). Chez les enfants, elle peut être due à une infection (virale ou autre). Sans traitement, cette cholécystiste est souvent fatale.
Quand consulter ?
Le traitement d’une cholécystite aiguë passe généralement par l’ablation de la vésicule biliaire. En l’absence de prise en charge, plusieurs complications graves peuvent en effet survenir : une angiocholite (infection de la voie biliaire principale), une pancréatite (inflammation du pancréas), un abcès péri-vésiculaire (perforation de la paroi de la vésicule biliaire, avec épanchement de liquide purulent) ou une péritonite biliaire (infection du péritoine, si le contenu de la vésicule se déverse dans l’abdomen). Pour éviter ces complications sévères et l’installation d’une cholécystite chronique, il faut donc consulter en urgence dès l’apparition des symptômes (en se rendant chez son médecin traitant ou aux urgences).
Après avoir interrogé son patient sur ses symptômes (circonstances d’apparition et intensité de la douleur), le médecin palpe son abdomen. Pour confirmer le diagnostic de cholécystite aiguë, il a ensuite recours à des examens complémentaires. Une échographie abdominale est réalisée en urgence : elle permet d’observer la vésicule biliaire (avec un éventuel épaississement des parois), et de vérifier si elle contient des calculs. Dans certains cas, le médecin a recours à une écho-endoscopie : réalisée lors d’une endoscopie digestive haute, cette échographie permet d’observer de plus près la vésicule biliaire et le pancréas. Des analyses sanguines sont aussi réalisées, pour confirmer la présence d’une inflammation (et parfois d’une infection), et vérifier le niveau de fonctionnement du foie. Une fois le diagnostic de cholécystite confirmé, le traitement est rapidement mis en place.
Quels sont les traitements mis en place en cas de cholécystite ?
Le traitement d’une cholécystite aigüe repose sur l’ablation de la vésicule biliaire. Des médicaments sont aussi prescrits pour soulager la douleur.
L’ablation de la vésicule biliaire
Le traitement d’une cholécystite aiguë consiste à retirer chirurgicalement la vésicule biliaire enflammée. On parle aussi de cholécystectomie.
Réalisée sous anesthésie générale par un chirurgien digestif, la cholécystectomie se fait au moment de la crise, le plus tôt possible. Deux méthodes peuvent aujourd’hui être employées. Si le patient est en bonne santé, et en l’absence de contre-indications, la vésicule biliaire est retirée par coelioscopie (laparoscopie). Le chirurgien retire la vésicule biliaire sans ouvrir l’abdomen. Il réalise quatre petites incisons, qui lui permettent d’introduire un gaz pour soulever la paroi abdominale, une caméra et des instruments chirurgicaux. Il procède à l’ablation de la vésicule en suivant ses gestes sur l’écran vidéo. Cette technique de chirurgie est plus légère qu’une chirurgie classique, et les suites opératoires sont plus simples. Si la cholécystectomie par coelioscopie n’est pas possible, le médecin réalise une laparotomie : il ouvre la paroi abdominale pour retirer la vésicule biliaire.
Une période de repos suit l’intervention (entre une à cinq semaines, selon la technique utilisée, l’état de santé et la profession du patient).
Si l’ablation de la vésicule biliaire n’est pas possible (à cause d’une maladie ou d’un autre problème de santé), il est parfois nécessaire de drainer la vésicule biliaire. Une sonde est introduite dans la vésicule, à travers la paroi abdominale. Le drainage permet de traiter l’éventuelle infection, et d’éviter sa propagation à d’autres organes.
La prise de médicaments
Pour soulager la douleur de la cholécystite aiguë, le médecin prescrit des médicaments antalgiques et antispasmodiques.
Dans le cadre du traitement d'une cholécystite, des antibiotiques sont aussi administrés avant l’opération : ils permettent de traiter l’éventuelle infection bactérienne de la vésicule biliaire. Lorsqu’un calcul bloque le canal cystique et l’évacuation de la bile, les bactéries peuvent en effet proliférer dans la vésicule biliaire. Les antibiotiques ne doivent jamais être pris en auto-médication : pour rester efficaces, ils doivent être pris à la bonne dose, pendant le nombre de jours prescrit (jamais arrêtés avant). Pour en savoir plus, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.
Sources :
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/cholecystite
https://www.vidal.fr/maladies/estomac-intestins/calculs-biliaires.html