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Dysphagie : devant quels symptômes consulter ?

Publié le 22 avril 2025 — 8 Min de lecture

Trouble de la déglutition, la dysphagie provoque des symptômes gênants. Alors quelles sont les causes de ce trouble ? Et quand consulter ?

SOMMAIRE

La dysphagie, potentiel symptôme de plusieurs maladies

La dysphagie est un trouble de la déglutition : la personne qui en souffre a du mal à avaler des aliments solides ou des liquides. Elle peut parfois être le symptôme d’une maladie grave, ou entraîner de sérieuses complications. Certains signes doivent donc amener à consulter.

Alors pourquoi peut-on avoir du mal à avaler ? Quels sont les symptômes de la dysphagie ? Dans quels cas consulter et comment détecter une dysphagie ?

La dysphagie, un trouble de la déglutition aux causes multiples

La dysphagie n’est pas une maladie en soi : elle désigne les difficultés à avaler des aliments solides ou des liquides. Elle se manifeste par l’apparition de symptômes caractéristiques, et peut être due à différents troubles ou maladies.

Zoom sur le processus de déglutition

Réflexe inné, la déglutition est en fait un processus complexe, qui fait appel à une multitude de muscles et d’organes. Pour qu’elle se déroule dans de bonnes conditions, le cerveau doit en effet coordonner - de manière inconsciente - l’action de plusieurs muscles de la gorge et de l’œsophage (le conduit qui relie le pharynx à l’estomac, en traversant le diaphragme).

Ces petits muscles doivent pousser les aliments solides ou les liquides de la bouche jusqu'à l’estomac, où ils pourront être digérés. Après avoir été mâchés, ils sont avalés, passent à l’arrière de la gorge et descendent dans l’œsophage. La partie inférieure de l’œsophage doit ensuite se relâcher, pour libérer les aliments dans l’estomac. Pour que la déglutition soit confortable et fluide, les muscles doivent se contracter assez fort, et dans le bon ordre. Ils doivent ensuite se relâcher au bon moment. Or, plusieurs troubles et maladies peuvent venir entraver ce processus complexe, et engendrer l’apparition des symptômes d’une dysphagie.

Quels sont les symptômes de la dysphagie ?

La personne qui souffre de dysphagie a du mal à avaler des aliments solides et / ou des liquides, et éprouve une sensation de gêne ou de blocage à la déglutition. Ce trouble de la déglutition se manifeste par l’apparition de symptômes caractéristiques :

  • les aliments ne descendent pas normalement de la gorge à l’estomac, ils ont du mal à progresser ;
  • les aliments semblent « coincés » dans l’œsophage.

Les symptômes peuvent se manifester de manière systématique ou isolée. La dysphagie ne doit pas être confondue avec la paresthésie pharyngée, qui désigne une sensation de boule ou de corps étranger dans la gorge. Les personnes qui souffrent de cette « sensation de bolus » n’ont en effet aucun mal à avaler.

Pourquoi peut-on avoir du mal à avaler ?

La dysphagie peut être un signal d’alarme, et le premier symptôme d’une maladie plus grave. Face à certains signes, il est donc recommandé de consulter rapidement un médecin.

La dysphagie peut être le symptôme de plusieurs maladies oto-rhino-laryngologiques ou œsophagiennes :

  • une maladie du pharynx ou du larynx (dysphagie haute) : il peut s’agir d’une maladie bénigne ou maligne. Une pharyngite ou une angine peut par exemple rendre la déglutition douloureuse. La dysphagie peut aussi être due à un cancer oro-pharyngé ou à une hernie de muqueuse à la jonction entre le pharynx et l’œsophage (un diverticule de Zenker);
  • un problème au niveau de l’œsophage (dysphagie basse) : un cancer de l’œsophage, un anneau œsophagien (un anneau de muqueuse lisse, qui rétrécit le diamètre du conduit), la présence de membranes œsophagiennes (de fines membranes qui se développent dans la partie supérieure de l’œsophage)… Plusieurs troubles plus ou moins graves peuvent venir perturber le bon fonctionnement de l’œsophage et le processus de déglutition. Les reflux acides peuvent également engendrer la formation de cicatrices dans l’œsophage (RGO - reflux gastro-œsophagiens), et une obstruction physique qui gêne la déglutition. L’œsophage peut aussi être irrité à cause d’une allergie, ou comprimé par un organe situé à proximité (une thyroïde trop volumineuse, un anévrisme de l’aorte ou une tumeur dans le thorax).

Mais la dysphagie peut également être le symptôme d’autres types de troubles :

  • un trouble du cerveau ou du système nerveux : des séquelles d’un AVC (accident vasculaire cérébral), une sclérose en plaques, la maladie de Parkinson, une SLA (sclérose latérale amyotrophique)… En cas de trouble cérébral, la dysphagie s’accompagne généralement d’autres symptômes. Et en général, la maladie est déjà diagnostiquée lorsque les troubles de la déglutition se manifestent ;
  • un trouble musculaire : une dystrophie musculaire (une maladie génétique responsable d’une faiblesse musculaire), une dermatomyosite (une inflammation musculaire auto-immune, avec une faiblesse au niveau de la peau et des muscles), une myasthénie grave (une maladie auto-immune qui perturbe la communication entre les nerfs et les muscles)…

Les troubles de la déglutition peuvent enfin être liés au vieillissement. Avec l’âge, les actions de mastiquer et d’avaler peuvent en effet devenir plus difficiles. Les muscles sont moins puissants, et les aliments sont plus difficiles à faire progresser dans la gorge.

S’agit-il d’un trouble grave ?

La dysphagie est généralement le symptôme d’une maladie, qui est prise en charge et traitée. Mais lorsque la maladie en cause n’est pas encore diagnostiquée, la dysphagie est-elle un trouble grave ? Elle peut rester bénigne et n’être responsable que d’une gêne à la déglutition : il n’est alors pas nécessaire de consulter immédiatement un médecin.

Mais la dysphagie peut aussi entraîner certaines complications. Si elle a du mal à les avaler, la personne peut par exemple inhaler ses sécrétions buccales (sa salive), ou ses aliments et ses boissons. L’aspiration peut alors engendrer une pneumonie aiguë. Et si l’inhalation de matières solides ou de liquides devient fréquente, la personne peut développer sur le long terme une maladie pulmonaire chronique. Une personne qui souffre de troubles de la déglutition peut aussi avoir du mal à s’alimenter, et souffrir d’une perte de poids importante.

Comment réagir en cas de symptômes ?

En présence de certains signes préoccupants, et pour éviter de sérieuses complications, il est parfois recommandé de consulter rapidement un médecin. Après avoir confirmé son diagnostic grâce à des examens complémentaires, il identifie la maladie responsable des symptômes de la dysphagie. Il peut ensuite prescrire le traitement adapté.

Quand consulter ?

Il est recommandé de consulter rapidement un médecin lorsque la personne n’arrive plus du tout à déglutir, que la déglutition est particulièrement douloureuse ou que la dysphagie est accompagnée d’autres symptômes neurologiques ou musculaires. Il faut aussi se rendre chez son médecin si les troubles de la déglutition entraîne une une perte de poids (il n’est néanmoins pas nécessaire de consulter en urgence). Si la personne tousse ou s’étouffe dès qu’elle mange et / ou boit quelque chose, il faut également consulter rapidement.

Le médecin interroge d’abord son patient sur ses antécédents médicaux et sur les circonstances d’apparition de la dysphagie (description des symptômes, fréquence, intensité…). La localisation de la sensation de gêne peut parfois l’aider à préciser son diagnostic. Il peut s’agir d’un trouble oto-rhino-laryngologique si la sensation d’obstacle est située au niveau cervical (dysphagie haute), et d’un trouble oesophagien si elle est située au niveau du sternum (dysphagie basse). Pour orienter son diagnostic, il l’interroge également sur la présence éventuelle d’autres symptômes (troubles musculaires ou neurologiques, faiblesse musculaire, tremblements, troubles de l’équilibre, troubles de l’élocution…).

Examens complémentaires

Pour confirmer son diagnostic et identifier le trouble responsable de la dysphagie, le médecin a généralement recours à des examens complémentaires :

  • une endoscopie digestive par voie haute : cet examen est systématiquement réalisé en cas d’obstruction totale ou partielle de l’œsophage. Il consiste à insérer par la bouche une sonde souple équipée d’une caméra et d’un éclairage jusque dans l’œsophage, pour examiner l’état de la muqueuse. Cet examen permet aussi de réaliser des biopsies (prélèvement des tissus), qui aident à préciser le diagnostic ;
  • une déglutition barytée : une radiographie est réalisée après ingestion d’une solution barytée, puis d’un aliment solide. Liquide radio-opaque, ce produit de contraste est visible sur les radios, et permet de visualiser la localisation du blocage. Si cet examen montre une obstruction de l’œsophage, le médecin procède alors à une endoscopie par voie haute. Si le test ne suggère aucun blocage, il a recours à un autre examen, pour tester la motilité œsophagienne (des capteurs de pression permettent de mesurer sa faculté de mouvement, de contraction et de relâchement).

Si le médecin suspecte une dysphagie haute, il réalise un examen ORL. Il peut ainsi vérifier l’absence d’anomalies au niveau du pharynx ou des amygdales, à l’aide d’une laryngoscopie ou d’une nasofibroscopie (insertion d’une sonde dans la gorge, ou dans les fosses nasales, le pharynx et le larynx).

Quels sont les traitements envisagés en cas de dysphagie ?

Une fois son diagnostic confirmé et la cause de la dysphagie identifiée, le médecin peut prescrire le traitement adapté. Pour traiter les troubles de la déglutition, il faut en effet traiter leur cause. Si la dysphagie est la conséquence d’un accident vasculaire cérébral, une rééducation spécifique est par exemple programmée (pour rééduquer les muscles de la déglutition, renforcer et mieux coordonner la langue…). Dans les cas les plus graves, lorsque la personne ne peut plus déglutir sans s’étouffer, une sonde d’alimentation est mise en place.

Parallèlement, le médecin peut prodiguer quelques conseils pour diminuer ou soulager les troubles de la déglutition. Il explique à son patient comment bien mâcher les aliments qu’il met dans sa bouche, comment prendre de petites bouchées et comment boire doucement. Il lui conseille également de prendre ses repas dans un environnement calme, sans se presser.

Sources :

https://www.snfge.org/content/dysphagie

https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-digestifs/symptômes-des-troubles-digestifs/troubles-de-la-déglutition

Dysphagie : devant quels symptômes consulter ?

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