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Allergies respiratoires : comment les reconnaître et les traiter ?

Publié le 22 juin 2020 — 8 Min de lecture

SOMMAIRE

    Les allergies respiratoires sont en constante augmentation dans les pays industrialisés. En France, on estime que la rhinite allergique toucherait 15 à 20 % de la population. L’asthme concernerait quant à lui 5 % des adultes et jusqu’à 10 % des enfants et adolescents.

    Éternuements à répétition, nez qui coule et yeux qui piquent… Les signes et les symptômes d’une réaction allergique sont nombreux. Alors comment les reconnaître ? Qu’est-ce qu’une allergie respiratoire ? Par quoi peut-elle être causée et comment la traiter ?

    Qu’est-ce qu’une allergie respiratoire ? Définition

    Maladie chronique, l’allergie respiratoire est une réaction immunitaire inappropriée de notre organisme. La réaction allergique se produit lorsque notre système immunitaire réagit de manière excessive contre des substances allergènes, qui ne présentent en réalité aucun réel danger. L’allergie respiratoire la plus courante est la rhinite allergique.

    Apparition et développement de l’allergie

    Les allergies respiratoires se déclenchent en présence de substances aéro-allergènes, comme du pollen, de la poussière, des moisissures ou des poils d’animaux. Dès que ces substances entrent en contact avec la muqueuse nasale, le système immunitaire de la personne allergique s’emballe. Certaines substances sont produites en excès (comme l’histamine par exemple) et entraînent une augmentation des signes de l’allergie : sécrétion de mucus, éternuements, nez bouché… Si l’irritation atteint la muqueuse des bronches, elle peut provoquer une crise d’asthme.

    On ne devient pas allergique du jour au lendemain ! Il existe une phase dite de sensibilisation, au cours de laquelle notre corps va fabriquer des anticorps particuliers, appelés IgE, en réponse à un allergène avec lequel il entre en contact.

    Lorsque nous sommes de nouveau mis en contact avec cet allergène, les cellules porteuses de ces IgE (les mastocytes) vont reconnaître celui-ci et donner l’alerte. Les IgE vont alors entraîner la libération de l’histamine. En se fixant sur les récepteurs cellulaires (les récepteurs H1), l’histamine va à son tour provoquer les symptômes de l’allergie.

    L’asthme et la rhinite allergique

    Les allergies respiratoires se manifestent principalement par l’apparition d’une rhinite allergique ou d’un épisode d’asthme.

    La rhinite allergique est une inflammation de la muqueuse, très fragile, des fosses nasales. Si elle n’est pas traitée, elle peut s’aggraver et provoquer de l’asthme. En effet, 80 % des asthmatiques adultes souffrent également de rhinites allergiques.

    L’association fréquente de ces deux maladies serait liée à une prédisposition de la personne aux réactions allergiques. Mais elle proviendrait également du caractère continu des voies aériennes. Ainsi, lorsqu'une inflammation se produit au niveau de l'appareil respiratoire, elle peut entraîner une rhinite « en haut » (au niveau du nez) et une réaction asthmatique « en bas » (au niveau des bronches).

    Les symptômes de la réaction allergique

    A l’approche du printemps, vous avez la gorge qui gratte, les yeux qui piquent et le nez qui coule… Il s’agit certainement d’une réaction allergique, c’est-à-dire d’une réponse immunitaire de votre organisme à la présence de substances allergènes. Alors comment reconnaître une allergie respiratoire ? Quels sont les signes d’une allergie ? Est-ce que l’allergie fait tousser ?

    Les symptômes de la rhinite

    Inflammation des muqueuses nasales, la rhinite se manifeste souvent dans les mêmes circonstances, ou au même moment de l’année.

    Les principaux symptômes sont :

    • des éternuements ;

    • un nez bouché et un écoulement nasal ;

    • un mal de gorge ;

    • une conjonctivite (inflammation de la conjonctive de l'œil) ;

    • une fièvre légère ;

    • de la fatigue.

    Les symptômes de l’asthme

    Inflammation des voies respiratoires, l’asthme se manifeste généralement sous forme de crises. Les crises d’asthme sont provoquées par le rétrécissement transitoire des voies respiratoires, qui entraîne l’apparition de plusieurs symptômes caractéristiques :

    Causes et développement de l’allergie

    L’allergie se développe en général chez une personne prédisposée génétiquement. Mais elle apparaît surtout en présence d’un ou plusieurs allergènes. Si de nouveaux allergènes apparaissent parfois, les principales substances responsables restent souvent les mêmes. En effet, dans la majorité des cas, la réaction allergique apparaît en présence d’acariens, de pollens ou de poils de chat.

    Les allergènes

    Plusieurs types d’allergènes aériens peuvent être responsables de l’apparition et du développement d’une allergie respiratoire :

    • des allergènes présents dans l’air intérieur : les acariens, les poils d’animaux (chat et chien), les moisissures ;

    • des allergènes présents dans l’air extérieur : les pollens (graminées, bouleau…). De plus en plus nombreux, ces grains microscopiques transportés par le vent ne sont pas tous allergisants. Aujourd’hui, plusieurs capteurs sont installés sur le territoire français. Ils permettent au RNSA (Réseau national de surveillance aérobiologique) de reconnaître et de mesurer les pollens présents dans l’air. Lorsque la rhinite est causée par des pollens, on parle plus spécifiquement de rhinite allergique saisonnière (ou de « rhume des foins »).


    Certains allergènes alimentaires, comme les arachides par exemple, peuvent également être responsables de l’apparition de crises d’asthme.

    Les facteurs aggravants

    Allergies respiratoires : les facteurs aggravants

    La pollution, la fumée de cigarette et d’autres substances toxiques peuvent constituer des facteurs aggravants.


    Il existe un lien important entre pollution atmosphérique, pollens et allergies. La pollution de l’air peut en effet modifier la structure des grains de pollens, et leur propriétés allergisantes. Respirer régulièrement un air pollué peut également avoir des conséquences néfastes sur les muqueuses respiratoires : leur sensibilité aux pollens s’en trouve modifiée.


    En plus du tabagisme passif et de la pollution atmosphérique (pollution automobile principalement), d’autres facteurs aggravants peuvent être pointés du doigt :

    • l’enfermement prolongé dans des pièces non aérées (à la maison et au bureau par exemple) ;

    • le stress : sans en être à l’origine, le stress peut aggraver la crise allergique ;

    • une alimentation pas assez équilibrée et un manque de vitamines : la consommation de vin rouge et de vin blanc pourrait également aggraver les rhinites et l’asthme allergique, le vin contenant lui-même plusieurs substances allergènes (raisin et acide acétique) ;

    • l’obésité ;


    Certaines personnes sont plus sensibles aux allergies que d’autres. Les jeunes enfants peuvent par exemple avoir des vibrisses (poils dans les narines) endommagées : leur muqueuse nasale est plus fragile et plus sensible aux infections respiratoires. De manière générale, les adolescents, les personnes âgées et les femmes enceintes sont également plus sensibles aux allergies.

    Diagnostic

    Il convient de se rapprocher de son médecin traitant dès l’apparition des premiers symptômes (nez qui coule, éternuements à répétition, toux sèche, conjonctivite, mal de gorge, respiration difficile ou sifflante…). Ce dernier oriente en général son patient vers un allergologue.


    Ce spécialiste des allergies réalise plusieurs types de tests pour confirmer son diagnostic d’allergie respiratoire. Les tests respiratoires consistent notamment à mesurer la capacité pulmonaire : ils permettent de déterminer si le patient souffre d’insuffisance respiratoire. Les tests cutanés permettent d’identifier le facteur déclencheur. Les tests sanguins permettent quant à eux d’identifier et de mesurer la présence de certains anticorps.


    Le diagnostic d’une rhinite se fait à partir d’un examen clinique. Le ou les allergènes en cause sont identifiés grâce à un test cutané (prick-test) et / ou à un test sanguin et / ou à un test de provocation nasale.


    Le diagnostic d’asthme se fait quant à lui sur la base d’une exploration fonctionnelle respiratoire. Le spiromètre permet de déterminer le volume expiratoire maximal par seconde (VEMS). Cette valeur indique la sévérité de l’asthme. Le test de réversibilité permet quant à lui de mesurer la fonction pulmonaire avant et après la prise d'un médicament bronchodilatateur. Il permet d’établir un diagnostic différentiel avec la BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive).

    Traitements

    L’allergologue met en place un traitement adapté, en fonction des résultats des examens et des tests.

    Traitement de la rhinite allergique

    Le traitement de la rhinite allergique consiste à éviter au maximum tout contact avec l’allergène en cause, et à désensibiliser l’organisme. La désensibilisation consiste à administrer à l’organisme des doses de plus en plus importantes d’un allergène, jusqu’à le rendre tolérant à celui-ci.


    Un traitement par antihistaminiques (voie orale) peut être prescrit pour soulager les symptômes allergiques. Les antihistaminiques ont pour objectif de contrer l’action de l’histamine, la molécule produite par l’organisme en présente de substances allergènes, et responsable des symptômes allergiques. Ils peuvent néanmoins provoquer des effets secondaires (somnolence, fatigue, difficultés digestives…).


    La prise de corticoïdes par voie nasale permet également de soulager les symptômes d’une rhinite allergique légère.

    Traitement de l’asthme

    Lorsque l’asthme est persistant (avec des symptômes présents plus d’une fois par semaine) ou que les crises sont sévères, un traitement de fond doit être mis en place.
    Il associe fréquemment :

    • un corticoïde inhalé (anti-inflammatoire puissant) ;

    • un bêta 2-mimétique (bronchodilatateur) à longue durée d’action.


    En cas de crise, on utilise un bêta 2-mimétique à action rapide.

    Adopter de bonnes habitudes au quotidien

    Plusieurs bons réflexes permettent de limiter le contact de l’organisme avec les substances allergènes :

    • éviter d’utiliser des aérosols : destinés normalement à éliminer les acariens, ces produits chimiques ont pour effet d’augmenter l’irritation des muqueuses et d’aggraver les symptômes allergiques ;

    • aérer l’intérieur régulièrement : ouvrir les fenêtres en grand, plusieurs minutes par jour, permet de renouveler l’air intérieur du logement (ou du bureau). Ouvrir son lit et prendre soin de la literie permet également de diminuer le développement des acariens ;

    • éviter le sport et les promenades en plein air pendant les périodes de pollinisation, ou les pics de pollution.


    Prendre régulièrement le traitement prescrit est également indispensable pour réduire les symptômes et l’inflammation provoquée par les allergies respiratoires. Pour en savoir plus sur les traitements naturels permettant de lutter contre les allergies respiratoires (huiles essentielles par exemple), rapprochez-vous de votre pharmacien.


    Allergies respiratoires : comment les reconnaître et les traiter ?

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