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Les apnées du sommeil sévères

Publié le 17 février 2021 — 8 Min de lecture

SOMMAIRE

    Qu’est-ce qu’une apnée du sommeil sévère exactement ? Comment diagnostiquer ce trouble du sommeil ? Et quels traitements envisager ?

    Qu’est-ce qu’une apnée du sommeil sévère ?

    Comme son nom l’indique, l’apnée du sommeil se manifeste la nuit, durant la phase de sommeil. Provoqué par une obstruction des voies respiratoires, ce trouble de la ventilation prend la forme de pauses respiratoires involontaires, plus ou moins fréquentes. La respiration peut être totalement interrompue (apnée) ou simplement réduite (hypopnée).

    Plus de 30 pauses respiratoires par heure

    Les pauses respiratoires peuvent durer entre 10 et 30 secondes (parfois plus), et être plus ou moins fréquentes (jusqu’à une centaine de pauses par nuit). En manque d’oxygène, le cerveau réagit : la personne qui souffre d’apnée du sommeil se réveille et reprend sa respiration.


    L’importance et la gravité du syndrome dépend du nombre de pauses respiratoires par heure de sommeil (IAH - indice d’apnées/hypopnées) :

    • entre 5 et 15 pauses par heure, il s’agit d’une apnée du sommeil légère ;

    • entre 16 et 30 pauses par heure, il s’agit d’une apnée du sommeil modérée ;

    • au-delà de 30 pauses respiratoires par heure, il s’agit d’une apnée du sommeil sévère.

    Des symptômes caractéristiques

    Plusieurs symptômes nocturnes permettent d’alerter sur l’existence éventuelle d’apnées du sommeil. Ils sont souvent remarqués par l’entourage (par le conjoint notamment) :

    • des ronflements fréquents et particulièrement bruyants ;

    • des pauses respiratoires fréquentes ;

    • des réveils en sursaut, accompagnés d’une sensation d’asphyxie ou de suffocation ;

    • une respiration haletante pendant le sommeil ;

    • un sommeil fragmenté par de nombreux micro-réveils ;

    • des cauchemars liés à l’asphyxie, à la chute ou à la mort ;

    • une nycturie (fréquent besoin d’uriner pendant la nuit) ;

    • des sueurs nocturnes, une agitation ;

    • une sensation de fatigue au réveil.


    Mais les apnées du sommeil sévères peuvent également avoir d’importantes répercussions sur la qualité de vie au quotidien. Empêchant un sommeil réparateur, elles peuvent ainsi être à l’origine de :

    • une asthénie (sensation de fatigue généralisée) au réveil, accompagnée parfois de maux de tête ;

    • des endormissements fréquents et une somnolence excessive pendant la journée ;

    • des troubles de l’attention, de la concentration et de la mémoire ;

    • des troubles de l’humeur, une irritabilité, une dépression ;

    • l’apparition d’un surpoids ;

    • une hypertension artérielle ;

    • des troubles de la libido ou de l’érection.

    Les personnes à risque

    L’obstruction des voies respiratoires est provoquée par un relâchement excessif des muscles de la gorge. Or, certains facteurs augmentent le risque de développer des apnées du sommeil, plus ou moins sévères :

    • le surpoids et l’obésité : c’est le facteur de risque numéro 1 en matière d’apnées du sommeil. L’excès de graisse au niveau du cou favorise en effet l’éventuel rétrécissement des voies respiratoires ;

    • le sexe : les hommes souffrent plus de ce syndrome que les femmes ;

    • l’âge : les apnées du sommeil se développent plus souvent après 65 ans ;

    • des anomalies anatomiques (au niveau des mâchoires ou des voies respiratoires) : des amygdales ou des végétations trop volumineuses peuvent entraîner le rétrécissement des voies aériennes ;

    • l’origine ethnique : certaines populations présentent plus de risques de développer des apnées du sommeil (les populations afro-américaines et asiatiques) ;

    • certaines habitudes de vie : la consommation d’alcool, le tabagisme et la prise de certains médicaments peut favoriser l’apparition d’apnées du sommeil.

    Diagnostic de la maladie

    Non traitées, des apnées du sommeil sévères peuvent avoir de graves répercussions sur la qualité de vie et sur la santé du patient. Il est donc indispensable de diagnostiquer rapidement ce syndrome.

    Quels risques ?

    Les pauses respiratoires fréquentes provoquées par une apnée du sommeil sévère altèrent d’abord la qualité du sommeil du patient.

    L’organisme ne profite plus d’un sommeil réparateur : la vie quotidienne du patient est impactée (sensation de fatigue généralisée, endormissements fréquents, dépression…) et le risque d’accidents augmente (accidents de la route, accidents domestiques, accidents du travail…).


    Mais cette affection sérieuse a également des conséquences sur l’oxygénation du cerveau et du sang. La quantité d'oxygène apportée par le sang aux organes et aux muscles est insuffisante : on parle d’hypoxie. Recevant moins d’oxygène, le cœur doit être plus actif et se fatigue.

    Si elle n’est pas prise en charge, l’apnée du sommeil peut ainsi provoquer de graves problèmes de santé sur le long terme :

    • des problèmes cardiaques : troubles du rythme cardiaque (arythmie), insuffisance cardiaque, insuffisance coronaire (risque d’infarctus) ;

    • de l’hypertension artérielle ;

    • des AVC (accidents vasculaires cérébraux) ;

    • du diabète.

    Comment le diagnostic est-il posé ?

    Il est recommandé de consulter son médecin généraliste dès l’apparition des premiers symptômes (remarqués par le patient lui-même ou par son entourage). Après avoir réalisé plusieurs examens, il pourra orienter son patient vers un médecin spécialiste des troubles du sommeil.


    Au cours de la première consultation médicale, le médecin généraliste interroge son patient sur ses habitudes et sur la qualité de son sommeil, sur le nombre de réveils nocturnes, sur son état de fatigue lorsqu’il se réveille le matin, sur sa qualité de vie au quotidien… Il peut lui demander de tenir un agenda de son sommeil, pendant quelques jours. Il peut également procéder à un examen otorhinolaryngologique (pour vérifier la présence éventuelle d’anomalies anatomiques).


    Si le médecin généraliste suspecte un syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS), il oriente son patient vers un spécialiste. Ce dernier réalise alors un bilan du sommeil, et procède à plusieurs types d’examens. Ce bilan est en général effectué dans un centre spécialisé dans l’étude du sommeil. Il permet d’enregistrer plusieurs données pendant le sommeil, pour pouvoir ensuite les analyser. Sont ainsi mesurés les mouvements respiratoires, l’activité cérébrale et musculaire, les mouvements oculaires, l’activité du cœur (avec un ECG - électrocardiogramme).

    La polygraphie ventilatoire nocturne et la polysomnographie (PSG) permettent d’analyser les différentes phases du sommeil, de détecter les éventuels troubles et pauses respiratoires et de confirmer - ou non - l’existence d’apnées du sommeil.


    Si le diagnostic est confirmé, plusieurs types de traitements peuvent alors être mis en place.

    Quels traitements pour ces troubles du sommeil sévères ?

    S’il n’existe pas de médicament pour soigner et faire disparaître totalement les apnées du sommeil, plusieurs traitements peuvent néanmoins être mis en place pour les réduire ou pour supprimer les facteurs qui les déclenchent.

    Supprimer certaines habitudes et adopter des gestes simples

    La première piste à envisager est de supprimer les comportements ou les habitudes pouvant augmenter la fréquence ou la sévérité des pauses respiratoires. Il convient par exemple d’arrêter la prise de certains médicaments (somnifères et tranquillisants), la consommation d’alcool ou encore le tabagisme. Si l’apnée du sommeil est provoquée ou accentuée par l’existence d’une allergie, il convient également de la traiter.


    D’autres gestes simples peuvent aider le patient à lutter contre les apnées du sommeil :

    • si les ronflements et les pauses respiratoires ne surviennent que lorsqu’il dort sur le dos, le patient peut utiliser un dispositif le forçant à dormir sur le côté ;

    • si le patient est en surpoids ou obèse, il peut commencer par perdre du poids : en effet, le surpoids est souvent à l’origine de l’apparition d’apnées du sommeil, plus ou moins sévères.

    Utiliser un dispositif de pression positive continue

    Si les symptômes de l’apnée du sommeil sévère ne diminuent pas ou s’aggravent dans le temps, le patient peut se tourner vers l’utilisation d’un dispositif de PPC - ventilation à pression positive continue (ou CPAP - Continuous Positive Airway Pressure).


    Cet appareil prend la forme d’un masque nasal, raccordé par un tube à un générateur de débit d’air (unité CPAP). Équipé d’un bandeau de maintien, le masque doit être porté pendant toute la nuit, toutes les nuits. De l’air sous pression est envoyé dans le masque. Cela permet de maintenir les voies respiratoires ouvertes en permanence, d’éviter qu’elles ne s’obstruent ou ne s’affaissent, et de supprimer les apnées. Le niveau de pression est déterminé par le médecin.


    Même s’il reste assez contraignant au quotidien, ce traitement permet d’obtenir de très bons résultats. Il s’agit aujourd’hui du traitement le plus efficace contre les apnées du sommeil sévères.

    Porter un appareil dentaire

    Aussi connu sous le nom d’orthèse d’avancée mandibulaire (ou de propulsion mandibulaire), un appareil dentaire peut aussi être porté pendant la nuit pour éliminer (ou limiter) les épisodes de pauses respiratoires. Il peut notamment être utilisé par les personnes qui ne supportent pas le masque nasal nocturne.


    Moulé sur mesure, il est constitué d’une gouttière qui maintient en avant la mâchoire inférieure et la langue. Cette modification de la position de la mâchoire permet de libérer le pharynx et de faciliter le passage de l’air, d’éliminer les ronflements et d’éviter les apnées ou les hypopnées.


    Dans certains cas, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Permettant surtout d’éliminer les ronflements, elle porte sur les tissus mous de la gorge, comme les amygdales, la luette, le voile du palais ou les végétations. Pour en savoir plus sur les opérations à envisager en cas d’apnées du sommeil sévères, rapprochez-vous de votre médecin.


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