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La santé à pleins poumons

Publié le 01 juin 2020 — 7 Min de lecture

SOMMAIRE

    Respirer et oxygéner nos cellules afin que nos organes fonctionnent est vital. Notre corps a constamment besoin d’énergie pour fonctionner et 90 % de cette énergie provient de l’oxygène. Ce précieux oxygène, c’est bien sûr en respirant que nous le puisons dans l’air.

    qualité de l'air - maladies respiratoires

    Une valse à deux temps

    La respiration se fait en deux temps. Un temps pour remplir les poumons d’air riche en oxygène : l’inspiration. L’air pénètre dans les voies respiratoires grâce à la contraction du diaphragme qui, tel un piston, en s’abaissant vers l’abdomen, augmente le volume de la cage thoracique.

    Cette augmentation du volume pulmonaire crée une dépression permettant à l’air d’entrer dans les poumons et d’aller jusqu’aux alvéoles, de minuscules sacs pulmonaires par lesquels l’oxygène entre dans le sang.

    Dans le sang, les globules rouges transportent l’oxygène pour le libérer dans le corps puis capturent le dioxyde de carbone qui est alors rejeté lors de l’expiration. C’est le second temps de la respiration.

    Entretenir son souffle, ça s’apprend

    Au quotidien, une personne en bonne santé ne pense pas à sa respiration. Inspiration et expiration se succèdent de façon automatique. Cette activité est sous le contrôle de centres régulateurs situés à la base du cerveau.

    Toutefois, « bien respirer » s’apprend, avec de nombreux bienfaits à la clé : moins de stress, de fatigue et plus de vitalité. En maîtrisant sa respiration, on abaisse sa fréquence cardiaque et on augmente sa concentration.
    Par ailleurs, en respirant plus profondément, les cellules de l’organisme sont d’avantage oxygénées et les toxines plus facilement éliminées.

    Le b.a.-ba de la respiration

    Pour améliorer son souffle, il n’est pas inutile de commencer par réviser sa manière de respirer.
    D’abord se redresser et, au lieu de gonfler surtout le thorax, ce qui amenuise l’oxygénation des poumons, inspirer avec le ventre pour se gorger d’air frais.

    Ensuite, bien inspirer par le nez, et non par la bouche, ce qui permet à la muqueuse nasale de filtrer les poussières contenues dans l’air. Enfin, expirer par la bouche en contractant les muscles abdominaux. Lors d’activités physiques, l’expiration doit être deux fois plus longue que l’inspiration, sinon on perd son souffle.


    Litre respiration quantité air

    Souffler sans s’essouffler

    Les sportifs le savent bien. Lors d’un exercice physique, les muscles sollicités requièrent davantage d’oxygène. Celui-ci est fourni par le sang propulsé dans les artères via le cœur, qui accroît la fréquence de ses battements pour couvrir les besoins d’énergie.

    Pour approvisionner le sang en oxygène, la respiration s’amplifie. Au fil des entraînements, la qualité du souffle s’améliore et tout le corps en bénéficie. Alors, pour ne pas s’essouffler au moindre pas, il faut pratiquer régulièrement une activité physique (marche rapide, vélo, natation, course à pied). On peut aussi apprendre à travailler sa respiration grâce au yoga, au taï-chi ou, pourquoi pas, au chant.

    Ouvrez les fenêtres !

    90% des maladies respiratoires ont un lien avec la qualité de l’environnement et de l’air(5). On sait que la pollution atmosphérique constitue un facteur de risque et d’aggravation des maladies respiratoires.

    En revanche, on sait moins que l’air des logements est souvent plus pollué que celui de l’extérieur. Il existe en effet dix fois plus de composés organiques volatils (COV) dans les intérieurs que dehors(6) et 60% des logements français seraient concernés… Les causes sont multiples. Parmi les plus courantes : la fumée de tabac, les produits de bricolage et d’entretien, les peintures, certains revêtements de sol, les câbles électriques, les meubles en bois aggloméré, les poils d’animaux ou les appareils de combustion (chaudière, poêle, cheminée…).

    Pour respirer un air sain, une seule solution : aérer. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, aérer, même en ville, fait beaucoup de bien à l’air d’un logement. Alors, chaque matin, hiver comme été, pensez à ouvrir en grand vos fenêtres, durant au moins dix minutes.

    La BPCO, ça vous parle ?

    Comme nous l’avons vu, l’oxygène inspiré arrive, via la trachée puis les bronches, aux alvéoles, au niveau desquelles il entre dans le sang afin d’être distribué à tous les organes.

    Mais lorsque les poumons sont atteints par une inflammation, la surface alvéolaire est réduite et la respiration en est affectée. C’est le cas dans la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), maladie dont on parle encore rarement alors qu’elle affecterait 4,1 % de Français(6).

    Causée principalement par le tabac, elle aboutit chaque année à 40 000 insuffisances respiratoires chroniques nécessitant une oxygénothérapie à domicile. Contrairement à l’asthme, la BPCO ne se guérit pas, mais son évolution peut être nettement ralentie.

    Repérer les symptômes – essoufflement, toux chronique avec expectoration, difficultés respiratoires – le plus tôt possible est donc très important pour instaurer une meilleure qualité de vie. La prise en charge est multidisciplinaire : arrêt du tabac, médicaments (bronchodilatateurs, corticoïdes), kinésithérapie respiratoire, exercices physiques adaptés.

    De nombreuses pharmacies du réseau Giphar proposent d'ailleurs un service de sevrage tabagique. À un stade débutant ou modéré, la BPCO n’empêche nullement de vivre normalement : il est possible de rééduquer son souffle et de réapprendre à accomplir des activités que l’on croyait hors de sa portée.

    Sources :

    1. Données de l’Inserm.
    2. Données de la Fondation du souffle.
    3. Données de Santé publique France.
    4. Données de la Fondation du soufflee.
    5. Étude menée par l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) en 2015.
    6. Données de l'Inserm.

    Un bon air, le début du bonheur

    Un bon air, le début du bonheur !

    Un moniteur connecté permet de contrôler en permanence la qualité de l’air de son logement et de traquer les diverses sources de pollution.

    Mes applis futées – deux application mobiles pour en savoir plus sur l’air et le souffle.

    • Effic’Asthme

    Gratuite
    Les parents ont parfois du mal à prendre en charge les crises d’asthme de leur enfant en bas âge. Cette appli, créée par des pneumologues de l’hôpital Necker-Enfants malades, les aide à s’entraîner sans stress.

    • AirVisual

    Gratuite
    Cette appli fournit des informations sur la pollution de l’air (ozone, particules fines, monoxyde de carbone) en temps réel pour plus de 10 000 villes dans plus de 100 pays et calcule les risques potentiels pour la santé.

    Le conseil de pharmacien
    « Certaines huiles essentielles utilisées en synergie aident à purifier l'air. Demandez conseil à votre pharmacien. » François P., pharmacien dans le Var.


    Pour aller plus loin

    Dépolluer son intérieur
    Comment repérer les sources de pollution les plus courantes dans son logement et les éradiquer¬ ? Un livre plein d’astuces pour résoudre les problèmes de pollution intérieure et retrouver un air pur et sain. De Michel Droulhiole, Leduc.s, 2017.

    Respiration
    Quarante exercices simples pour apprendre à mieux respirer, à débloquer les tensions, à retrouver du souffle et à gagner en vitalité. De Catherine Ternaux, Hachette Pratique, 2018.
    www.lesouffle.org
    Le site de la Fondation du souffle met à disposition des ressources pédagogiques sur le souffle ainsi que des informations concrètes pour les personnes concernées par la BPCO, l’asthme ou les allergies.

    3 questions à…
    Dr Jean-Philippe Santoni, pneumologue, membre de la Fondation du sou¬ffle*.

    L’asthme est-il nécessairement allergique ?
    Non, mais la composante allergique est présente chez près de 3/4 des asthmatiques. L’asthme allergique est une maladie inflammatoire chronique qui atteint les bronches, lesquelles sont plus sensibles aux agressions des allergènes respiratoires (acariens, pollens, poils d’animaux…) et alimentaires (gluten, lactose, arachide). L’asthme allergique débute souvent pendant l’enfance. Il s’agit même de la maladie chronique la plus répandue chez l’enfant.

    Quelles sont ses manifestations ?
    Il y a différents profils d’asthme. Toutefois, les crises se traduisent surtout par une respiration sifflante, notamment à l’expiration, une gêne respiratoire avec une oppression thoracique et une toux sèche, qui peut être le symptôme principal voire le seul chez l’enfant. L’existence d’antécédents familiaux et d’autres signes allergiques (rhinite, conjonctivite, eczéma) peut orienter vers l’asthme, qui sera confirmé par des examens permettant d’évaluer la capacité respiratoire du patient, suivis d’une recherche d’allergènes.

    Comment soulager et prévenir les crises ?
    Le traitement classique lors de crises est le bronchodilatateur à inhaler. En cas de crises fréquentes ou sévères, on adjoint un traitement de fond à base de corticoïdes inhalés. Les cures de désensibilisation, sur plusieurs années, sont par ailleurs efficaces. Pour maintenir une bonne musculature respiratoire, l’activité physique est aussi souhaitable, à condition de s’échauffer, d’éviter l’effort à l’air froid, de garder avec soi un bronchodilatateur et de s’arrêter avant l’essoufflement.


    * www.lesouffle.org

    La santé à pleins poumons

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