Comment reconnaître une bronchite ?
Fréquente mais bénigne, la bronchite touche plusieurs millions de personnes en France chaque année. Souvent d’origine virale, cette maladie infectieuse apparaît sous forme d’épidémies à l’automne ou pendant l’hiver.
L’agent infectieux en cause est en général un virus (virus influenza ou para-influenza, VRS - virus respiratoire syncytial, rhinovirus, adénovirus…). Il pénètre dans les voies aériennes supérieures (provoquant d’abord une rhinite, une laryngite ou une pharyngite), avant de s’attaquer aux bronches.
Lorsque les bronches sont infectées, les muqueuses qui tapissent leur paroi s’enflamment et gonflent. Le mucus est produit en plus grande quantité, ce qui encombre les bronches. La toux sèche se transforme alors en toux grasse (évacuation des sécrétions).
Les principaux symptômes de la bronchite sont :
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une toux sèche, qui se transforme le plus souvent en toux grasse (toux productive, avec expectorations transparentes, jaunâtres ou verdâtres) ;
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une gêne respiratoire, une respiration sifflante ;
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des douleurs thoraciques, de la fatigue, des courbatures, des maux de tête, une légère fièvre (inférieure à 38,5 °C).
Pourquoi traiter une bronchite ?
La bronchite aiguë étant le plus souvent causée par un virus, elle ne nécessite pas de traitement antibiotique. Une prise en charge adaptée permet néanmoins de soulager ses symptômes et d’éviter certaines complications.
Cette maladie infectieuse est en effet à l’origine de symptômes fatigants, parfois douloureux. La toux peut par exemple durer plusieurs semaines, allant jusqu’à provoquer d'importantes douleurs au niveau du sternum. La gêne respiratoire peut également altérer la qualité du sommeil et les activités quotidiennes. En règle générale, le traitement d’une bronchite consiste donc à soulager certains de ses symptômes (toux et fièvre, principalement).
D’autre part, et même si cela reste rare, la bronchite peut également être due à une infection bactérienne. Les symptômes peuvent aussi être provoqués par l’inhalation fréquente de certaines substances irritantes (fumée, poussières, émanations de produits toxiques…). Il peut enfin s’agir d’une bronchite asthmatique. La bronchite asthmatiforme doit alors être prise en charge et soignée à l’aide du traitement adapté (un traitement antibiotique en cas d’infection bactérienne, par exemple).
Si elle reste en général bénigne, la bronchite aiguë peut enfin engendrer certaines complications. Elle peut par exemple devenir chronique : les symptômes (principalement la toux grasse) durent alors plusieurs mois, et parfois des années. Lorsqu’ils s’accompagnent de difficultés respiratoires, il peut s’agir d’une BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive). En cas de bronchite chronique, des examens plus poussés doivent être réalisés, pour ensuite envisager la mise en place d’un traitement de fond adapté. Chez certaines personnes fragiles (personnes âgées, personnes atteintes d’une maladie grave, personnes immunodéprimées…), une bronchite peut également évoluer vers une insuffisance respiratoire aiguë ou vers une pneumonie (infection grave du tissu pulmonaire). Le médecin prescrit alors un traitement plus « agressif » et une surveillance rapprochée.
Dans quels cas consulter ?
Maladie infectieuse bénigne, la bronchite guérit spontanément chez l’adulte et l’enfant en bonne santé (ni âgé, ni affaibli). Il n’est donc pas indispensable de consulter son médecin dès que les premiers symptômes apparaissent (sauf en cas de doutes, évidemment).
Il est conseillé de se rapprocher de son médecin traitant lorsque la toux et la production de glaires s’installent dans la durée (les symptômes durent plus de 3 semaines chez l’adulte). Les personnes âgées de plus de 75 ans doivent également consulter leur médecin dans les jours qui suivent l’apparition des premiers symptômes.
Il faut consulter dans la journée si :
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la toux s’accompagne d’autres symptômes (fièvre, sueurs froides, gêne respiratoire, maux de tête…) ;
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la toux s’accompagne de douleurs respiratoires ou d’un sifflement ;
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les expectorations (glaires) contiennent du sang ;
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la personne qui tousse souffre d’asthme, d’une bronchite chronique ou d’une autre maladie chronique grave (cancer, insuffisance cardiaque, maladie rénale chronique…).
Chez l’enfant, il faut consulter son médecin traitant dans la journée :
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en cas de toux chez un nourrisson de moins de 3 mois ;
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en cas de toux accompagnée d’autres symptômes (fièvre, difficultés à s’alimenter ou à respirer…), chez un enfant âgé de 3 mois à 2 ans ;
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en cas de toux accompagnée d’un comportement inhabituel ou d’une fièvre modérée depuis plus de 3 jours, chez un enfant de plus de 2 ans.
Après avoir procédé à un interrogatoire précis et à un examen clinique complet, le médecin peut confirmer son diagnostic. Il a parfois recours à des examens complémentaires (radiographie pulmonaire, bilan sanguin…), pour exclure d’autres pathologies (pneumonie, coqueluche…).
Quels traitements en cas de bronchite ?
Le traitement de la bronchite aiguë chez l'adulte et l'enfant consiste la plupart du temps à soulager les symptômes de la maladie. Pour cela, le médecin peut prescrire certains médicaments (pour la plupart disponibles sans ordonnance). Adopter certains gestes simples et mesures d’hygiène permet également de soulager la toux et de limiter la transmission de la maladie.
Des médicaments pour soulager les symptômes
La plupart du temps d’origine virale, la bronchite ne nécessite pas de traitement antibiotique. Ces médicaments ne sont indiqués qu’en cas de bronchite d’origine bactérienne (moins de 10 % des cas). Si le médecin prescrit un antibiotique, il s’agit en général d’azithromycine ou de clarithromycine.
Le principal traitement de la bronchite consiste à soulager les symptômes les plus fatigants et invalidants (la toux et la fièvre, principalement), avec :
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des médicaments antipyrétiques et antalgiques (aspirine, paracétamol ou ibuprofène) : ils permettent de faire baisser la fièvre et de soulager les douleurs thoraciques. Seul le paracétamol est indiqué dans le traitement de la bronchite chez le nourrisson de moins de 3 mois. Pour éviter de développer un syndrome de Reye (une maladie rare, mais grave), les enfants ne doivent pas prendre d’aspirine. L’utilisation des AINS (anti-inflammatoire non-stéroïdien) doit quant à elle être limitée dans le temps (ces médicaments peuvent en effet entraîner certaines complications graves) ;
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des médicaments à base de mucolytiques : utilisés pour fluidifier le mucus qui encombre les bronches et favoriser son expulsion, ils ne font aujourd’hui l’objet d’aucune recommandation scientifique. Les sirops antitussifs « purs » ne doivent quant à eux être utilisés qu’en cas de toux sèche (toux irritative). Contre-indiqués en cas de toux productive, ils ont en effet tendance à favoriser l’encombrement des bronches. Attention : les antitussifs, les fluidifiants et les expectorants sont contre-indiqués chez les enfants de moins de 2 ans. Réflexe naturel de l’organisme, la toux permet de nettoyer les bronches et d’éliminer les virus contenus dans leurs sécrétions. Elle présente un effet curatif et ne doit donc pas être entièrement supprimée.
Des gestes simples pour ne pas aggraver la toux
En parallèle, il est recommandé d’adopter certains gestes simples pour favoriser la guérison :
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arrêter de fumer, ne pas exposer l’enfant au tabagisme passif ;
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boire beaucoup et régulièrement : il est recommandé de boire de l’eau et des boissons chaudes (des tisanes, de préférence). Une bonne hydratation aide les muqueuses à produire un mucus plus fluide, et plus facile à éliminer. Les fumigations (inhalations de vapeur d’eau) facilitent aussi l’élimination des sécrétions ;
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se reposer le plus souvent possible, éviter de pratiquer des activités physiques et sportives en cas de fièvre ou de difficultés respiratoires ;
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se moucher régulièrement, faire des lavages de nez aux enfants ;
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aérer le logement, maintenir une température intérieure entre 18 et 20 °C, humidifier l’air ambiant (un air trop sec a tendance à irriter les voies respiratoires), éviter tout contact avec des substances irritantes (produits ménagers, aérosols, parfums…) ;
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surélever sa tête la nuit (à l’aide d’un oreiller), prendre du miel avant de se coucher.
Des mesures d’hygiène pour ne pas transmettre la maladie
Lorsqu’elle est d’origine virale, la bronchite est contagieuse. Pour limiter la transmission de la maladie, il est recommandé d’adopter plusieurs mesures d’hygiène au quotidien (gestes barrières) :
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se laver les mains régulièrement, et systématiquement avant de préparer les repas ou de rendre visite à quelqu’un, après avoir toussé ou éternué : le lavage des mains doit être effectué avec du savon liquide de préférence, pendant au moins 30 secondes ;
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tousser, éternuer ou se moucher dans un mouchoir à usage unique, et le jeter immédiatement après (dans son coude en l’absence de mouchoir) ;
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nettoyer régulièrement les surfaces et les objets fréquemment touchés dans le logement (téléphone, plans de travail, poignées de portes…) ;
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limiter les contacts physiques avec l’entourage (éviter les embrassades et les poignées de mains), porter un masque en présence de personnes fragiles (nourrissons, personnes âgées ou immunodéprimées…) ;
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ne pas partager ses effets personnels (verres et couverts, brosse à dents, serviette de toilette…), ne pas partager les jouets des enfants.
Il est enfin conseillé aux personnes à risque (personnes âgées, personnes atteintes d’une maladie chronique, personnes dont le système immunitaire est affaibli…) de se faire vacciner contre la grippe. En effet, en cas de complication de la grippe, elles sont plus susceptibles de développer une bronchite aiguë bactérienne. Pour en savoir plus, demandez conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.
Sources :
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/bronchite
https://www.vidal.fr/maladies/voies-respiratoires/bronchite.html