Elle est caractérisée par l’apparition de difficultés respiratoires et de complications concernant le taux d’oxygène et le taux de dioxyde de carbone dans le sang. Elle peut être provoquée par différentes pathologies, maladies chroniques ou réactions allergiques.
Alors quels sont les signes d’une détresse respiratoire ? Quels sont les signes d’un manque d’oxygène ? Et comment détecter et traiter une insuffisance respiratoire ?
Les principales causes
En France, plus de 60.000 personnes sont appareillées à leur domicile pour une insuffisance respiratoire chronique. En cause, une défaillance des poumons et / ou des muscles respiratoires. Le sang est alors trop pauvre en oxygène et trop riche en dioxyde de carbone. Il ne permet plus à l'organisme de fonctionner correctement.
On parle d'insuffisance respiratoire lorsque, à l'analyse des gaz du sang qui se trouve dans les artères :
• la pression partielle du sang en oxygène (PaO2) est inférieure à 60 mmHg ;
• la pression partielle en dioxyde de carbone (PaCO2) est supérieure à 45 mmHg.
Cependant, les spécialistes ont tendance à considérer que ce trouble est caractérisé lorsqu'une maladie respiratoire empêche la personne qui en souffre de mener une vie normale.
La majorité des cas est associée à la broncho-pneumopathie obstructive (BPCO), une maladie liée au tabagisme. L'asthme, les fibroses pulmonaires, les maladies neuromusculaires (comme les myopathies et la sclérose latérale amyotrophique) sont d'autres causes possibles, ainsi que l'obésité extrême.
L’insuffisance respiratoire chronique (IRC)
L'insuffisance respiratoire chronique est présente en permanence, provoquée par une maladie qui, elle aussi, est chronique (la BPCO, par exemple). Elle amène l’organisme à compenser le manque d’oxygène, ou le surplus de gaz carbonique dans le sang, en augmentant la tension artérielle. Une insuffisance cardiaque droite peut alors être diagnostiquée, notamment avec certains symptômes caractéristiques :
• des crises de tachycardie ;
• une augmentation de la taille du foie ;
• des œdèmes au niveau des jambes.
Les deux principaux types d’IRC dépendent du type de difficulté respiratoire diagnostiquée : on parle d’IRC restrictive et d’IRC obstructive. L’IRC peut parfois être provoquée à la fois par une obstruction des voies respiratoires et une restriction des capacités respiratoires.
L’IRC restrictive
L’insuffisance respiratoire chronique restrictive se caractérise par une restriction de la capacité respiratoire. Cette restriction peut être provoquée par une pathologie touchant le cœur, les poumons ou bien encore le système nerveux. Les voies respiratoires et les différents organes activant le mouvement de respiration ne permettent plus une respiration profonde.
Plusieurs pathologies peuvent être à l’origine d’une IRC restrictive comme :
• une myopathie de Duchenne, avec une dégénérescence musculaire ne permettant plus une pleine respiration ;
• une scoliose, qui peut provoquer des déformations au niveau de la cage thoracique et donc diminuer considérablement la capacité respiratoire ;
• l’obésité, avec une sollicitation excessive du cœur et des poumons pour oxygéner les différents muscles en effort.
Une atteinte du système nerveux peut également être à l’origine de complications. La maladie de Parkinson ainsi que la maladie de Charcot peuvent entraîner une IRC.
L’IRC obstructive
L’insuffisance respiratoire chronique obstructive provient d’une inflammation des bronches. Cette inflammation des bronches provoque une diminution de l’apport d’oxygène dans les poumons, et donc dans le sang. Plusieurs pathologies peuvent causer cette inflammation chronique des bronches :
• la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) ;
• l’asthme ;
• la mucoviscidose.
La broncho-pneumopathie chronique obstructive se déclare, dans la majorité des cas, après plusieurs années de tabagisme. Les lésions produites par le tabac sur les bronches sont alors irréversibles et produisent une inflammation des bronches. Cette inflammation et la diminution des conduits des bronches provoquent le trouble respiratoire.
L’asthme provoque également une inflammation des bronches. Cependant, cette inflammation cesse à la fin de la crise d’asthme. La crise peut durer plusieurs minutes, voire plusieurs heures sans traitement adapté. La prise d’un bronchodilatateur permet en général de stopper la crise d’asthme, ainsi que le trouble respiratoire qui en découle.
La mucoviscidose est une maladie incurable qui entraîne la formation d’un mucus épais dans les bronches. Ce mucus obstrue pour partie le conduit des bronches et entraîne, à terme, une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO).
Les infections et les maladies
Provoquée par une maladie ou une infection, l’insuffisance respiratoire aiguë est un épisode ponctuel qui surgit brutalement et met en danger la vie du patient. Elle peut être liée à une pneumonie sévère ou à une grippe maligne, par exemple. Aussi sévère soit l'épisode, il ne se muera généralement pas en IRC.
Les principaux symptômes sont :
• une difficulté respiratoire sévère ;
• une forte crise d’asthme.
Les symptômes sont en général sévères. Une prise en charge médicale dans les plus brefs délais est nécessaire. Dans certains cas, une hospitalisation est recommandée.
Le cancer du poumon
Le cancer du poumon est causé dans 85 % des cas par le tabac. Le cancer se développe dans les cellules des poumons. Les principaux symptômes d’un cancer du poumon sont :
• une toux persistante avec, dans les cas les plus avancés, la présence de sang ;
• une difficulté respiratoire due à un rétrécissement des voies respiratoires ;
• une douleur thoracique ;
• un épanchement pleural malin.
Pour dépister un cancer du poumon, plusieurs examens médicaux sont pratiqués tels que :
• une radiographie du thorax ;
• une tomodensitométrie (scanner) ;
• un examen microscopique pour détecter une cellule cancéreuse au niveau des poumons ;
• une analyse génétique de la cellule cancéreuse afin d’identifier d’éventuelles mutations pour proposer un traitement adapté.
Les principaux traitements pour lutter contre un cancer du poumon reposent sur des opérations chirurgicales, des séances de chimiothérapie ou de radiothérapie, ou encore des traitements médicamenteux ciblés.
Les réactions allergiques
Une insuffisance respiratoire peut être provoquée par une réaction allergique sévère. La rhinite allergique fait partie des réactions allergiques touchant les voies respiratoires : elle cause une inflammation de la paroi nasale.
Au contact d’allergènes présents dans l’air (du pollen, des poils d’animaux ou de la poussière par exemple), la réaction immunitaire cause une inflammation quasi immédiate de la paroi nasale. Une difficulté respiratoire peut en découler : sans traitement adapté, elle peut durer plusieurs jours.
La difficulté respiratoire peut entraîner une insuffisance respiratoire en cas de complications. Il est parfois difficile de s’éloigner de l’allergène : un traitement médicamenteux à base d’antihistaminiques ou de corticoïdes permet alors de soulager les effets de la rhinite allergique. Pour cela, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant.
Diagnostic
L'insuffisance respiratoire se caractérise par une difficulté à respirer à l’effort, et ce même lorsque l'effort n'est pas important. Ne pas pouvoir monter un escalier sans être essoufflé, à moins de 50 ans, doit mettre sur la piste de ce type de pathologie. Cette difficulté respiratoire se fait également ressentir pendant la nuit, et s'accompagne de troubles du sommeil.
Plusieurs tests et examens permettent de diagnostiquer ce trouble respiratoire :
• une gazométrie artérielle, pour mesurer la concentration d’oxygène et de dioxyde de carbone dans une artère ;
• une exploration fonctionnelle respiratoire (EFR), pour évaluer la capacité respiratoire ;
• une radiographie des poumons ;
• une échographie cardiaque ;
• un scanner thoracique.
Les examens prescrits par le médecin traitant ou un spécialiste dépendent des symptômes identifiés. En fonction des causes envisagées, les examens médicaux pourront être orientés vers l’organe censé être à l’origine de la détresse respiratoire.
Traitements
Le traitement repose sur deux axes :
• le traitement de la maladie respiratoire sous-jacente ;
• la prise en charge du problème respiratoire à l'aide d'une assistance respiratoire au long cours. Il s'agit généralement d'oxygénothérapie à domicile ou d'une assistance ventilatoire au masque. Notez que la France est reconnue mondialement pour son expertise en prise en charge de cette pathologie à domicile.
Parallèlement à la prise en charge médicale, une prise en charge plus globale doit être instaurée. Elle repose sur l’implication de l'entourage du patient et consiste en une prise en charge nutritionnelle et psychologique. Bien entendu, l'arrêt du tabac est essentiel.
Les traitements prescrits dépendent de la nature et de la gravité du trouble respiratoire. Le traitement peut être suivi à la maison ou à l’hôpital.
L’oxygénothérapie
L’oxygénothérapie consiste à faire inhaler de l’oxygène à une personne souffrant de problèmes respiratoires. L’oxygénothérapie permet d’augmenter le taux d’oxygène dans le sang, pour retrouver un juste équilibre entre oxygène et gaz carbonique.
La séance d’oxygénothérapie peut se dérouler en milieu hospitalier, notamment en cas d’insuffisance respiratoire aiguë, ou à domicile lorsque les difficultés respiratoires sont fréquentes.
L’oxygénothérapie normobare est le traitement le plus souvent prescrit. L’oxygène délivré est alors soumis à la pression atmosphérique. Ce traitement peut être réalisé par le biais d’une sonde nasale ou d’un masque branché à une bouteille d’oxygène.
Les actions préventives
Dans la plupart des cas, le problème respiratoire s’aggrave au contact d’un air pollué ou chargé de particules irritantes. L’obésité est également un facteur aggravant, avec notamment l’apparition du syndrome d’apnées du sommeil.
Retrouver une bonne hygiène de vie, basée sur une activité sportive et l’arrêt du tabac, apparaît donc essentiel.
Une réhabilitation respiratoire avec un kinésithérapeute permet également de réduire l’apparition des problèmes respiratoires, notamment pour les personnes atteintes de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Le kinésithérapeute réapprend au patient à rythmer sa respiration selon les phases d’effort et de repos. Un renforcement musculaire général est également préconisé : il permet de conserver une bonne santé cardiovasculaire et de limiter l’essoufflement pendant l’effort.