Pourquoi les rappels des vaccins sont-ils indispensables ?

La vaccination consiste à mettre en contact l’organisme avec des agents pathogènes atténués. Il apprend ainsi à les reconnaître et à développer des défenses, pour les combattre efficacement lorsqu’il les rencontre à nouveau. Indispensables pour prolonger ou renforcer l’immunité conférée par le vaccin, les premiers rappels des vaccins sont réalisés dès 11 mois, chez le bébé.

Pour « rappeler » au corps comment se défendre

Lorsqu’un agent pathogène extérieur (virus ou bactérie) pénètre dans l’organisme, il peut se multiplier et provoquer l’apparition d’une maladie (la rougeole, par exemple). Il peut aussi l’empoisonner en libérant des substances toxiques (le tétanos, par exemple). Pour se défendre contre ces agressions extérieures, certaines cellules du corps humain reconnaissent des parties spécifiques de ces microbes (les antigènes). Le système immunitaire produit alors des anticorps, pour combattre ces agents agresseurs.

Le vaccin permet d’apprendre au corps à reconnaître certains micro-organismes. Il contient un agent pathogène inoffensif (atténué, désactivé ou fragmenté) : cela permet d’activer le système immunitaire, sans qu’une véritable infection n’ait lieu. L’organisme libère des anticorps et garde cette réaction en mémoire. S’il est de nouveau confronté à ce microbe ou virus, il sait comment réagir rapidement et efficacement.

La durée de protection conférée par le vaccin est variable : pour rester efficaces, certains vaccins nécessitent donc un ou plusieurs rappels périodiques. Comme son nom l’indique, cette nouvelle injection permet de « rappeler » au corps comment se défendre contre l’agent pathogène en cause. Effectués dès l’âge de 11 mois chez le bébé, les rappels de certains vaccins sont ainsi indispensables pour le protéger contre certaines maladies graves.

Pour une protection efficace contre certaines maladies graves

Une vaccination complète (avec l’injection de toutes les doses et des rappels nécessaires) participe d’abord au renforcement du système immunitaire de l’enfant. Dès sa naissance, le nourrisson est en effet en contact permanent avec un environnement porteur de nombreux germes et bactéries. Au fur et à mesure des semaines, les anticorps transmis par sa mère pendant la grossesse deviennent de moins en moins efficaces (même si l’allaitement peut prendre le relais, dans une certaine mesure), et l’enfant devient plus vulnérable. Lorsqu’il est exposé à différents agents pathogènes, son organisme apprend alors à produire lui-même des anticorps. Il développe progressivement son système immunitaire.

Néanmoins, cette réaction naturelle ne suffit pas toujours et certaines maladies nécessitent la mise en place d’une protection renforcée. Très contagieuses, plusieurs maladies infantiles peuvent en effet avoir de graves conséquences chez le nourrisson, le bébé ou l’enfant de moins de 2 ans (la rougeole, la coqueluche, la méningite à méningocoques ou à pneumocoques, la rubéole, les oreillons…). Aujourd’hui, 11 vaccins (et leurs rappels) sont ainsi obligatoires en France, chez les bébés nés après le 1er janvier 2018.

Les premières injections et les rappels des vaccins chez le bébé

Les 11 vaccins obligatoires en France protègent contre le tétanos, la diphtérie, la poliomyélite, la rougeole, les oreillons, la rubéole, la coqueluche, l’Haemophilus influenza de type B, l’hépatite B, les infections à pneumocoque et à méningocoque de type C. Le calendrier vaccinal est mis à jour chaque année par le Ministère de la Santé, après avis des experts de la Commission Technique des Vaccinations (Haute Autorité de santé). En plus d’établir la liste des vaccins obligatoires, il précise les dates des injections et des rappels (chez les bébés, les enfants et les adultes).

Les premiers vaccins, dès l’âge de 2 mois

Certains enfants à risques reçoivent leur premier vaccin dès l’âge de 1 mois. Il s’agit du vaccin contre le BCG (tuberculose). Il n’est pas obligatoire, mais simplement recommandé dans certains cas (pour les nourrissons particulièrement exposés au bacille de la tuberculose). Il consiste en l’administration d’une dose unique de vaccin, sans rappel.

À 2 mois, le bébé reçoit la première dose du vaccin obligatoire qui le protège contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, et les infections invasives à Haemophilus influenzae b. Il doit aussi recevoir la première dose du vaccin contre l’hépatite B, et la première dose du vaccin contre les infections invasives à pneumocoques.

Vers 4 mois, le jeune enfant doit recevoir la deuxième dose de ces vaccins : contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, et les infections invasives à Haemophilus influenzae b, contre l’hépatite B et contre les infections invasives à pneumocoques.

À 5 mois, le jeune enfant reçoit sa première dose du vaccin contre les infections invasives à Méningocoque du sérogroupe C.

À 12 mois (1 an), on doit lui administrer la première dose du vaccin ROR (contre la rougeole, les oreillons et la rubéole), et la deuxième dose du vaccin contre les infections invasives à Méningocoque du sérogroupe C.

Entre 16 et 18 mois, l’enfant reçoit la deuxième dose du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR). En cas de retard ou d'oubli d'un vaccin chez le bébé, rapprochez-vous de votre médecin traitant ou de votre pharmacien.

Les premiers rappels, à partir de 11 mois

Quand refaire ses rappels de vaccins ? Les premiers rappels de ces vaccins sont effectués chez le bébé, dès l’âge de 11 mois. Il doit recevoir le premier rappel du vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, et les infections invasives à Haemophilus influenzae b.

On doit aussi lui administrer le premier rappel du vaccin contre l’hépatite B et le rappel du vaccin contre les infections invasives à pneumocoques.

Quels vaccins chez l’enfant et l’adolescent ?

D’autres vaccins et rappels sont ensuite effectués pendant l’enfance et l’adolescence :

- à 6 ans : l’enfant doit recevoir le deuxième rappel du vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la poliomyélite ;

- entre 11 et 13 ans : il reçoit le troisième rappel du vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite (avec des doses réduites de l’anatoxine de la diphtérie et de l’antigène de la coqueluche) ;

- entre 11 et 14 ans : même s’il ne s’agit pas d’un vaccin obligatoire, le vaccin contre les infections à papillomavirus humain (HPV) est fortement recommandé chez les filles et les garçons. Il consiste en l’injection de 2 doses, espacées de 6 mois.

Si leur calendrier vaccinal n’est pas à jour, il est possible d’effectuer certains rattrapages chez les adolescents :

- l’hépatite B : pour les personnes non vaccinées, un rattrapage du vaccin est possible entre 11 et 15 ans révolus. La vaccination consiste en une injection classique de 3 doses, ou en une injection de 2 doses, espacées d’au moins 6 mois (vaccin ENGERIX® B20 μg) ;

- le HPV : pour les jeunes filles et les jeunes garçons non vaccinés, un rattrapage est possible entre 15 et 19 ans révolus.

Et chez l’adulte ?

Les vaccins et leurs rappels ne concernent pas que les bébés, les enfants et les adolescents. En effet, même après 18 ans, il faut penser à programmer certaines injections :

- le tétanos, la diphtérie, la coqueluche et la poliomyélite : en plus des 3 rappels déjà effectués pendant l’enfance, il faut programmer un rappel à 25 ans, un à 45 ans et un à 65 ans, puis un rappel tous les 10 ans (le vaccin contient une dose réduite d’anatoxine diphtérique) ;

- la coqueluche : il faut prévoir un rappel à 25 ans (si la personne n’a pas été vaccinée depuis 5 ans). Le vaccin quadrivalent contient des doses réduites d’antigène coquelucheux. Ce rappel est particulièrement recommandé chez les personnes qui ont un projet parental (et chez l’entourage de la femme enceinte et les personnes susceptibles d’être en contact étroit avec le nourrisson). La coqueluche peut en effet avoir de graves conséquences chez l’enfant de moins de 6 mois ;

- la grippe saisonnière : à partir de 65 ans, une injection par an est recommandée ;

- le zona : une injection est recommandée chez les personnes âgées de 65 à 74 ans révolus (même en cas d’antécédent de zona).

Le calendrier des vaccinations comprend également les recommandations vaccinales contre la COVID-19. Il est régulièrement mis à jour, avec les dernières recommandations de la Haute Autorité de santé.

Si le calendrier vaccinal n’est pas à jour, le rattrapage de certains vaccins est aussi possible à l’âge adulte :

- la coqueluche : si la personne de plus de 25 ans n’a pas reçu le rappel du vaccin, il est possible de faire un rattrapage jusqu’à 39 ans ;

- les infections invasives à Méningocoque du sérogroupe C : rattrapage possible jusqu’à 24 ans avec une seule injection, pour les personnes non vaccinées ;

- la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) : les personnes nées après 1980 doivent avoir reçu deux doses de vaccin trivalent (avec un délai minimum d’un mois entre deux doses).

Sources :

https://www.ameli.fr/assure/sante/assurance-maladie/campagnes-vaccination/calendrier-vaccinations-prise-charge

https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/vaccination/calendrier-vaccinal

https://vaccination-info-service.fr/La-vaccination-au-cours-de-la-vie/Nourrissons-et-enfants-de-la-naissance-a-13-ans