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Tout savoir sur la vaccination contre la diphtérie

Publié le — 8 Min de lecture

La diphtérie est une maladie infectieuse d’origine bactérienne, qui peut engendrer de sévères complications. Très contagieuse, elle peut être à l’origine de difficultés respiratoires, et de graves atteintes cardiaques ou nerveuses. Si la maladie a disparu en France grâce à la vaccination, elle continue néanmoins à circuler dans certaines régions du monde. La vaccination contre la diphtérie reste donc indispensable.

Alors pourquoi est-il si important de continuer à se faire vacciner contre une maladie qui n’existe plus en France ? En quoi consiste la vaccination contre la diphtérie ? Et à quel âge doit-on effectuer ses rappels ?

SOMMAIRE

Pourquoi est-il important de se faire vacciner contre la diphtérie ?

La diphtérie est une infection bactérienne extrêmement contagieuse, qui peut rester asymptomatique ou ne provoquer que de légers symptômes. Mais cette maladie peut aussi être à l’origine de graves complications, et entraîner la mort (3 % des personnes infectées meurent de la diphtérie). D’autre part, les traitements mis en place sont lourds, et le rétablissement peut être long. Et même si cette maladie ne circule plus en France, elle sévit toujours dans certaines régions du monde. Elle pourrait aussi réapparaître en France en cas d’arrêt des vaccinations. Il est donc indispensable de continuer à faire vacciner tous les enfants contre la diphtérie.

Pour se protéger contre une maladie très contagieuse

La diphtérie est une maladie infectieuse, due à une corynebactérie : elle peut être provoquée par la bactérie Corynebacterium diphtheriae, Corynebacterium ulcerans ou Corynebacterium pseudotuberculosis. La diphtérie typique est due à la bactérie Corynebacterium diphtheriae.

Cette infection bactérienne est très contagieuse. Elle se transmet entre êtres humains, par voie aérienne. Lorsqu’elle parle, qu’elle tousse ou qu’elle éternue, la personne infectée disperse dans l’air des gouttelettes de salive contaminée : ces gouttelettes infectent alors directement une autre personne, en pénétrant dans son organisme par son nez ou sa bouche. Elles peuvent aussi infecter des objets ou des surfaces, qui contaminent à leur tour une personne saine.

Les bactéries Corynebacterium ulcerans sont quant à elles transmises par le lait cru ou lors d’un contact avec des bovins ou des animaux de compagnie (chats et chiens). Les Corynebacterium pseudotuberculosis peuvent être transmises à l’homme par les chèvres.

La diphtérie ne provoque parfois aucun symptôme, ou de simples signes qui font penser à une angine. La personne infectée ne s’isole pas, et contamine alors de nombreuses autres personnes, sans le savoir. Se faire vacciner contre la diphtérie permet ainsi de se protéger contre une maladie qui se transmet facilement, et peut engendrer de sévères complications.

Pour éviter des complications parfois mortelles

Lorsque la bactérie Corynebacterium diphtheriae pénètre dans l’organisme, elle atteint d’abord les voies respiratoires supérieures et se multiplie dans la gorge. Les premiers symptômes de la diphtérie font alors penser à une angine douloureuse (on parle d’angine diphtérique) : fatigue et fièvre modérée, sensation de malaise général, maux de tête, inflammation du cou, douleurs à la déglutition et maux de gorge (parfois, augmentation du volume des ganglions lymphatiques). Chez les enfants, la diphtérie peut provoquer une augmentation du rythme cardiaque, des vomissements et des nausées, des frissons…

La diphtérie peut aussi être à l’origine de symptômes cutanés : des éraflures (ou abrasions) et d’autres types de plaies apparaissent sur la peau des bras et des jambes. Ces plaies sont parfois suintantes et peuvent avoir du mal à cicatriser. Plus fréquentes mais moins graves, ces infections touchent essentiellement les adultes (souvent chez les personnes à l’hygiène corporelle insuffisante).

Mais lorsque le bacille diphtérique se développe dans la gorge et le pharynx, il peut aussi provoquer la formation de fausses membranes (ou pseudomembranes). Blanchâtres ou grises, ces membranes sont très adhérentes et dures. Elles recouvrent le voile du palais et les amygdales, et peuvent réduire le diamètre des voies respiratoires : la respiration devient alors difficile. Si ces membranes se détachent brusquement et bloquent les voies respiratoires, la respiration devient impossible : cela peut entraîner le décès par asphyxie.

La diphtérie peut aussi attaquer d’autres organes du corps, et être à l’origine d’autres complications sévères. La bactérie diphtérique peut en effet porter un gène spécifique : elle sécrète alors une toxine qui, si elle atteint certains nerfs, peut provoquer de graves symptômes. La personne infectée peut par exemple souffrir de troubles de la déglutition, de troubles de la motricité au niveau des membres ou des yeux, ou d’une insuffisance respiratoire (en cas de paralysie du diaphragme). La toxine peut également atteindre le cœur et engendrer de graves complications (accélération ou troubles du rythme cardiaque, hypotension artérielle, inflammation du myocarde, insuffisance cardiaque…). Une infection sévère peut enfin endommager les reins.

La vaccination contre la diphtérie permet principalement de se protéger contre les effets de la toxine diphtérique (et donc contre les complications de cette maladie).

Pour éviter des traitements lourds

En présence de certains symptômes, il est recommandé de consulter rapidement son médecin traitant. Après avoir étudié les symptômes et procédé à un examen clinique (de la gorge, notamment), il prélève du mucus pour le faire analyser. Si le diagnostic de diphtérie est confirmé, il prescrit immédiatement un traitement adapté (pour éviter notamment les complications de la maladie).

Si la personne souffre des symptômes d’une diphtérie respiratoire, elle est généralement hospitalisée en unité de soins intensifs. Le traitement de la diphtérie repose alors sur une sérothérapie (administration d’une antitoxine diphtérique en injection intramusculaire), complétée par une antibiothérapie (sur 14 jours, en général). Pour éviter la transmission de la bactérie, la personne infectée est également isolée (et son environnement désinfecté). Le rétablissement peut être plus ou moins long (selon la sévérité de l’infection).

Pour éviter de voir réapparaître la maladie en France

Si elle a été complètement éradiquée en France (depuis la mise en place de la vaccination systématique des enfants en 1945), la diphtérie est encore présente dans de nombreuses régions du monde (Asie, Pacifique Sud, Europe de l’Est, Moyen-Orient…) et des épidémies sont parfois signalées. Avant de voyager dans ces zones, il est donc essentiel d’être à jour de sa vaccination contre la diphtérie.

La vaccination contre la diphtérie reste aussi indispensable pour éviter la réapparition de la maladie en France (notamment par l’importation de cas depuis l’étranger). Pour que tout le monde reste protégé, la couverture vaccinale doit en effet rester très élevée.

La vaccination contre la diphtérie : quel vaccin et à quel âge ?

En France, le vaccin contre la diphtérie est obligatoire pour tous les nourrissons et tous les professionnels de santé. Il est effectué en même temps que les vaccins contre la poliomyélite et le tétanos (on parle de vaccin DTP). Pour une protection efficace, le vaccin doit être suivi de plusieurs rappels, chez l’enfant, l’adulte et la personne âgée.

Un vaccin combiné

Administré par voie intramusculaire ou sous-cutanée, le vaccin contre la diphtérie contient la toxique diphtérique modifiée (purifiée et inactivée, donc sans danger). Il n’empêche pas la contamination et la transmission de la maladie, mais permet de se protéger contre les effets de cette toxine.

Le vaccin contre la diphtérie est systématiquement associé aux vaccins contre la poliomyélite et contre le tétanos (vaccin trivalent). Pour limiter le nombre d’injections, le médecin peut aussi proposer :

- un vaccin tétravalent, qui contient en plus le vaccin contre la coqueluche ;

- un vaccin pentavalent, qui contient en plus le vaccin contre les méningites à Haemophilus influenzae b ;

- un vaccin hexavalent, qui contient en plus le vaccin contre l’hépatite B.

À quel âge doit-on se faire vacciner ?

Le schéma vaccinal contre la diphtérie prévoit :

- à 2 mois : injection d’une première dose du vaccin ;

- à 4 mois : injection d’une deuxième dose du vaccin ;

- à 11 mois : injection d’une troisième dose du vaccin.

Pour une protection durable, plusieurs rappels doivent ensuite être programmés :

- à 6 ans : injection d’une première dose de rappel (associée aux vaccins contre la poliomyélite, le tétanos et la coqueluche) ;

- entre 11 et 13 ans : injection d’une deuxième dose de rappel (associée aux vaccins contre la poliomyélite, le tétanos et la coqueluche, avec des doses réduites d’antigènes coquelucheux et d’anatoxine diphtérique) ;

- à 25 ans, à 45 ans et à 65 ans : injection d’une nouvelle dose de rappel (avec un vaccin contenant des doses réduites d’anatoxine diphtérique). Il faut ensuite prévoir un rappel du vaccin tous les 10 ans (toujours avec un vaccin contenant des doses réduites d’anatoxine diphtérique).

La vaccination contre la diphtérie présente les mêmes effets indésirables que les autres vaccins (réaction avec rougeur et douleur à l’endroit de l’injection, fièvre, douleurs musculaires ou articulaires…). Les réactions allergiques restent très rares. Se faire vacciner contre la diphtérie reste enfin indispensable après une infection, qui ne confère aucune immunité.

Où se faire vacciner ?

Le vaccin contre la diphtérie peut être prescrit par un médecin ou une sage-femme. Il peut être réalisé par ces deux professionnels de santé, mais aussi par un infirmier (sur prescription médicale). Il est possible de se rendre dans un cabinet médical (libéral), à l’hôpital ou en PMI (pour les enfants âgés de moins de 6 ans). La vaccination peut aussi être effectuée dans un centre de vaccination public.

Chaque dose du vaccin est remboursée à hauteur de 65 % par l’Assurance maladie. Le reste est en général pris en charge par la mutuelle ou tout autre organisme complémentaire (assurance). Dans les centres de vaccination publics et en PMI, il n’y a aucune avance de frais.

Sources :

https://vaccination-info-service.fr/Les-maladies-et-leurs-vaccins/Diphterie

https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-a-prevention-vaccinale/diphterie/la-maladie/#tabs

https://www.vidal.fr/medicaments/utilisation/vaccins/vaccin-diphterie.html

https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/infections/infections-bactériennes-bactéries-gram-positives/diphtérie


Tout savoir sur la vaccination contre la diphtérie

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