La fièvre jaune, une maladie grave sans traitement spécifique
La fièvre jaune est due au virus amaril, un virus qui se transmet facilement à l’homme, par une simple piqûre de moustique. La maladie peut provoquer des symptômes sévères, qui peuvent se compliquer et avoir des conséquences graves (parfois mortelles).
Une maladie qui se transmet facilement à l’homme
Décrite pour la première fois au Mexique au milieu du XVIème siècle, la maladie de la fièvre jaune est due à un arbovirus. Ce virus est transporté par des moustiques qui appartiennent aux genres Aedes et Haemagogus. Il est transmis à l’homme par une simple piqûre (le moustique peut aussi infecter les singes dans les forêts, ce qui entretient le cycle de transmission et la persistance du virus dans l’environnement).
Aujourd’hui, la maladie circule dans plusieurs pays intertropicaux, en Amérique du Sud, en Amérique centrale et en Afrique (sous forme d’épidémies). Si la vaccination contre la fièvre jaune offre une protection efficace et durable, la maladie ressurgit dans les pays où la couverture vaccinale est insuffisante. Récemment, des cas de fièvre jaune ont aussi été retrouvés en Chine. Il est donc indispensable de se faire vacciner contre la maladie avant de voyager dans ces pays.
Des symptômes graves, et un taux de mortalité élevé
L’infection par le virus ne provoque en général aucun signe particulier (elle reste asymptomatique dans 85 % des cas). Mais elle peut parfois être à l’origine de certains symptômes, qui se manifestent en général 3 à 6 jours après l’infection. Ils font penser à un syndrome grippal intense : une forte fièvre, des frissons, des maux de tête, des douleurs musculaires et des courbatures. Lorsqu’ils apparaissent pendant ou après un voyage dans un pays tropical, ces symptômes sont parfois confondus avec ceux de la dengue ou du paludisme.
Dans la plupart des cas, la maladie n’évolue pas et les symptômes disparaissent. Mais elle peut parfois entraîner certaines complications (dans 15 % des cas), avec des atteintes graves du foie, des reins et du cœur. La personne peut alors souffrir d’une jaunisse (d’où le nom de fièvre « jaune »), de troubles urinaires et rénaux, d’hémorragies au niveau des muqueuses et de vomissements sanglants (sang noirâtre, ou « vomito negro »). Dans la moitié des cas environ, ces troubles graves entraînent le décès (après une phase de délire, des convulsions et un coma).
Il n’existe actuellement aucun traitement contre la fièvre jaune. Le traitement des symptômes est le seul à pouvoir être envisagé pour améliorer les chances de survie, avec du repos, une réhydratation et des médicaments pour soulager la fièvre et les douleurs. Néanmoins, le traitement des symptômes ne suffit pas toujours à éviter les complications de la maladie. Le vaccin anti-amarile est donc l’unique moyen de se protéger et d’éviter les conséquences graves de la fièvre jaune.
La vaccination contre la fièvre jaune, indispensable pour se protéger contre cette maladie
Mis au point en 1937, le vaccin contre la fièvre jaune a permis de faire disparaître la maladie en Europe et de la faire reculer dans de nombreuses régions du monde. Préparé à partir de virus atténué, il s’agit de l’un des meilleurs vaccins viraux actuels. Le dernier cas déclaré en France métropolitaine date de 1978.
Qui doit se faire vacciner contre la fièvre jaune ?
La vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire avant tout premier voyage dans une zone endémique. Il s’agit du seul vaccin obligatoire pour les personnes qui se rendent dans une zone intertropicale où circule le virus (en Afrique ou en Amérique du sud). Un certificat de vaccination anti-amarile est en effet exigé pour pouvoir entrer dans certains pays d'Afrique ou d'Amérique du Sud (pays intertropicaux). La vaccination anti-amarile peut également être exigée pour entrer dans certains pays, lorsque l’on arrive d’un pays infecté (en Angola, au Congo, au Mali, au Tchad et au Togo notamment).
En France, le vaccin est obligatoire pour les adultes et les enfants de plus de 12 mois qui vivent en Guyane, ou qui prévoient de s’y rendre. Les personnes qui travaillent dans des laboratoires en Guyane, et qui sont susceptibles d’être exposées au virus de la fièvre jaune, doivent programmer une seconde dose du vaccin 10 ans après leur primovaccination.
La vaccination contre la fièvre jaune est aussi fortement recommandée pour voyager dans de nombreux pays situés dans des régions intertropicales d’Afrique ou d’Amérique du Sud : en Argentine, au Brésil, en Bolivie, en Colombie ou en Equateur, au Cameroun, en Ethiopie, au Kenya, au Sénégal ou au Soudan, par exemple. La vaccination doit être programmée à partir de 9 mois (parfois à partir de 6 mois, lorsque le jeune enfant doit séjourner en forêt ou en milieu rural).
Quel schéma vaccinal ?
La vaccination contre la fièvre jaune consiste en une seule injection : le vaccin protège l’individu de manière efficace et sur le long terme, dans les 10 jours qui suivent son administration.
En France, le vaccin contre la fièvre jaune est un vaccin vivant atténué (Stamaril®). Ce vaccin monovalent peut être administré chez les adultes et les enfants, à partir de 9 mois. Chez l’adulte (et l’enfant à partir de 24 mois), il est administré en une seule dose, au minimum 10 jours avant la date de départ en voyage. Chez le bébé âgé de 9 à 24 mois, deux injections sont programmées (une première dose 10 jours avant le départ en voyage, et une seconde dose à partir de 6 ans, et dans un délai maximum de 10 ans).
Quelle est la durée de validité du vaccin contre la fièvre jaune ? Depuis juillet 2016, la vaccination anti-amarile est valable à vie (le rappel tous les 10 ans a été supprimé par l’OMS). Chez les personnes vaccinées depuis plus de 10 ans, une deuxième dose est seulement recommandée en cas de voyage pendant une épidémie de fièvre jaune (également chez les enfants de plus de 6 ans qui ont été vaccinés avant l’âge de 2 ans, chez les femmes vaccinées pendant leur grossesse et chez certaines personnes immunodéprimées).
Quelles sont les contre-indications à ce vaccin ?
Le vaccin contre la fièvre jaune est un vaccin atténué, mais vivant : il est donc contre-indiqué chez les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées, et déconseillé chez l’enfant de moins de 9 mois.
La vaccination est notamment contre-indiquée chez les personnes ayant un antécédent de maladie du thymus. Elle l’est également chez les personnes qui présentent un déficit immunitaire : suite à une greffe d’organe ou à une infection par le VIH (avec un taux de CD4 insuffisant), pendant une chimiothérapie pour le traitement d'un cancer (et pendant les 6 mois suivants), en cas de traitement immunosuppresseur (et pendant les 3 mois suivants), en cas de maladie rare qui entraîne une baisse des défenses immunitaires…
En cas de voyage dans une zone endémique, ces personnes doivent consulter leur médecin traitant. Ce dernier pourra envisager une éventuelle vaccination, au cas par cas et selon le risque d’exposition. Si la vaccination n’est pas possible, le voyage est formellement déconseillé. Pour les femmes qui allaitent un nourrisson de moins de 6 mois, la vaccination implique l’arrêt de l’allaitement. Le don du sang est également impossible pendant les 4 semaines qui suivent la vaccination.
Les personnes âgées peuvent se faire vacciner contre la fièvre jaune, après consultation et avis de leur médecin (et évaluation du rapport bénéfice / risque).
Les effets indésirables du vaccin contre la fièvre jaune sont les mêmes que ceux des autres vaccins (une réaction locale au niveau du point d’injection, de la fièvre et des douleurs musculaires ou articulaires). Les réactions allergiques restent très rares.
Où se faire vacciner ?
En France, la vaccination contre la fièvre jaune ne peut être effectuée que dans un centre de vaccination anti-amarile agréé. La liste des lieux de vaccination habilités à effectuer la vaccination contre la fièvre jaune est disponible sur le site du Ministère des Solidarités et de la Santé, à l’adresse suivante : https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/preserver-sa-sante/vaccination-fievre-jaune.
Le vaccin est prescrit, délivré et injecté sur place (par voie sous-cutanée, plus rarement par voie intramusculaire). Un certificat international de vaccination contre la fièvre jaune est ensuite remis à la personne vaccinée. De couleur jaune, il est valide à partir du 10ème jour qui suit la primo-injection. Si un rappel est exigé, le certificat est valide dès son injection.
Le vaccin anti-amarile n’est pas remboursé par l’Assurance maladie. Certaines complémentaires santé prévoient parfois la prise en charge de tout ou partie des frais.
https://vaccination-info-service.fr/Les-maladies-et-leurs-vaccins/Fievre-jaune
https://www.vidal.fr/sante/voyage/avant-voyage/vaccins-voyage/fievre-jaune.html
https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/fievre-jaune