La migraine, c’est quoi ?
Bien qu’elle concerne près de 15 % de la population mondiale, la migraine est particulièrement méconnue. Loin d’un simple mal de crâne, la migraine est une maladie neurologique, qui concerne en majorité les femmes, et qui peut se révéler très invalidante.
Une migraine se manifeste et se caractérise par des crises migraineuses répétées. Durant ces crises, les patients migraineux présentent des symptômes reconnaissables :
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Une céphalée (mal de crâne) importante, unilatérale et pulsatile (des pulsations au niveau du crâne sont ressenties) ;
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Une sensibilité accrue au bruit et à la lumière ;
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Une douleur accentuée au moindre effort physique ;
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Des nausées et des vomissements.
Les patients peuvent présenter certains symptômes uniquement, ou tous ces symptômes à la fois. Les crises migraineuses peuvent durer 4 à 72 h. Selon l’Inserm, les crises de plus de 48 h concernent 10 % des patients migraineux. Enfin, en dehors des crises, une personne atteinte de migraine ne présente aucun symptôme, et aucune activité neurologique ou cérébrale différente d’un patient non-migraineux. C’est une des particularités qui rend le suivi de cette maladie particulièrement complexe.
Quelles sont les causes de la migraine ?
Comme nous l’avons vu plus tôt, la migraine est une affection plutôt méconnue, et il reste encore quelques mystères à lever pour expliquer parfaitement cette maladie. Ainsi, on ne connaît pas réellement les causes à l’origine d’une migraine. En revanche, on comprend la réaction physique au niveau du cerveau.
En cas de crise migraineuse, on observe une dilatation et une inflammation des vaisseaux cérébraux, notamment des artères des méninges (membranes qui enveloppent le cerveau). On constate également une activation anormale du tronc cérébral et de la zone hypothalamique, qui contribue alors au déclenchement de la douleur, et à sa durée dans le temps.
Si le mécanisme de la migraine est connu et facilement observable, les recherches ne permettent pas encore d’identifier clairement ce qui déclenche cette inflammation des vaisseaux cérébraux. En revanche, la recherche a démontré dès le 19e siècle qu’il y avait une prédisposition génétique à la migraine. On sait également que des variations émotionnelles, physiques, ou hormonales, une irrégularité du sommeil, ou un changement alimentaire, peuvent être des facteurs déclencheurs de la migraine.
Les différents types de migraine
Les migraines sans aura
Les migraines sans aura se manifestent par les symptômes évoqués ci-dessus, soit une céphalée, une sensibilité au bruit et à la lumière, des nausées et vomissements. On parle alors de migraine « classique », puisque cette forme concerne 70 à 80 % des migraineux.
Les migraines avec aura
20 à 30 % des patients migraineux présentent des migraines avec aura. Il s’agit d’un trouble neurologique transitoire et entièrement réversible, qui se manifeste par des troubles visuels, des troubles du langage, ou des troubles sensitifs, durant moins d’une heure. L’aura peut se manifester avant le déclenchement de la céphalée, ou l’accompagner.
Dans 90 % des cas, ce sont les troubles visuels qui sont ressentis, avec des points de lumière, ou des zones complètement noires, dans le champ de vision. Dans ce cas, lorsque l’aura est uniquement visuelle, on parle de migraine ophtalmique.
Les migraines hormonales
La migraine hormonale est très fréquente chez les femmes. Si la migraine n’est pas une maladie d’origine hormonale, c’est un facteur déclencheur très important, car toute variation hormonale peut déclencher une migraine.
A la fin du cycle hormonal, le taux d’œstradiol chute. C’est pourquoi, nombre de migraineuses observent la survenue de crises 2 à 3 jours avant leurs menstruations, et 3 à 4 jours après. Par ailleurs, certaines migraineuses n’ont des crises que durant leurs règles, on parle alors de migraines cataméniales. Ces crises peuvent être particulièrement longues et intenses, et elles peuvent nécessiter la prise d’anti-inflammatoires ou d’un contraceptif oral faiblement dosé en œstrogènes.
Huile essentielle et migraine : quelle huile essentielle pour vous soulager ?
Nous l’avons vu, les symptômes de la migraine peuvent être particulièrement pénibles, et s’installer parfois pour de longues heures. Afin de vous soulager plus facilement, les huiles essentielles peuvent être d’une grande aide, à condition de choisir celles qui sont efficaces sur la migraine, et de les utiliser avec précautions.
L’huile essentielle de menthe poivrée
L’huile de menthe poivrée est une véritable référence dans la trousse de secours des migraineux ! Et pour cause, elle est très efficace pour apaiser les maux de tête. Sa richesse en menthol lui confère des vertus rafraîchissantes et antalgiques. De la même manière que le froid, le menthol active les thermorécepteurs de la peau, qui sont impliqués dans le processus d’inflammation et de douleur. Ces récepteurs sont sensibles à la fraîcheur amenée par le menthol, ce qui permet d’apaiser la douleur efficacement.
En cas de migraine, diluez 2 à 4 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée dans une base neutre ou une huile végétale. La concentration maximum ne doit pas excéder les 10 %. Massez en petits cercles le front, les tempes, et la nuque, à la base du crâne. A l’application sur le front et les tempes, faites attention à ne pas vous approcher des yeux au risque d’éprouver une sensation de brulure. Elle peut aussi être utilisée pure en massage, avec une 1 goute seulement.
L’huile essentielle de camomille romaine
Les esters (composants chimiques) contenus dans l’huile essentielle de camomille romaine lui confèrent des vertus calmantes, antalgiques, antispasmodiques et anti-inflammatoires. Elle est idéale pour les migraines causées par un bouleversement émotionnel ou par un pic de stress. Elle va à la fois apaiser l’anxiété, et atténuer la douleur.
Elle peut aussi être utilisée pour soulager les migraines liées aux menstruations et en massage (avec une huile végétale) pour soulager les douleurs au ventre.
Tout comme l’huile de menthe poivrée, elle s’utilise en application locale, en diluant 4 gouttes dans une huile végétale. Massez ensuite le front et les tempes avec ce mélange, en réalisant de petits cercles du bout des doigts.
L’huile essentielle de lavande aspic
L’huile essentielle de lavande aspic possède des vertus antalgiques, relaxantes et sédatives. Sa richesse en linalol et en camphre permet de soulager les douleurs, tout en procurant une sensation d’apaisement et de détente. A l’instar de la camomille romaine, elle est efficace pour les migraines liées au stress.
Utilisez l’huile essentielle de lavande aspic diluée dans une base d’huile végétale, et massez votre front et vos tempes avec le mélange.
L’huile essentielle de gaulthérie couchée
L’huile essentielle de gaulthérie couchée est un classique dans la trousse à pharmacie des sportifs, grâce à son efficacité contre les douleurs musculaires et articulaires. Mais saviez-vous qu’elle est aussi très efficace en cas de migraine ?
En effet, la gaulthérie couchée a la particularité d’inhiber les récepteurs TRPV1. Ces derniers jouent un rôle majeur dans la transmission de la douleur au cerveau. En inhibant ces récepteurs, l’huile essentielle de gaulthérie permet d’apaiser les douleurs liées à la migraine.
Vous pouvez l’utiliser en application locale, diluée dans une huile végétale. Ici encore, la concentration en huile essentielle doit être au maximum de 10 %. Utilisez le mélange pour masser votre front et vos tempes, en faisant attention à éviter les yeux. Attention, la gaulthérie contient des salicylates, qui en trop grande quantité, peuvent se révéler toxiques pour l’organisme. Son utilisation ne doit pas durer plus de 8 à 10 jours.
Attention aux contre-indications et interactions avec d’autres huiles essentielles. Demandez conseil à votre pharmacien
L’huile essentielle de lavandin
L’huile essentielle de lavandin est reconnue pour ses propriétés antalgiques et anti-inflammatoires. Sa teneur en esters monoterpéniques, en carbures sesquiterpéniques, en linalol, et en acétate de linalyle, lui permet d’agir sur les récepteurs de la douleur, pour soulager les crises migraineuses.
Elle s’utilise diluée dans une huile végétale, pour l’appliquer en massages circulaires sur les tempes, le front, et la nuque. Il est également possible de l’utiliser pure, en utilisant une goutte pure d’huile essentielle de lavandin sur chaque tempe. Il faut alors être très vigilant à l’application, et bien se laver les mains ensuite.
Attention : ne pas utiliser le lavandin chez les enfants de moins de 7 ans
Les précautions d’emploi des huiles essentielles
Les huiles essentielles regorgent de vertus pour soigner nos maux du quotidien. Bien qu’elles soient naturelles, cela ne signifie pas que leur utilisation est sans risque. Avant d’utiliser des huiles essentielles, assurez-vous de bien prendre vos précautions :
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Les huiles essentielles sont contre-indiquées chez la femme enceinte ou allaitante, ainsi que chez les enfants de moins de trois ans.
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Sauf consignes précises de votre médecin ou de votre pharmacien, les huiles essentielles ne doivent pas être utilisées pures. Elles doivent être diluées dans une huile végétale.
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L’application locale d’huile essentielle ne doit pas être effectuée sur de grandes surfaces de peau.
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Il ne faut en aucun cas appliquer une huile essentielle sur une peau lésée et sur les muqueuses.
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Les huiles essentielles ne doivent en aucun être ingérée, sauf conseil médical avisé.
Enfin, certaines huiles essentielles possèdent des actifs qui peuvent interagir avec vos traitements médicamenteux, ou être déconseillés en cas de soucis de santé spécifiques. Avant d’utiliser des huiles essentielles, l’idéal est donc de demander conseil à votre médecin ou à votre pharmacien, pour avoir une recommandation personnalisée et parfaitement adaptée à votre profil.
Sources :
https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/migraine
https://www.sfemc.fr/maux-de-tete/la-migraine/4-c-est-quoi-la-migraine.html
https://www.passeportsante.net/fr/HuilesEssentielles/indications/migraine