Anesthésie : endormir, insensibiliser et relâcher
L’anesthésie générale est une technique permettant d’endormir le patient afin de réaliser un geste médical ou chirurgical de manière indolore. La solution injectée au patient lors de l’anesthésie comprend différents types de médicaments :
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des hypnotiques (pour endormir),
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des analgésiques (pour supprimer la douleur),
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des curares sont parfois administrés pour induire un relâchement musculaire important et empêcher tout mouvement réflexe pendant l’opération.
C’est l’anesthésiste, présent durant toute la durée de l’opération, qui veille à ce que les médicaments soient correctement dosés.
La consultation pré-anesthésique : obligatoire et essentielle
Avant l’opération, vous allez rencontrer l’anesthésiste lors d’une consultation pré-anesthésique. Sur la base d’un questionnaire médical (état de santé, antécédents, traitement médicamenteux, allergies éventuelles…), l’anesthésiste détermine le type d’anesthésie qui vous convient le mieux, afin d’assurer votre sécurité. S’il le juge nécessaire, il peut demander des examens complémentaires.
La veille de votre opération ou le jour même, vous recevez la visite de l’anesthésiste qui s’assure que votre état de santé est stationnaire depuis la consultation pré-anesthésique. Il vous explique une dernière fois la procédure et répond à vos questions.
Règles d’or de l’anesthésie
Le succès de l’anesthésie ne dépend pas que du corps médical. En tant que patient, vous devez impérativement prendre quelques précautions pour votre sécurité avant une chirurgie programmée :
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Ne prenez que les médicaments autorisés par le médecin anesthésiste lors de la consultation. Toute autre prise médicamenteuse (surtout celle d’aspirine, d’anti-inflammatoires ou d’anticoagulants) doit être signalée.
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Ne mangez pas dans les 6 heures précédant l’intervention. Vous pouvez boire de petites quantités de liquides clairs et sucrés (eau, thé, jus de pomme, grenadine…) jusqu’à 2-3 heures avant l’intervention. Les consignes n’étant pas les mêmes dans tous les centres hospitaliers, il est important d’en discuter avec votre anesthésiste lors de la consultation.
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Arrêtez de fumer au moins six à huit semaines avant de vous faire opérer pour réduire l’impact du tabac sur l’intervention (complications respiratoires, cardiovasculaires et infectieuses, récupération plus lente, cicatrisation plus difficile…).
L’anesthésie générale, est-ce risqué ?
Comme tout geste médical, l’anesthésie générale comporte certains risques. Toutefois, grâce à l’amélioration des techniques, ces risques sont aujourd’hui considérablement diminués.
Les risques d’une anesthésie consistent en des complications et effets secondaires, qui dépendent de différents facteurs :
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la présence d’autres affections que celle pour laquelle vous allez être opéré,
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une chirurgie compliquée, longue ou pratiquée en urgence…
La plupart du temps, ils apparaissent au réveil, sont bénins et temporaires : maux de tête, de gorge, démangeaisons, vertiges, nausées… Les complications graves (problèmes cardiaques, coma, décès…) sont très rares et sont presque toujours la conjonction de complications qui surviennent simultanément.
Se remettre d’une anesthésie générale
Le temps de récupération suite à une anesthésie générale varie d’une personne à l’autre et dépend de plusieurs paramètres comme votre état général, le nombre d’heures passées au bloc opératoire, le type d’intervention chirurgicale… Dans tous les cas, le repos occupe une place de premier choix pour assurer une récupération optimale.
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Source
Université de Genève . Stop-tabac.ch. Tabagisme : plus de risques opératoires
Cliniques universitaires Saint-Luc. Qu’est-ce que l’anesthésie ? 2008
HAS. Programme de réhabilitation rapide en chirurgie : état des lieux et perspectives. 2014.
Article réalisé en collaboration avec le Pr Remérand, chef de service d’anesthésie-réanimation au CHRU de Tours.