Interdiction ou danger : deux pictogrammes pour alerter les femmes enceintes
L’information concernant les effets de certains médicaments pour l’enfant à naître figurait jusqu’ici dans les notices des médicaments. Depuis le 17 octobre 2017, deux pictogrammes d’alerte sont visibles directement sur la boîte.
Le premier, un panneau barré, signifie une interdiction : le médicament est alors formellement contre-indiqué aux femmes enceintes.
Le second, un panneau triangulaire, signale un danger : le médicament doit être utilisé seulement s’il n’existe pas d’alternative.
60 % des spécialités vendues en pharmacie sont désormais marquées d’un pictogramme « grossesse » : deux tiers pour indiquer un danger, un tiers pour une interdiction.
Un constat : les femmes enceintes prennent trop de médicaments
De manière générale, il est préférable d’éviter la prise de médicaments pendant la grossesse. En effet, ceux-ci présentent tous des effets indésirables qui peuvent ne pas être anodins. Or, en France, 97% des femmes enceintes consomment au moins un médicament durant leur grossesse. Il leur est prescrit en moyenne dix médicaments, contre deux ou trois aux États-Unis ou dans les pays du nord de l’Europe. C’est trop, estime l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), dans une récente étude.
Médicaments et grossesse, quels risques pour le fœtus ?
Certains médicaments, s’ils sont pris pendant la grossesse, peuvent être dangereux pour le futur bébé. Il s’agit parfois de médicaments que l’on juge habituellement inoffensifs. C’est le cas des anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) tels que l’Ibuprofène, qui présentent des risques d’atteintes cardiaques ou rénales potentiellement fatales, et qui sont également nocifs pour le développement de l’appareil génital du fœtus de sexe masculin. Or, un tiers des femmes enceintes en consommeraient pendant leur grossesse, sans avis médical.
Les « médicaments à risque » ont plusieurs effets possibles sur le développement embryo-fœtal :
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des effets tératogènes (ou malformatifs), avec un risque maximal au cours du premier trimestre ;
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des effets fœtotoxiques, avec des atteintes à la croissance ou à la maturation des organes, le risque maximal étant atteint au deuxième trimestre de la grossesse ;
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des effets néonataux liés à une exposition en fin de grossesse ou pendant l’accouchement ;
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des effets à distance de la naissance, comme des troubles cognitifs ou du comportement.
Automédication et grossesse, jamais sans avis médical
Un principe de base durant la grossesse : éviter absolument l’automédication. Aucun traitement médicamenteux ne doit être initié ou prolongé sans l’avis d’un médecin ou d’un pharmacien. Et cela même s’il s’agit d’un médicament vendu sans ordonnance. Une femme enceinte qui prend déjà un médicament sur lequel figure un pictogramme doit signaler sa grossesse au plus vite à son médecin. Là encore, mieux vaut ne pas arrêter ou modifier un traitement sans consulter son médecin ou bien prendre conseil auprès de son pharmacien. L’un et l’autre peuvent l’informer des alternatives possibles, des avantages et des inconvénients connus de chaque solution, qu’elle soit médicamenteuse ou non.
Grossesse et soins naturels, les alternatives ne manquent pas
Au-delà de l’aspect informatif et préventif de ces pictogrammes, il convient de rappeler que certains traitements médicamenteux sont parfois incontournables et qu’il revient au médecin traitant de mettre en balance les facteurs risques/bénéfices de tel ou tel traitement pour son patient. N’oublions pas, enfin, que les solutions naturelles comme l’homéopathie ou l’aromathérapie peuvent représenter, dans de très nombreux cas, des alternatives de choix aux médicaments affichant ces pictogrammes. Demandez conseil à votre pharmacien.
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